Une haute tour — Mitchell Tower — que montre notre figure 4, s’élève, élégante et Itère, au-dessus du monument qu elle domine de ses 85 mètres de hauteur. Le clocher central
menace le ciel de sa fine pointe d’aiguille élancée. Entouré de ses satellites, clochetons taillés en dentelles, et environné de pinacles aux panaches fleuris, cette pièce d’architecture a fort bonne mine. De l’étage supérieur du clocher, il est possible de jouir d’une vue magnifique sur la contrée.
La tour est construite, comme les autres parties du bâtiment, en granit de la région. Dans la nuit, lorsque la lune éclaire, cette haute masse paraît, à cause de la blancheur de ses murailles, faite toute de marbre. Dans le jour, quand le soleil brille sur le sommet, les pointes effilées, les panaches allongés, et les fins crochets sculptés donnent l’impression de stalactites et de stalagmites, perchées au haut de la tour, comme autantd’ornementscristallisés suspendus dans les airs.
A l’intérieur de la nouvelle construction se trouve un hall magnifique, le plus grand qui existe dans les universités bri
tanniques. Notre figure 5, qui ne montre cependant qu’une faible partie de cette vaste salle, donne cependant une idée très exacte de l’ampleur de ce local, Mitchell Hall, où plus de 2.000 personnes peuvent prendre place, sans être le moins du monde gênées. Dans la décoration intérieure, nous retrouvons encore une application très nette, pure et classique du style gothique anglais. Les voûtes du plafond, les boiseries sculptées des côtés, l’immense vitrail polychrome du fond et ceux qui ornent les baies latérales, tout concourt pour donner à cet ensemble l’air mystérieux et sévère, sombre et solennel des intérieurs d églises gothiques.
Il nous semble intéressant, pour terminer cet article, de dire que, en octobre 1900, lors de l inauguration des nouveaux bâtiments de Marischal College, la municipalité d’Aberdeen se trouva un moment fort embarrassée. Le roi et la reine d Angleterre avaient promis leur visile. Un banquet auquel assis
teraient 2.400- personnes devait être offert aux souverains, et la ville n’avait aucun local suffisamment vaste à sa disposi
tion. Pendant longtemps le Lord Mayor et le Conseil se virent très préoccupés. M. Marshall-Mackenzie trouva un local,dressa un devis, demanda le crédit nécessaire, et, en quelques se
maines, fit une salle de banquet, qui, pour être provisoire,
n en fut pas moins une petite merveille. Les architectes font de ces tours de force; les Bouvard, les Gustave Rives et tutti quanti nous ont habitués, depuis longtemps, à ces audaces. Archimède demandait un levier et un point d’appui ; les architectes et les ingénieurs réclament simplement de l argent, ce
grand levier, pour prouver que rien n’est plus impossible. La salle de banquet d Aberdeen coûta 75.00U francs. Toutes les villes ne peuvent pas s’offrir une pareille fanlaisie.
WILL DaRVILLÉ. VILLA KERLENA A ROSCOFF
(planche 90)
Cette importante villa vient d être construite pour M01 la marquise de Kergariou par M. Guiomar, architecte à Paris et à Morlaix.
Elle s’élèvesurlapittoresque côte bretonne, dans la curieuse petite ville de Roscoff renommée pour la douceur de son climat et sa végétation luxuriante.
Son aspect général s’harmonise bien avec le ciel brumeux
Plan du rez-de-chaussée et de l’étage : échelle de 0m,00H,
et gris qui règne sur les rives armoricaines. L’auteur a encore augmenté celte impression mélancolique et douce en nous présentant son œuvre, au Salon de cette année, dans un rendu extrêmement personnel et vigoureux, « sous la pâle clarté de la lune ».
A considérer cette originale aquarelle, on croit entendre
menace le ciel de sa fine pointe d’aiguille élancée. Entouré de ses satellites, clochetons taillés en dentelles, et environné de pinacles aux panaches fleuris, cette pièce d’architecture a fort bonne mine. De l’étage supérieur du clocher, il est possible de jouir d’une vue magnifique sur la contrée.
La tour est construite, comme les autres parties du bâtiment, en granit de la région. Dans la nuit, lorsque la lune éclaire, cette haute masse paraît, à cause de la blancheur de ses murailles, faite toute de marbre. Dans le jour, quand le soleil brille sur le sommet, les pointes effilées, les panaches allongés, et les fins crochets sculptés donnent l’impression de stalactites et de stalagmites, perchées au haut de la tour, comme autantd’ornementscristallisés suspendus dans les airs.
A l’intérieur de la nouvelle construction se trouve un hall magnifique, le plus grand qui existe dans les universités bri
tanniques. Notre figure 5, qui ne montre cependant qu’une faible partie de cette vaste salle, donne cependant une idée très exacte de l’ampleur de ce local, Mitchell Hall, où plus de 2.000 personnes peuvent prendre place, sans être le moins du monde gênées. Dans la décoration intérieure, nous retrouvons encore une application très nette, pure et classique du style gothique anglais. Les voûtes du plafond, les boiseries sculptées des côtés, l’immense vitrail polychrome du fond et ceux qui ornent les baies latérales, tout concourt pour donner à cet ensemble l’air mystérieux et sévère, sombre et solennel des intérieurs d églises gothiques.
Il nous semble intéressant, pour terminer cet article, de dire que, en octobre 1900, lors de l inauguration des nouveaux bâtiments de Marischal College, la municipalité d’Aberdeen se trouva un moment fort embarrassée. Le roi et la reine d Angleterre avaient promis leur visile. Un banquet auquel assis
teraient 2.400- personnes devait être offert aux souverains, et la ville n’avait aucun local suffisamment vaste à sa disposi
tion. Pendant longtemps le Lord Mayor et le Conseil se virent très préoccupés. M. Marshall-Mackenzie trouva un local,dressa un devis, demanda le crédit nécessaire, et, en quelques se
maines, fit une salle de banquet, qui, pour être provisoire,
n en fut pas moins une petite merveille. Les architectes font de ces tours de force; les Bouvard, les Gustave Rives et tutti quanti nous ont habitués, depuis longtemps, à ces audaces. Archimède demandait un levier et un point d’appui ; les architectes et les ingénieurs réclament simplement de l argent, ce
grand levier, pour prouver que rien n’est plus impossible. La salle de banquet d Aberdeen coûta 75.00U francs. Toutes les villes ne peuvent pas s’offrir une pareille fanlaisie.
WILL DaRVILLÉ. VILLA KERLENA A ROSCOFF
(planche 90)
Cette importante villa vient d être construite pour M01 la marquise de Kergariou par M. Guiomar, architecte à Paris et à Morlaix.
Elle s’élèvesurlapittoresque côte bretonne, dans la curieuse petite ville de Roscoff renommée pour la douceur de son climat et sa végétation luxuriante.
Son aspect général s’harmonise bien avec le ciel brumeux
Plan du rez-de-chaussée et de l’étage : échelle de 0m,00H,
et gris qui règne sur les rives armoricaines. L’auteur a encore augmenté celte impression mélancolique et douce en nous présentant son œuvre, au Salon de cette année, dans un rendu extrêmement personnel et vigoureux, « sous la pâle clarté de la lune ».
A considérer cette originale aquarelle, on croit entendre