SARCOPHAGE DE LA CRYPTE DE SAINT-SEURIN.


BORDEAUX HISTORIQUE




I


l y a quelques années, des ouvriers fouillaient le sol au pied de la tour que l’évêque Pey-Berland fit construire en 1440 au chevet de la Cathédrale de Bordeaux. Cette tour, puissante et fleurie, nous est chère. Bille parle à notre imagination. C’est un témoin des derniers jours de l’occupation anglaise. Ses cloches, après avoir salué sans enthousiasme l’arrivée de Charles VII, le conquérant sévère, ont vibré d’espoir lors de la visite de Louis XI, protecteur des libertés bourgeoises. Elles ont participé à tous les tumultes et à toutes les liesses de la cité. Pendant la Révolution, le campanile gothique, décapité, déshonoré, était devenu un entrepôt de salpêtre. C’est le populaire cardinal Donnet qui, il y a un demi-siècle, l’a restauré et a couronné sa flèche tronquée d’une Vierge dorée. Nous nous remémorions tout cela tandis qu’on mettait naguère à nu les fondations du monument... Et voici qu’émergèrent