Projet de Monument commémoratif DES DIVERSES PHASES ARCHITECTURALES
DE LA VILLE DE PARIS
Ou n a pas oublié certainement la controverse qui s est élevée ces temps derniers relativement aux architectes aux
quels revient l’honneur d’avoir construit l Hôtel de ville de Paris. Les savantes recherches de M. Marins Vachon ont défi
nitivement fixé ce point d histoire. On connaît la magistrale étude qu il a consacrée à Une famille de maistres-maçons aux 15e 16e 17e siècles : Les Chambiges (1).
Au salon de la Société des Artistes français est exposé un projet de monument destiné à encadrer l’inscription que la Société centrale a proposée au Conseil municipal de Paris pour commémorer l hisloire architecturale de l Hôtel de ville. Rappelons qu’elle est ainsi libellée :
i/hôtel de vii.ee de paris commencé vers 1530
SUR EE MODÈEE DE DOMINIQUE DE CORTONE DIT BOCCADOR RÉÉDIFIÉ VERS 1535 SUR EUS PLANS 1)E PIERRE CHAMBIGES MAISTRE DES OEUVRES DE MAÇONNERIE DE LA VILLE DE PARIS CONTINUÉ ET ACHEVÉ EN 1023 PAR G.-P. ETA. GUIELAIN AGRANDI PAR GODDE ET LESUEUR DE 1837 A 1846
INCENDIÉ EN MAI 1871
A ÉTÉ RECONSTRUIT DE 1874 A 1882
PAR TH. BALLU, ARCHITECTE EN CHEF ET DEPERTIIES ARCHITECTE
Ce projet très ingénieux et original, du sculpteur de grand talent qn est M. Boisseau, ne peut manquer d’intéresser nos lecteurs. Aussi en avons-nous fait prendre une photographie d’assez grand format qui met bien en valeur tous les détails de cette conception artistique.
L inscription accupe naturellement le centre de la composition, ainsi qu’une vue de la façade actuelle de l Hôtel de
ville. L’auteur a groupé, tout autour, les éléments essentiels de cette petite histoire du célèbre monument. En haut le buste de Pierre Chambiges, à droite et à gauche dans deux médail
lons les portraits de Godde et Lesueur, puis ceux de Bal lu et Deperthes. Une figure de femme en costume du moyen âge
tient la maquette de l’antique maison aux piliers; une autre femme ornée des atours de la Renaissance déploie le plan de Pierre Chambiges. Dans le bas on a figuré une réduction du
plan de Godde et Lesueur; enfin un plan et une vue de la façade qu’avait conçue Roccador.
L’exécution définitive de ce monument en matières de marbre polychrome, de bronze, etc., constituerait une œuvre d’art à placer dans une des salles de l Hôtel de Ville, pour apprendre aux visiteurs l’histoire exacte de l édifice municipal.


MONUMENT FUNÉRAIRE


PLANCHE 81
Le monument funéraire que nous reproduisons a été édifié au cimetière du Père-Lachaise. L’architecte, M. Albert Lévy, l a conçu dans un style classique et robuste; les ornements en sont d une sobriété qui n exclut pas la noblesse. Il a été construit en pierre d’EuviIle.
La sculpture est de M. A. Laouste,2e médaille du Salon, qui (1) A la Librairie de la Construction moderne, 13, rue Bonaparte.
s’est depuis longtemps fait connaître à Paris et dans le nord de la France, notamment à Roubaix, où il fut de nombreuses années professeur à l’Ecole des Beaux-Arts. Il a su mettre dans la sculpture décorative la même finesse que dans ses statues de femmes qu on admire depuis plus de trente ans à tous les salons.
LES BEAUX-ARTS A NEUILLY-SUR-SEINE
La Société des artistes de Neuilly-sur-Seine, dont nous avons eu l’occasion de parler, dans d’autres circonstances, a organisé du lOau 24 avril, une très intéressante! exposition dans la jolie salle des fêtes de la mairie. Plusieurs architectes ont exposé, ainsi que des peintres, des sculpteurs et des graveurs; nous devons même dire que tous les arts étaient représentés, puisque la décoration, le dessin, l’aquarelle et l art précieux figuraient dans cette exposition, où nous avons constaté la présence de plus de deux cents œuvres diverses.
Nous voudrions pouvoir citer toutes les œuvres intéressantes que nous avons vues, mais il faut nous borner à ne parler que de celles qui nous ont frappé davantage. Le portrait de M °B..., par Maurice Chabas, est d une tonalité agréable; les pastels deChaumet-Jousselin nous ont plu beaucoup, ainsi que les tableaux, la dryade et la danseuse, d’Émile Quentin-Brin.
Les marines de Raphaël Falcou nous ont arrêté un instant et nous avons admiré les six illustrations, d’une grande vérité, par Armand Delille.
Le Soir au bord de la mer, par Paulin Bertrand, est un joli pastel. Henri Boureau expose le portrait de sa fille. Yvette; il a mis,dans ce tableau, tout son cœur depère etson âme d’artiste. Les aquarelles d’Eugène Bourgeois sont bien étudiées, ainsi que ses tableaux qui nous montrent un ruisseau sous bois, vu tantôt par un temps gris, tantôt par un temps clair.
Dans la section d’architecture, il faut citer deux études de M. Dulocq. L’avant-corps de la cour d’honneur et la loggia de la grande terrasse du château d’Ecouen. Achille Colle expose deux projets de villa, une à Neuilly-sur-Seine et l autre à Vitry.
Parmi les autres œuvres — nous avons dit que nous ne pouvions les citer toutes — il nous faut mentionner, dans l’ordre
du catalogue, celles de MM. Émile Barau, Chevallier, Delestre,
Girardet, Devred, etc. Nous devons une mention spéciale à l’esquisse originale, en cire, du groupe : « Nos espérances », de M. Louis Rumier; cette œuvre a été acquise par la ville de Paris, lors du salon de 11)07.
Luc Tiumeur.


LONDRES


L Exposition franco-britannique. — L’aspect général de la ville : Maisons et monuments.
(Voyez page 351.)
Les Français qui iront voir l’Exposition franco-britannique, feront bien de profiter de l’occasion pour s’attarder à visiter Londres, celte ville immense, formée de plusieurs cités, bourgs et faubourgs, la plus grande agglomération qui soit au monde. Celte capitale est particulièrement curieuse par
son originalité bien spéciale, la diversité de ses aspects et la multiplicité des contrastes; elle intéressera certainement les