qu’à présent tenue en réserve. Le moment est venu de la faire voir. C’est pourquoi l’Hygiène sociale et les Cités-Jardins associées demandaient, aux futurs élus des gages sérieux en faveur des Espacés.
Sans exception, tousles candidats aux élections municipales ont reçu des affiches par lesquelles, ces sociétés invitent les électeurs à né voter que pour ceux qui défendront les espaces libres :
« En défendant notre dernière réserve de terrains publics non bâtis;
« En arrachant à la convoitise de spéculateurs nos fortifications ;
« En exigeant de l’État leur abandon gratuit au peuple de Paris ;
« En exigeant delà Ville une ceinture de neuf grands parcs et des espaces réservés aux sports. »
C’est, en un mot, la Marseillaise des fortifications qui fut ainsi entonnée afin de pousser aux urnes la foule des contri
buables, de l’ameuter contre la horde des spéculateurs qui viennent, jusque dans nos bras, nous arracher les talus et les fossés dont nous avons si grand besoin.
Aujourd’hui les élections sont terminées. Hélas! adieu paniers, vendanges sont faites. Que deviendront maintenant les gages sur lesquels comptaient les Cités el les Jardins de France?
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., Ce bel élan ne fut pas le seul. Il est, on le sait, un Musée .social ; et ce musée possède une Commission qui est simulta
nément .d’hygiène urbaine et d’hygiène rurale; elfe symbolise
merveilleusement l’intime union qui doit s’établir entre nos villes.et.nos campagnes sous les auspices tutélaires de l’hygiène qui devient ainsi sociale au plus haut degré.
Cette Commission, dont les sentiments sont très louables, profita de l’occasion pour émettre les raisonnables vœux que voici. Ils soatiau nombre de deux, ce qui n’a rien d’excessif. Le premier dit :
« lu Que dans toutes les agglomérations de 20.000 habitants et au-dessus, il soit dressé un inventaire général des espaces libres appartenant soit à la municipalité, soit au département,
Soit à l’État. 1 « Les espaces libres figurant à cet inventaire et qui sont affectés au public ou à des usages publics, devront demeurer désormais libres de constructions servant à l habitation et ne pourront être aliénés qu’en vertu d’une loi.
« Les terrains entièrement ou partiellement couverts de constructions affectées à des services ou à des usages publics ne pourront être aliénés que sous condition de remploi du
produit de leur vente en immeubles affectés également à des services publics. Au cas où l opération donnerait lieu à un excédent de recettes, il devra être employé on acquisitions de terrains nus. »
Tous les Théâtres et Concerts, depuis la Renaissance jusqu aux Folies-Bergère, ont celle année l’ait acquisition de femmes éminemment nues, ce qui a suscité justement de pu
diques et très morales récriminations. Si le Musée social veu; simplement s’assurer quelques terrains également nus pour ses collections, il va tout lieu de penser que M. Bérenger luimême n’opposerait pas la moindre objection. Celte nudité-là ne saurait suggérer la moindre pensée folâtre ou déplacée.
U’autres terrains, devenus aliénés en raison des circonstances, trouveront un asile spécial dans des immeubles qui
seront affectés à ce service public, jusqu’au jour où ils seront, comme toutes choses, désaffectés à leur tour.
Pour conserver aux générations futures au moins uns ouvenirde ces diverses transformations, un inventaire général des espaces qui l urent libres et nus dans l’origine, sera dressé par nos diligents fonctionnaires; toutes les fois, du moins, qu’on aura pu constater, soif à l’œil également nu, soit au moyen des lunettes de précision administratives, que les citoyens lo
caux y sont agglomérés — par un procédé quelconque — en une masse compacte et indivisible de 20.000 unités.
Telle est la remarquable économie de ce premier vœu.
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Il est légitimement suivi du second que voici :
« 2° Qu’avant de statuer sur les mesures à prendre concernant les terrains des fortifications et la zone de servitude, il soit constitué une commission supérieure eu vue d’examiner dans leur ensemble les questions que soulèvent l’expansion progressive et l’aménagement nécessaire de l’agglomération parisienne.
« Et que celte commission soit chargée de déterminer les conditions légales, administratives et financières, auxquelles il conviendrait de subordonner l’opération afin de sauvegar
der les intérêts primordiaux de l hygiène, de la voirie et de l’esthétique urbaines. »
Il est facile, en effet, de concevoir que l’opération agglomérative, telle que nous venons de la décrire, aura pour conséquence inévitable une expansion qu on peut espérer progres
sive ;sans quoi il y aurait accident. Il est naturel aussi que cette expansion produise un soulèvement de questions, partiel ou même général et d’ensemble, ainsi que le vœu le conçoit.
La conséquence indiquée par la plus stricte des prudences est donc qu’il faudra statuer avant toute expansion et tout soulèvement. Aussi convient-il encore de subordonner l’une et l’autre à des mesures qui soient légales en même temps qu’administratives, ou même financières, ce qui pourrait bien arriver.
En un mot, tout est prévu pour sauvegarder, ainsi que le vœu l annonce avec un légitime orgueil, les intérêts de l’hygiène, de la voirie et de l’esthétique, qui sont les trois éléments primordiaux de l’Urbanité !
Telle est la non moins remarquable économie du second et dernier vœu.
Nous croyons pouvoir affirmer que la commission et le musée ont rempli jusqu’au bord la louable mission dont ils se sont eux-mêmes chargés si généreusement.
NOUVELLES CONSTRUCTIONS A LIMA
(planche 88)
NOUVELLE ÉCOLE DE MÉDECINE
Cet important édifice a été mis au concours et le projet primé l utcelui de l’archilecte-ingénieur péruvien, M. Santiago Basurco, qui l ut chargé de l’exécution.
La construction a duré quatre ans et n’a été entièrement terminée qu’à la fin de l’année 1904.
Comme on peut le voir par les photographies que nous reproduisons, ce monument a un aspect très imposant et l’archi