M. P. Lebret est représenté par deux petits paysages bien ensoleillés et gentiment aquarellés.
Par une intention délicate, lʼaimable massier de lʼatelier, M. G. Martello, a placé notre modeste envoi, un souvenir d’Athènes, sur la même place d honneur qu’occupent nos
camarades qui précèdent. C’est là une marque d’estime à laquelle nous sommes trés sensible.
M. A. Blanc, un ancien également, expose, à la suite, treize aquarelles qui dénotent un grand acquis; c’est un coloriste vibrant et harmonieux.
M. Vimort nous séduit par la chaude tonalité de sa palette; il expose six impressions de voyage, toutes très réussies.
Voici un frappant morceau d’aquarelle intitulé Le Puy; nous regrettons de ne pouvoir dire ici tout leihen que nous en pensons, car lʼœuvre est signée par l’obligeant M. C. Martello.
M. Daniel Beylard nous fait revivre le dernier Salon en nous montrant à nouveau son Eglise de Portblanc en six petites vues dont nous avons déjà constaté les belles qualités de lumière, de touche et de douceur.
M. Fournier de Saint-Maur est un prodigue; il n’a pas envoyé moins de quinze aquarelles dont quelques-unes figurèrent éga
lement au Salon; c’est un artiste au coloris robuste, au pinceau large et bien équilibré, aussi ses œuvres retiennent-elles longuement le regard et laissent-elles un souvenir durable.
En suivant l’ordre de nos notes, nous mentionnerons encore avec éloges les intéressantes Vues d’Espagne par MM. Gabriel et Kohn; les vigoureuses éludes, rapportées de Suisse, par M. Thorimbert, sans oublier sa Matinée sur le lac Léman, une vaporeuse et très douce impression; les trois aquarelles de M. Le Bouteiller: une marine et deux églises; la Bièvre, une
charmante petite aquarelle signée par M. Bagge; les quatre bonnes marines de M. Vaugeois; les nombreux croquis de
voyage en aquarelle de M. Pichard; les légers et lins paysages de M. Raisin, un jeune qui arrivera certainement à faire très
bien. M. Thiry nous présente une série d’aquarelles faites avec beaucoup de charme; nous en dirons autant de M. Pfeiffer, son
voisin, qui a mis, en dehors du talent, un sentiment trés poé
tique dans ses trois paysages. Certes, ces deux exposants méritaient un meilleur emplacement.
Citons encore les six petits panneaux à l’huile de M. Turin; les deux vues de Suisse de M. Pater; les quatre aquarelles de M. Grave; les quatre autres de M. Desbois; les trois vues de la mer à Biarritz, brossées honnêtement par M. Dognon; les
souvenirs de Bruxelles cl Anvers de M. Dartevelle; les bonnes éludes de M. Ligonneaud; les pochades de MM. Mouret et Bourdarie et terminons, enfin, avec M. Negresco qui a envoyé une composition fantaisiste sous lʼaspect dʼun timbre de quittance qui n’acquitte, selon nous, que dans une mesure un peu restreinte son apport artistique. A. Gelbert.
De la préface déjà signalée précédemment, nous extrayons quelques rapides historiques de plusieurs des édifices qui figurent dans ce recueil.
Le Palais-Royal., actuellement Conseil dʼEtat, fut commencé en 1749. Il remplaçait l ancien Palais-Cardinal, construit par Richelieu et devenu à sa mort propriété royale. De cet édifice primitif, bâti par Lemercier, il ne reste actuellement que la
galerie des proues qui longe la cour postérieure, côté de la rue de Valois. Les proues de navire qu’on y voit encore rappe
laient que le Cardinal fut en même temps grand amiral de France.
La cour d’honneur, du côté de la place, fut édifiée par Moreau-Desproux. Sur l’avant-corps de gauche que nous don
nons, les sculptures sont de Pajou; les ligures du fronton
représentent symboliquement la Justice et la Force. L’avantcorps de droite est moderne, il a été refait après l incendie de 1871 qui détruisit presque entièrement les intérieurs du côtè
de la rue de Valois et en partie ceux des bâtiments avoisinant l’horloge.
Le pavillon de l’Horloge a subi quelques réparations qui n’ont pas sensiblement modifié son aspect extérieur.
Les bâtiments qui bordent la rue de Valois, côté droit, avaient d’ailleurs subi deux autres incendies au cours du xvIIIe siècle même. Là se trouvait lʼOpéra édifié par les princes d’Orléans et qui passait auparavant pour être une véritable « glacière »; cʼest pourquoi Mme de Phalaris, l’amie du Régent, s’étonnait qu’une glacière eût pu prendre feu. Mais on sait que, glacière ou non, toute salle de théâtre est appelée un jour ou l’autre à périr de celle façon.
Les façades sur la cour postérieure sont de Contant dʼIvry pour la partie centrale et l’aile qui borde la rue do Valois; le pavillon opposé, côté Montpensier et Théâtre-Français, est postérieur; il a été élevé sur le même modèle par Fontaine, le collaborateur de Percier. La décoration sculpturale y a un
caractère tout différent de celle qui est due à Pajou, du côté opposé. On y reconnaîtra aisément la lourdeur et la raideur de la sculpture impériale, qui n’ont rien de commun avec la souplesse et la grâce de la sculpture exécutée au xvIIIe siècle.
D’après la tradition, Louis aurait été l’intermédiaire entre
Contant d’Ivry et Fontaine, et aurait contribué à avancer les
Par une intention délicate, lʼaimable massier de lʼatelier, M. G. Martello, a placé notre modeste envoi, un souvenir d’Athènes, sur la même place d honneur qu’occupent nos
camarades qui précèdent. C’est là une marque d’estime à laquelle nous sommes trés sensible.
M. A. Blanc, un ancien également, expose, à la suite, treize aquarelles qui dénotent un grand acquis; c’est un coloriste vibrant et harmonieux.
M. Vimort nous séduit par la chaude tonalité de sa palette; il expose six impressions de voyage, toutes très réussies.
Voici un frappant morceau d’aquarelle intitulé Le Puy; nous regrettons de ne pouvoir dire ici tout leihen que nous en pensons, car lʼœuvre est signée par l’obligeant M. C. Martello.
M. Daniel Beylard nous fait revivre le dernier Salon en nous montrant à nouveau son Eglise de Portblanc en six petites vues dont nous avons déjà constaté les belles qualités de lumière, de touche et de douceur.
M. Fournier de Saint-Maur est un prodigue; il n’a pas envoyé moins de quinze aquarelles dont quelques-unes figurèrent éga
lement au Salon; c’est un artiste au coloris robuste, au pinceau large et bien équilibré, aussi ses œuvres retiennent-elles longuement le regard et laissent-elles un souvenir durable.
En suivant l’ordre de nos notes, nous mentionnerons encore avec éloges les intéressantes Vues d’Espagne par MM. Gabriel et Kohn; les vigoureuses éludes, rapportées de Suisse, par M. Thorimbert, sans oublier sa Matinée sur le lac Léman, une vaporeuse et très douce impression; les trois aquarelles de M. Le Bouteiller: une marine et deux églises; la Bièvre, une
charmante petite aquarelle signée par M. Bagge; les quatre bonnes marines de M. Vaugeois; les nombreux croquis de
voyage en aquarelle de M. Pichard; les légers et lins paysages de M. Raisin, un jeune qui arrivera certainement à faire très
bien. M. Thiry nous présente une série d’aquarelles faites avec beaucoup de charme; nous en dirons autant de M. Pfeiffer, son
voisin, qui a mis, en dehors du talent, un sentiment trés poé
tique dans ses trois paysages. Certes, ces deux exposants méritaient un meilleur emplacement.
Citons encore les six petits panneaux à l’huile de M. Turin; les deux vues de Suisse de M. Pater; les quatre aquarelles de M. Grave; les quatre autres de M. Desbois; les trois vues de la mer à Biarritz, brossées honnêtement par M. Dognon; les
souvenirs de Bruxelles cl Anvers de M. Dartevelle; les bonnes éludes de M. Ligonneaud; les pochades de MM. Mouret et Bourdarie et terminons, enfin, avec M. Negresco qui a envoyé une composition fantaisiste sous lʼaspect dʼun timbre de quittance qui n’acquitte, selon nous, que dans une mesure un peu restreinte son apport artistique. A. Gelbert.
LE STYLE LOUIS XVI
De la préface déjà signalée précédemment, nous extrayons quelques rapides historiques de plusieurs des édifices qui figurent dans ce recueil.
Le Palais-Royal., actuellement Conseil dʼEtat, fut commencé en 1749. Il remplaçait l ancien Palais-Cardinal, construit par Richelieu et devenu à sa mort propriété royale. De cet édifice primitif, bâti par Lemercier, il ne reste actuellement que la
galerie des proues qui longe la cour postérieure, côté de la rue de Valois. Les proues de navire qu’on y voit encore rappe
laient que le Cardinal fut en même temps grand amiral de France.
La cour d’honneur, du côté de la place, fut édifiée par Moreau-Desproux. Sur l’avant-corps de gauche que nous don
nons, les sculptures sont de Pajou; les ligures du fronton
représentent symboliquement la Justice et la Force. L’avantcorps de droite est moderne, il a été refait après l incendie de 1871 qui détruisit presque entièrement les intérieurs du côtè
de la rue de Valois et en partie ceux des bâtiments avoisinant l’horloge.
Le pavillon de l’Horloge a subi quelques réparations qui n’ont pas sensiblement modifié son aspect extérieur.
Les bâtiments qui bordent la rue de Valois, côté droit, avaient d’ailleurs subi deux autres incendies au cours du xvIIIe siècle même. Là se trouvait lʼOpéra édifié par les princes d’Orléans et qui passait auparavant pour être une véritable « glacière »; cʼest pourquoi Mme de Phalaris, l’amie du Régent, s’étonnait qu’une glacière eût pu prendre feu. Mais on sait que, glacière ou non, toute salle de théâtre est appelée un jour ou l’autre à périr de celle façon.
Les façades sur la cour postérieure sont de Contant dʼIvry pour la partie centrale et l’aile qui borde la rue do Valois; le pavillon opposé, côté Montpensier et Théâtre-Français, est postérieur; il a été élevé sur le même modèle par Fontaine, le collaborateur de Percier. La décoration sculpturale y a un
caractère tout différent de celle qui est due à Pajou, du côté opposé. On y reconnaîtra aisément la lourdeur et la raideur de la sculpture impériale, qui n’ont rien de commun avec la souplesse et la grâce de la sculpture exécutée au xvIIIe siècle.
D’après la tradition, Louis aurait été l’intermédiaire entre
Contant d’Ivry et Fontaine, et aurait contribué à avancer les