suggestif de Cul-de-sac des Hauts-Mariages. On ne peut souhaiter une vue plus poélique et un sujet se prêtant mieux aux vibrations d’un pinceau ardent et généreux. Notre brillant confrère est incontestablement en progrès sur ses précédentes aquarelles.
Très appréciable est également l’aquarelle de son voisin M. H. Tauzin, Etude décorative qui représente un meuble d’art éclatant de richesse et de raffinement de couleur.
M. F. Balley nous ramène aux rendus à l’encre de Chine dont il nous donne plusieurs beaux morceaux; la travée centrale de sa Caisse d épargne pour la ville de Chaumont est de tous points remarquable. Du même,le projet d un Collège de garçons à Saintes, fort bien étudié.
SAULE VI
M. Paul Louzier expose deux très habiles reproductions à l aquarelle d’une peinture murale de l Église de Saint-Bris ( Yonne), prêtées par la Commission des monuments histo
riques. Au-dessus nous remarquons une étude ayant pour sujet Un bureau de la navigation dans un port, envoi de M. X. Lebourdais.
M. Gustave Joffrin nous présente deux Cottages accouplés qu’il a édifiés à Choisy-le-Roi. C’est d’un véritable artiste qui
sait manier habilement crayon et pinceau. D’une séduction artistique peut-être moins forte au point de vue du rendu — les baies sont entièrement pochées — mais non moins bien étudiée, s’offre à nos regards, tout à côté, la Maison d habitation que nos confrères MM. Antoine, père et fils, ont construite à Berck sur-Mer. Trois façades aux toitures blanches, des plans bien étudiés et une petite perspective complètent, avec La Porte de Nevers à Saint-Valérg-sur-Somme, que nous trouverons plus loin, l’ensemble de cet envoi.
Les peintres-décorateurs, nous l’avons déjà dit une autre fois, ambitionnent nos cimaises. Voici un élève de M. Cabanel
qui signe Gsell-Maury les quatre reproductions murales de VEglise Saint-Julien à Brioude {Haute-Loire) qu’il nous présente. Elles sont très habilement copiées.
Dans la même salle, d autres relevés des peintures murales par M. H. Marcel Magne, déjà cité dans un de nos précédents articles.
M. S. Béraud a envoyé un excellent dessin à la plume — non une aquarelle, comme il est dit au catalogue — nous donnant une intéressante vue de Y Eglise de Dives.
A. Gei.bert.
(A suivre.)
PROJET DE MONUMENT
aux héroïnes de 1870-71
Eh bien, dans ce Paris, sous l étreinte inhumaine,
L’homme n’est que français et la femme est Romaine. Elles acceptent tout, les femmes de Paris,
La famine, l’horreur, le combat, sans rien voir Que la grande Patrie et que le grand devoir.
(V. Hugo.)
Reprenant cette idée du grand poète, quelques hommes généreux, féministes dan» la meilleure acception du mot, ont
estimé que, parmi tant de monuments élevés à la mémoire des héros de 1870-71, il en manquait un, qui glorifierait les vertus de la femme française en ces jours douloureux, et en particulier les vertus de la Parisienne du siège.
Ce n’était pas seulement aux remparts qu’était le danger : il était partout dans la cité investie; et à côté du courage viril
qui animait les soldats et enflammait les combattants, il y avait le courage civique qui relevait les cœurs de tous, hommes et femmes, dans la même pensée du devoir. Les femmes de Paris furent admirables aussi de résignation : c’est une autre forme du courage. Les longues stations aux portes des bou
langeries et des boucheries, l’attente qui énerve et démoralise les âmes mal trempées, quand les pères, les maris, les frères,
sont au combat ou aux avant-postes, mirent en valeur cette belle vertu féminine. Enfin leur dévouement fut admirable :
sans distinction de rang ou d éducation, le même élan de charité réunissait, aux ambulances, les femmes du peuple et les religieuses près des grandes dames et des actrices célè
bres, pour soulager la douleur des blessés et des mourants. Oui, vraiment les femmes de 1870-71 furent, elles aussi, des héroïnes et il est bon de proposer leur exemple aux géné
rations futures qui peut-être ne connaîtront pas les heures tragiques que vécurent leurs devancières.
M. Charles Ferrant, l architecte bien connu, a pris l’initiative
Très appréciable est également l’aquarelle de son voisin M. H. Tauzin, Etude décorative qui représente un meuble d’art éclatant de richesse et de raffinement de couleur.
M. F. Balley nous ramène aux rendus à l’encre de Chine dont il nous donne plusieurs beaux morceaux; la travée centrale de sa Caisse d épargne pour la ville de Chaumont est de tous points remarquable. Du même,le projet d un Collège de garçons à Saintes, fort bien étudié.
SAULE VI
M. Paul Louzier expose deux très habiles reproductions à l aquarelle d’une peinture murale de l Église de Saint-Bris ( Yonne), prêtées par la Commission des monuments histo
riques. Au-dessus nous remarquons une étude ayant pour sujet Un bureau de la navigation dans un port, envoi de M. X. Lebourdais.
M. Gustave Joffrin nous présente deux Cottages accouplés qu’il a édifiés à Choisy-le-Roi. C’est d’un véritable artiste qui
sait manier habilement crayon et pinceau. D’une séduction artistique peut-être moins forte au point de vue du rendu — les baies sont entièrement pochées — mais non moins bien étudiée, s’offre à nos regards, tout à côté, la Maison d habitation que nos confrères MM. Antoine, père et fils, ont construite à Berck sur-Mer. Trois façades aux toitures blanches, des plans bien étudiés et une petite perspective complètent, avec La Porte de Nevers à Saint-Valérg-sur-Somme, que nous trouverons plus loin, l’ensemble de cet envoi.
Les peintres-décorateurs, nous l’avons déjà dit une autre fois, ambitionnent nos cimaises. Voici un élève de M. Cabanel
qui signe Gsell-Maury les quatre reproductions murales de VEglise Saint-Julien à Brioude {Haute-Loire) qu’il nous présente. Elles sont très habilement copiées.
Dans la même salle, d autres relevés des peintures murales par M. H. Marcel Magne, déjà cité dans un de nos précédents articles.
M. S. Béraud a envoyé un excellent dessin à la plume — non une aquarelle, comme il est dit au catalogue — nous donnant une intéressante vue de Y Eglise de Dives.
A. Gei.bert.
(A suivre.)
PROJET DE MONUMENT
aux héroïnes de 1870-71
Eh bien, dans ce Paris, sous l étreinte inhumaine,
L’homme n’est que français et la femme est Romaine. Elles acceptent tout, les femmes de Paris,
La famine, l’horreur, le combat, sans rien voir Que la grande Patrie et que le grand devoir.
(V. Hugo.)
Reprenant cette idée du grand poète, quelques hommes généreux, féministes dan» la meilleure acception du mot, ont
estimé que, parmi tant de monuments élevés à la mémoire des héros de 1870-71, il en manquait un, qui glorifierait les vertus de la femme française en ces jours douloureux, et en particulier les vertus de la Parisienne du siège.
Ce n’était pas seulement aux remparts qu’était le danger : il était partout dans la cité investie; et à côté du courage viril
qui animait les soldats et enflammait les combattants, il y avait le courage civique qui relevait les cœurs de tous, hommes et femmes, dans la même pensée du devoir. Les femmes de Paris furent admirables aussi de résignation : c’est une autre forme du courage. Les longues stations aux portes des bou
langeries et des boucheries, l’attente qui énerve et démoralise les âmes mal trempées, quand les pères, les maris, les frères,
sont au combat ou aux avant-postes, mirent en valeur cette belle vertu féminine. Enfin leur dévouement fut admirable :
sans distinction de rang ou d éducation, le même élan de charité réunissait, aux ambulances, les femmes du peuple et les religieuses près des grandes dames et des actrices célè
bres, pour soulager la douleur des blessés et des mourants. Oui, vraiment les femmes de 1870-71 furent, elles aussi, des héroïnes et il est bon de proposer leur exemple aux géné
rations futures qui peut-être ne connaîtront pas les heures tragiques que vécurent leurs devancières.
M. Charles Ferrant, l architecte bien connu, a pris l’initiative