Parmi ces sociétés, si nous laissons de côté les industries qui nous intéressent moins, nous trouvons, par exemple, une société de charpentiers occupant 40 ouvriers pour 7 sociétai
res, une autre société de charpentiers employant de 100 à 200 auxiliaires pour 28 sociétaires, et une association de peintres utilisant la main-d’œuvre de 200 ouvriers pour 76 sociétaires.
L’importance de ces diverses entreprises ouvrières est donnée par leur chiffre d’affaires. Toutes les associations n’ont pas envoyé les résumés de leur comptabilité au 31 décembre 1906. Seulement 297 sociétés sur 362 ont donné satisfaction aux demandes de l’administration. Elles comptent un effectif total de 14. 723 sociétaires et occupent 5. 355 auxiliaires; le chiffre total de leurs affaires s est élevé, pour l’exercice 1906, à 50. 358. 700 francs.
Le Bulletin de l’Office du Travail nous enseigne à ce propos que
29 associations font moins de..................... 10. 000 francs 59 — — 10. 000 à 25. 000 — 64 — — 25. 000 à 50. 000 — 52 — — 50. 000 à 100. 000 — 78 — — 100. 000 à 500. 000 — 10 — — 500. 000 à 1. 000. 000 — 5 — plus de........................... 1. 000. 000 —
Parmi les sociétés qui figurent dans la statistique avec un montant d’affaires fort élevé, il faut citer la fabrique d’appa
reils de chauffage du Familistère de Guise, qui vend tous les ans pour environ 7. 200. 000 francs de produits. Une société d’ouvriers ferblantiers, qui compte 123 sociétaires avec
20 auxiliaires et livre pour 742. 000 francs de marchandises à la consommation. Dans le groupe du bâtiment proprement dit, 18 sociétés font un chiffre d’affaires variant entre 100. 000 et 500. 000 francs. En outre, une association de charpentiers, avec 28 sociétaires et de 100 à 200 auxiliaires, fait pour 2 mil
lions de travaux; une société de peintres — 76 associés et 200 auxiliaires environ — totalise à 1. 500. 000 francs le montant de ses entreprises.
L’Etat (1), la Ville de Paris, les administrations départementales et municipales (2) ont ouvert toutes grandes les por
tes des adjudications aux associations de production. Pour être admises à soumissionner, les sociétés dʼouvriers français sont tenues cependant de fournir certaines garanties; elles
doivent produire les pièces suivantes, pour justifier de la ré
gularité de leur situation et démontrer quʼelles sont établies dans l’une des formes prévues par l’article 19 du code de Commerce ou par la loi de juillet 1867:
1° La liste nominative de leurs membres, donnant les nom, prénoms, domicile et lieu de naissance de chacun des sociétaires;
2° Leur acte de société;
3° L’engagement d’employer effectivement aux travaux, pendant toute leur durée, un nombre minimum de sociétaires, qu elles fixeront;
4° Un acte en bonne et due forme désignant le délégué chargé de les représenter et définissant ses pouvoirs;
5° Un certificat de capacité délivré à ce délégué par un homme de l’art. Ce certificat devra n’avoir pas plus de trois ans de date, se rapporter à des travaux faits dans les dix
(1) Décret du 4 juin 1888 relatif à la participation des sociétés ouvrières aux adjudications de l’État.
(2) Avis de Conseil dʼEtat du 27 juin 1889.
dernières années et être délivré par l’architecte ou l’ingénieur qui aura dirigé les travaux;
6° Une note indiquant les travaux exécutés par la Société depuis la délivrance de ce certificat.
Telles sont les garanties généralement réclamées aux associations ouvrières dans les adjudications des travaux publics ou des services d’architecture. De grandes facilités, par contre, leur sont accordées. On les dispense, par exemple, le plus
souvent du versement du cautionnement, et des acomptes leur sont payés, pendant la durée des travaux, avec une grande libéralité et à des intervalles très rapprochés, tous les quinze jours environ.
D’autres privilèges sont également accordés à ces associations. A égalité de rabais entre une soumission d’entrepre
neur et une soumission de société d’ouvriers, cette dernière est préférée. Des marchés de gré à gré peuvent être passés avec les associations de production pour les travaux ou fournitures, lorsque la dépense n’excède pas 20. 000 francs.
Nous avons tenu à signaler ici, sans aucun commentaire, l’existence, aujourd’hui relativement importante, des sociétés ouvrières de production. Cette communication nous a paru nécessaire à la fois et intéressante, en raison de la situation qu’elles ont prise et du rôle actif quelles sont peut-être appe
lées à jouer dans l’industrie française et particulièrement parmi les entreprises du bâtiment. Leur chambre consultative, fondée en 1884, dans le but de défendre les intérêts généraux des associations, a créé depuis une banque coopérative, un conseil judiciaire, un service de contentieux et un journal de propagande, qui constituent autant d’éléments sérieux appelés à contribuer d une manière très favorable au développe
ment de cette forme nouvelle — capital et travail associés — de l’activité industrielle.
Les ouvriers coopérateurs anglais sont aujourd’hui milliardaires. Nous ne pouvons pas prévoir l’avenir réservé à l’asso
ciation ouvrière française. Nous ne voulons pas, d’ailleurs,
examiner son rôle social et économique, ce serait sortir de notre cadre; mais nous avons cru devoir, en parlant des sociétés ouvrières, constater un fait qui intéresse directement et très particulièrement les industries du bâtiment et les entreprises de travaux publics; et nous avons tenu à montrer, documents et chiffres officiels en mains, la position prise, en France, et très sérieusement occupée, dans la lutte industrielle et commerciale par l’association ouvrière de production.
CINTRE POUR VOUTE SURBAISSÉE
Je serais très heureux d’être éclairé par vous sur un cas spécial. Voici le problème.
J’ai à construire, en maçonnerie de moellons schisteux et mortier de chaux hydraulique, deux voûtes ayant les caractéristiques suivantes:
Rayon de courbure, 6 mètres; ouverture, 9 mètres; flèche, environ 2 mètres; épaisseur des voûtes, 1 mètre à la clé et lm, 30 aux naissances.
Je désirerais avoir un plan des cintres nécessaires pour l établissement de ces voûtes, ainsi que le mode de décintrement le plus pratique. A noter que la hauteur des piédroits n est que de lm, 70.
res, une autre société de charpentiers employant de 100 à 200 auxiliaires pour 28 sociétaires, et une association de peintres utilisant la main-d’œuvre de 200 ouvriers pour 76 sociétaires.
L’importance de ces diverses entreprises ouvrières est donnée par leur chiffre d’affaires. Toutes les associations n’ont pas envoyé les résumés de leur comptabilité au 31 décembre 1906. Seulement 297 sociétés sur 362 ont donné satisfaction aux demandes de l’administration. Elles comptent un effectif total de 14. 723 sociétaires et occupent 5. 355 auxiliaires; le chiffre total de leurs affaires s est élevé, pour l’exercice 1906, à 50. 358. 700 francs.
Le Bulletin de l’Office du Travail nous enseigne à ce propos que
29 associations font moins de..................... 10. 000 francs 59 — — 10. 000 à 25. 000 — 64 — — 25. 000 à 50. 000 — 52 — — 50. 000 à 100. 000 — 78 — — 100. 000 à 500. 000 — 10 — — 500. 000 à 1. 000. 000 — 5 — plus de........................... 1. 000. 000 —
Parmi les sociétés qui figurent dans la statistique avec un montant d’affaires fort élevé, il faut citer la fabrique d’appa
reils de chauffage du Familistère de Guise, qui vend tous les ans pour environ 7. 200. 000 francs de produits. Une société d’ouvriers ferblantiers, qui compte 123 sociétaires avec
20 auxiliaires et livre pour 742. 000 francs de marchandises à la consommation. Dans le groupe du bâtiment proprement dit, 18 sociétés font un chiffre d’affaires variant entre 100. 000 et 500. 000 francs. En outre, une association de charpentiers, avec 28 sociétaires et de 100 à 200 auxiliaires, fait pour 2 mil
lions de travaux; une société de peintres — 76 associés et 200 auxiliaires environ — totalise à 1. 500. 000 francs le montant de ses entreprises.
L’Etat (1), la Ville de Paris, les administrations départementales et municipales (2) ont ouvert toutes grandes les por
tes des adjudications aux associations de production. Pour être admises à soumissionner, les sociétés dʼouvriers français sont tenues cependant de fournir certaines garanties; elles
doivent produire les pièces suivantes, pour justifier de la ré
gularité de leur situation et démontrer quʼelles sont établies dans l’une des formes prévues par l’article 19 du code de Commerce ou par la loi de juillet 1867:
1° La liste nominative de leurs membres, donnant les nom, prénoms, domicile et lieu de naissance de chacun des sociétaires;
2° Leur acte de société;
3° L’engagement d’employer effectivement aux travaux, pendant toute leur durée, un nombre minimum de sociétaires, qu elles fixeront;
4° Un acte en bonne et due forme désignant le délégué chargé de les représenter et définissant ses pouvoirs;
5° Un certificat de capacité délivré à ce délégué par un homme de l’art. Ce certificat devra n’avoir pas plus de trois ans de date, se rapporter à des travaux faits dans les dix
(1) Décret du 4 juin 1888 relatif à la participation des sociétés ouvrières aux adjudications de l’État.
(2) Avis de Conseil dʼEtat du 27 juin 1889.
dernières années et être délivré par l’architecte ou l’ingénieur qui aura dirigé les travaux;
6° Une note indiquant les travaux exécutés par la Société depuis la délivrance de ce certificat.
Telles sont les garanties généralement réclamées aux associations ouvrières dans les adjudications des travaux publics ou des services d’architecture. De grandes facilités, par contre, leur sont accordées. On les dispense, par exemple, le plus
souvent du versement du cautionnement, et des acomptes leur sont payés, pendant la durée des travaux, avec une grande libéralité et à des intervalles très rapprochés, tous les quinze jours environ.
D’autres privilèges sont également accordés à ces associations. A égalité de rabais entre une soumission d’entrepre
neur et une soumission de société d’ouvriers, cette dernière est préférée. Des marchés de gré à gré peuvent être passés avec les associations de production pour les travaux ou fournitures, lorsque la dépense n’excède pas 20. 000 francs.
Nous avons tenu à signaler ici, sans aucun commentaire, l’existence, aujourd’hui relativement importante, des sociétés ouvrières de production. Cette communication nous a paru nécessaire à la fois et intéressante, en raison de la situation qu’elles ont prise et du rôle actif quelles sont peut-être appe
lées à jouer dans l’industrie française et particulièrement parmi les entreprises du bâtiment. Leur chambre consultative, fondée en 1884, dans le but de défendre les intérêts généraux des associations, a créé depuis une banque coopérative, un conseil judiciaire, un service de contentieux et un journal de propagande, qui constituent autant d’éléments sérieux appelés à contribuer d une manière très favorable au développe
ment de cette forme nouvelle — capital et travail associés — de l’activité industrielle.
Les ouvriers coopérateurs anglais sont aujourd’hui milliardaires. Nous ne pouvons pas prévoir l’avenir réservé à l’asso
ciation ouvrière française. Nous ne voulons pas, d’ailleurs,
examiner son rôle social et économique, ce serait sortir de notre cadre; mais nous avons cru devoir, en parlant des sociétés ouvrières, constater un fait qui intéresse directement et très particulièrement les industries du bâtiment et les entreprises de travaux publics; et nous avons tenu à montrer, documents et chiffres officiels en mains, la position prise, en France, et très sérieusement occupée, dans la lutte industrielle et commerciale par l’association ouvrière de production.
Will Darvillé. CONSULTATIONS TECHNIQUES
CINTRE POUR VOUTE SURBAISSÉE
Je serais très heureux d’être éclairé par vous sur un cas spécial. Voici le problème.
J’ai à construire, en maçonnerie de moellons schisteux et mortier de chaux hydraulique, deux voûtes ayant les caractéristiques suivantes:
Rayon de courbure, 6 mètres; ouverture, 9 mètres; flèche, environ 2 mètres; épaisseur des voûtes, 1 mètre à la clé et lm, 30 aux naissances.
Je désirerais avoir un plan des cintres nécessaires pour l établissement de ces voûtes, ainsi que le mode de décintrement le plus pratique. A noter que la hauteur des piédroits n est que de lm, 70.