DE QUELQUES DESSINS NOUVEAUX AU MUSÉE DU LOUVRE


La collection de dessins du Musée du Louvre, qui compte environ près de quarante mille numéros, est en général assez richement fournie, notam
ment dans les séries anciennes, pour qu’on ne cherche qu’à bon escient à en compléter çà et là les richesses ou à en combler les lacunes par quelque addition nouvelle. Le passé a largement travaillé à nous assurer, dans des conditions excellentes, des trésors, qu’on apprécie aujourd’hui de plus en plus et qu’on arrive à payer au poids de l’or. Aussi les occasions sont-elles rares pour notre grand musée d’intervenir utilement dans les ventes et d’y trouver des pièces de choix, qui méritent vraiment l’effort nécessaire pour les disputer aux amateurs. La vente d’une collection de dessins,
depuis longtemps réputée en Allemagne, celle du baron Adalbert de Lanna, de Prague, qui a eu lieu à Stuttgart les 6 et 7 mai dernier, fut une de ces occasions qu’il importe de ne pas laisser échapper. Bien qu’un peu mêlée en son ensemble et encombrée d’un inutile fatras de morceaux secondaires, qui n’étaient pas sans en compromettre la belle tenue, cette abondante collection de plus de six cents dessins contenait, du moins, un précieux noyau de raretés, en particulier dans la série des écoles primitives et surtout de celles d’Allemagne, qu’il est désormais assez exceptionnel de voir passer sur le marché et dont les compétiteurs les plus difficiles