ARTISTES CONTEMPORAINS HANS THOMA
La popularité est venue tard au vieux peintre badois, dont l’Allemagne fêtait,
au mois d’octobre 1909, le soixantedixième anniversaire. Il y a vingt ans à peine, son nom était inconnu du
grand public. Ses tableaux étaient impitoyablement refusés dans toutes les expositions, et le musée Stædel de Francfort, qui s’enorgueillit aujour
d’hui de posséder quelques-unes de ses plus belles pages, dédaignait, en 1890, d’acquérir sa Piet a et sa grande Fuite
en Égypte. Cette longue résistance de la critique et du public est d’autant plus surprenante que l’art de Thoma est un art essentiellement populaire et germanique, qui continue sans audaces révolutionnaires la tradition des « petits maîtres » les plus aimés de l’Allemagne : Moritz von Schwind et Ludwig Richter1.
1. Presque tous les tableaux de Hans Thoma ont été reproduits dans la collection des Classiques de l’art (Klassiker der Kunst) : Hans Thoma, Des Meisters Gemælde in 874 Abbildungen, Stuttgart, Deutsche Verlagsanstalt, 1909.
On consultera, sur sa vie, son volume de souvenirs, édité par les Süddeutsche Monatshefte : Hans Thoma, Im Herbste des Lebens, Gesammelte Erinnerungsblætter, Munich, 1909.
Le critique, qui s’est fait le champion le plus ardent de Thoma et, pour ainsi dire, son porteparole auprès du public, est M. Henry Thode, professeur d’histoire de l’art à l’Université d Heidelberg (Bœcklin und Thoma, Heidelberg, 1906).
Parmi les monographies consacrées au maître, citons encore : Meissner, Hans Thoma, Leipzig, 1900; Servaes, Hans Thoma, Berlin, 1901; F. von Ostini, Hans Thoma, Bielefeld et Leipzig, 1901 (Monographies Knackfuss); O. J. Bierbaum, Hans Thoma, Berlin (Die Kunst).