catégories: 1°, les problèmes législatifs et économiques; 2°, les questions professionnelles. Dans la première de ces deux importantes sections, on a étudié les retraites ouvrières, le con
trat de travail, la conciliation et l’arbitrage entre patrons et ouvriers, les accidents du travail; deux commissions out été
désignées pour étudier ces graves et palpitants problèmes, sur lesquels de nombreux rapports ont été adressés au Congrès par diverses chambres syndicales. Dans la deuxième section, celle des questions professionnelles, il a été traité des sujets d’un caractère moins général mais non moins intéressant; des rapports très documentés ainsi que des études fort conscien
cieuses ont été remis aux deux commissions chargées d’étudier les problèmes suivants: règlement des mémoires d’entre
preneurs, privilège du constructeur, caisses patronales dʼassu
rances et de secours mutuels, privilèges des associations ouvrières en matière d’adjudications, principes relatifs aux adjudications en général.
Nous allons analyser ici les travaux de ce congrès; nous ne donnerons pas nos appréciations personnelles et ne nous livre
rons à aucun commentaire, voulant conserver notre entière indépendance, comme nous l’avons fait dans un article récent sur les associations ouvrières de production (1). Nous nous bornerons donc, dans cet impartial compte rendu, à signaler les problèmes étudiés et à indiquer les résolutions prises par l’assemblée.
Examinons, dʼabord, les diverses études présentées sur des problèmes d’ordre général, groupés dans la catégorie des questions législatives et économiques. En tête figurent les retraites ouvrières; des rapports très étudiés ont été adressés.
Ils concluent, en majorité, au rejet d’un système socialiste qui paraît tout attendre de l’État-Providence et n’admet pas d’institution sans que l’Étaten soit le maître absolu; ils demandent,
au contraire, que les retraites soient basées sur un système mutualiste qui, tout en admettant l’intervention de l’État, donnerait une liberté plus étendue aux associations mutualistes et à l’initiative privée.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie a déposé, le 2 juillet 1906, sur le bureau de la Chambre des Députés un projet de loi réglementant le contrat du travail. Cette loi a été très critiquée par le congrès, qui la considère comme suspecte de partialité envers la classe laborieuse au détriment dʼune autre classe, le patronat; divers rapports, lus sur celle question, estiment que cette législation nouvelle aurait pour résul
tat de mettre les chefs d’industrie en servitude complète visa-vis de leur personnel.
Un autre grave problème, celui de la conciliation et de lʼarbitrage, a permis aux congressistes de Bordeaux d’examiner longuement la proposition de loi sur le règlement amiable des différends relatifs aux conditions du travail. Plusieurs rapports ont été lus. Parmi ceux-ci, il convient de citer un long travail de M. Borderei, du groupe des chambres syndicales de Paris et du département de la Seine; il s’agit d’un intéressant
examen critique du rapport fait par M. Colliard, député, au nom de la Commission du travail chargée d’examiner les propositions de loi de MM. Millerand, Paul Constant et Budelle, loi tendant à supprimer les conflits qui peuvent naître entre Patrons et ouvriers et à réglementer le droit de grève. Le rap
port de M. Borderei conclut au rejet de tout projet de loi nouvelle; il considère que la loi du 27 décembre 1892, bien appliquée, est suffisante pour amener, dans l’industrie du bâtiment,
le règlement amiable des divers différends relatifs aux conditions du travail.
L’apprentissage dans le bâtiment et les travaux publics et le projet de loi concernant l’enseignement technique, industriel et commercial ont été très sérieusement examinés; nous reviendrons prochainement sur le problème, très important, de l’éducation professionnelle que les formes nouvelles du travail moderne imposent à notre attention d’une manière toute particulière.
Enfin, la cinquième et dernière question soumise, dans la section législative et économique, aux délibérations du Con
grès, a été celle, toujours palpitante, des accidents du travail.
Des études critiques ont été présentées sur les résultats de la loi du 9 avril 1898 et des lois complémentaires des 22 mars 1902 et 31 mars 1903.
Nous avons fait, dans cet article, une analyse rapide des problèmes généraux examinés par le Congrès de Bordeaux. Les autres questions étudiées demandent un examen plus com
plet, en raison de leur caractère essentiellement professionnel;
nous leur consacrerons prochainement un article détaillé, dans lequel nous donnerons le texte exact des vœux émis.
WILI. Darvllé.
EXPOSITION D’AQUARELLES DE L’ATELIER PAULIN.
A la même date que l’an passé, entre deux concours dʼémulation, temps d’arrêt léger, les élèves de l’atelier Paulin ont
réuni dans leur local — que lʼon souhaiterait plus spacieux — un demi-cent d’aquarelles.
Nous venons de les visiter. Ce sont, tour à tour, paysages brûlés par le soleil d’été; soirs mélancoliques, où la nuit s’avance, apportant le repos dans ses voiles; chaumières per
dues dans la verdure; rivières fraîches et nonchalantes qui semblent aller au hasard dans la campagne et n’ètre pas sûres de leurs cours; mers roulant des pierreries dans leurs
vagues ou ondulant doucement sous le soleil matinal; grands
arbres, aux frondaisons rouillèes par l’automne, sur l’orfèvre
rie desquelles, vient chanter la blancheur, à reflets de mousses pâles, dʼune statue de marbre ou de pierre... toutes choses confinant à la poésie de la nature, mais non exemples des tourments inhérents à quiconque s’offre à la création d’un peu de beauté.
Celte beauté, il est vrai, nʼest pas rare à rencontrer ici.
Certes, nous avons déjà vu mieux; mais, telle qu’elle est, cette petite exposition inlime laissera un excellent souvenir à tous ceux qui l’ont visitée. Pour notre part, nous sommes heureux de pouvoir utiliser la large et gracieuse publi
cité de la Construction Moderne pour aider à perpétuer ce
souvenir et rendre ainsi un témoignage de vive sympathie à l’atelier Guadet-Paulin dont nous fûmes.
Voici d’abord, trois camarades à nous: MM. H. Prudent,
F. Boutron et P. Lebret. Le premier expose une vivante et très habile aquarelle représentant une fête aux Tuileries, contrariée par un abominable temps de pluie. Cette vue a été prise d’une des fenêtres du Palais du Louvre où notre ami est inspecteur.
M. F. Boutron, dont on connaît le grand talent, a envoyé un coin intéressant de Clermont-Ferrand, rendu dans une note gaie, fort agréable à l’œil.
trat de travail, la conciliation et l’arbitrage entre patrons et ouvriers, les accidents du travail; deux commissions out été
désignées pour étudier ces graves et palpitants problèmes, sur lesquels de nombreux rapports ont été adressés au Congrès par diverses chambres syndicales. Dans la deuxième section, celle des questions professionnelles, il a été traité des sujets d’un caractère moins général mais non moins intéressant; des rapports très documentés ainsi que des études fort conscien
cieuses ont été remis aux deux commissions chargées d’étudier les problèmes suivants: règlement des mémoires d’entre
preneurs, privilège du constructeur, caisses patronales dʼassu
rances et de secours mutuels, privilèges des associations ouvrières en matière d’adjudications, principes relatifs aux adjudications en général.
Nous allons analyser ici les travaux de ce congrès; nous ne donnerons pas nos appréciations personnelles et ne nous livre
rons à aucun commentaire, voulant conserver notre entière indépendance, comme nous l’avons fait dans un article récent sur les associations ouvrières de production (1). Nous nous bornerons donc, dans cet impartial compte rendu, à signaler les problèmes étudiés et à indiquer les résolutions prises par l’assemblée.
Examinons, dʼabord, les diverses études présentées sur des problèmes d’ordre général, groupés dans la catégorie des questions législatives et économiques. En tête figurent les retraites ouvrières; des rapports très étudiés ont été adressés.
Ils concluent, en majorité, au rejet d’un système socialiste qui paraît tout attendre de l’État-Providence et n’admet pas d’institution sans que l’Étaten soit le maître absolu; ils demandent,
au contraire, que les retraites soient basées sur un système mutualiste qui, tout en admettant l’intervention de l’État, donnerait une liberté plus étendue aux associations mutualistes et à l’initiative privée.
Le ministre du Commerce et de l’Industrie a déposé, le 2 juillet 1906, sur le bureau de la Chambre des Députés un projet de loi réglementant le contrat du travail. Cette loi a été très critiquée par le congrès, qui la considère comme suspecte de partialité envers la classe laborieuse au détriment dʼune autre classe, le patronat; divers rapports, lus sur celle question, estiment que cette législation nouvelle aurait pour résul
tat de mettre les chefs d’industrie en servitude complète visa-vis de leur personnel.
Un autre grave problème, celui de la conciliation et de lʼarbitrage, a permis aux congressistes de Bordeaux d’examiner longuement la proposition de loi sur le règlement amiable des différends relatifs aux conditions du travail. Plusieurs rapports ont été lus. Parmi ceux-ci, il convient de citer un long travail de M. Borderei, du groupe des chambres syndicales de Paris et du département de la Seine; il s’agit d’un intéressant
examen critique du rapport fait par M. Colliard, député, au nom de la Commission du travail chargée d’examiner les propositions de loi de MM. Millerand, Paul Constant et Budelle, loi tendant à supprimer les conflits qui peuvent naître entre Patrons et ouvriers et à réglementer le droit de grève. Le rap
port de M. Borderei conclut au rejet de tout projet de loi nouvelle; il considère que la loi du 27 décembre 1892, bien appliquée, est suffisante pour amener, dans l’industrie du bâtiment,
le règlement amiable des divers différends relatifs aux conditions du travail.
L’apprentissage dans le bâtiment et les travaux publics et le projet de loi concernant l’enseignement technique, industriel et commercial ont été très sérieusement examinés; nous reviendrons prochainement sur le problème, très important, de l’éducation professionnelle que les formes nouvelles du travail moderne imposent à notre attention d’une manière toute particulière.
Enfin, la cinquième et dernière question soumise, dans la section législative et économique, aux délibérations du Con
grès, a été celle, toujours palpitante, des accidents du travail.
Des études critiques ont été présentées sur les résultats de la loi du 9 avril 1898 et des lois complémentaires des 22 mars 1902 et 31 mars 1903.
Nous avons fait, dans cet article, une analyse rapide des problèmes généraux examinés par le Congrès de Bordeaux. Les autres questions étudiées demandent un examen plus com
plet, en raison de leur caractère essentiellement professionnel;
nous leur consacrerons prochainement un article détaillé, dans lequel nous donnerons le texte exact des vœux émis.
WILI. Darvllé.
ÉCOLE DES BEAUX-ARTS
EXPOSITION D’AQUARELLES DE L’ATELIER PAULIN.
A la même date que l’an passé, entre deux concours dʼémulation, temps d’arrêt léger, les élèves de l’atelier Paulin ont
réuni dans leur local — que lʼon souhaiterait plus spacieux — un demi-cent d’aquarelles.
Nous venons de les visiter. Ce sont, tour à tour, paysages brûlés par le soleil d’été; soirs mélancoliques, où la nuit s’avance, apportant le repos dans ses voiles; chaumières per
dues dans la verdure; rivières fraîches et nonchalantes qui semblent aller au hasard dans la campagne et n’ètre pas sûres de leurs cours; mers roulant des pierreries dans leurs
vagues ou ondulant doucement sous le soleil matinal; grands
arbres, aux frondaisons rouillèes par l’automne, sur l’orfèvre
rie desquelles, vient chanter la blancheur, à reflets de mousses pâles, dʼune statue de marbre ou de pierre... toutes choses confinant à la poésie de la nature, mais non exemples des tourments inhérents à quiconque s’offre à la création d’un peu de beauté.
Celte beauté, il est vrai, nʼest pas rare à rencontrer ici.
Certes, nous avons déjà vu mieux; mais, telle qu’elle est, cette petite exposition inlime laissera un excellent souvenir à tous ceux qui l’ont visitée. Pour notre part, nous sommes heureux de pouvoir utiliser la large et gracieuse publi
cité de la Construction Moderne pour aider à perpétuer ce
souvenir et rendre ainsi un témoignage de vive sympathie à l’atelier Guadet-Paulin dont nous fûmes.
Voici d’abord, trois camarades à nous: MM. H. Prudent,
F. Boutron et P. Lebret. Le premier expose une vivante et très habile aquarelle représentant une fête aux Tuileries, contrariée par un abominable temps de pluie. Cette vue a été prise d’une des fenêtres du Palais du Louvre où notre ami est inspecteur.
M. F. Boutron, dont on connaît le grand talent, a envoyé un coin intéressant de Clermont-Ferrand, rendu dans une note gaie, fort agréable à l’œil.