ment originale et jolie; aussi le jury du Salon a-t-il décerné à notre confrère pour cette charmante étude, dessinée et rendue avec beaucoup de talent, une Mention honorable. Signalons encore le très intéressant Projet d’habitation pour un médecin, un vaste édifice sagement ordonné et fort bien présenté par M. Caignart de Mailly qui expose, de plus, un ravissant cro
quis à la sanguine de Vieilles maisons à Tours; et, enfin, le relevé du Portail Saint-Jean (Rouen), soigneusement rendu à l’encre de Chine parM. H. Faucheur.
SALLE VII
Les confrères qui ont eu la bonne fortune de rencontrer, dans leurs voyages, quelques ruines ignorées et nous font les confidents de leurs découvertes, sont nombreux dans le Salon de cette année.
Quelques-uns même n ont pas borné leurs efforts à la simple rédaction d un procès-verbal; ils ont interrogé les moindres fragments, rapproché les débris épars, consulté les documents anciens et, finalement, de déductions en déduc
tions, ils ont complété par la pensée et le dessin les parties disparues. Parmi ces derniers, véritables archéophiles — nous ne disons pas archéologues — se range, après MM. H. Devérin
et F. Janin, déjà cités, M. Ch. Harlay qui vient d’obtenir, pour sa Reconstitution du château de Clagny, une médaille de 2“ classe.
Ce magnifique château, dont il ne reste aujourd hui aucune trace sur place, fut la première œuvre architecturale de l’illustre Mansart qui n’avait que vingt-huit ans lorsque la construction lui en lut confiée par Louis XIV, en 1674.
Les jardins avaient été dessinés par Le Nôtre et c est M“° de Montespan qui y demeura la première. Après cette favorite de Louis XIV, le château de Clagny passe successivement entre les mains du duc du Maine, (ils de Mm“ de Montespan, du prince des Doinbes, du comte d Eu, frère de ce dernier, etc.
Resté inhabité depuis longtemps et se trouvant dans un état de délabrement, ce château fut démoli en 1707.
M. Harlay nous retrace, dans de nombreux dessins géométriques et une vue en perspective de la grande galerie, les anciennes splendeurs de l’édifice disparu et qui fut l un des plus «régulièrement beaux de l’Europe »,au dire d’un critique contemporain.
A côté de ces études chères aux artistes avides d’enseignement du passé, se groupent les projets d’édifices modernes.
Les uns sont le rêve de jeunes architectes qui se sont essayés sur des programmes de leur choix; les autres nous instruisent des moyens deeonstruction ou de décoration nouveaux. Voici,
dans ce dernier ordre, M. E. Ledoux, qui nous montre trois fragments de façades décorées de sgraffites, mode de décor dont il s’est fait une spécialité; M. E. Ladmiral qui a exécuté une très pittoresque petite villa et dont il nous fait apprécier les diverses vues groupées avec beaucoup de goût, sur la même feuille; voici également quelques aquarelles, égarées dans cette salle, quelque peu austère; ce sont celles do M. J. Molinié, largement interprétées, et celle de notre ancien camarade A. Berry, dont le pinceau, plein de douceur, a su reproduire avec souplesse le Château de Fleury-en-Bière.
M. C. Coursimault a placé sous verre demi-double un long dessin au trait qui représente les Stalles de l’Eglise de Sainl- Benoil-sur-Loire, travail documentaire qui a obtenu une Mention honorable.
Dans la cathédrale d’Amiens se trouve une petite chapelle dite des Macchabées, qui fui jadis restaurée par Viollet-le-Duc;
cette dépendance a intéressé le jeune R. Favry, élève de l’École régionale des Beaux-Arts, qui l a relevée consciencieusement.
M. A. Gabriel a rapporté de son voyage en Espagne et en Allemagne une série d’aquarelles qui attestent un certain acquis de la part de son auteur; cet envoi a obtenu également une Mention honorable.
Le Mas pour un vigneron du Languedoc fait honneur à M. IL Jourdan; c’est une petite maisonnette très modeste, mais fort caractéristique. Voici un envoi plus important; il fait partie des monuments historiques et a pour titre Relevé du Château de Caen (Calvados). C’est un travail très concentré, sans inutiles développements; il a pour auteur M. L. Saliez, pour acquéreur l’État et une 3° médaille comme récompense.
Los relevés, avons-nous dit plus haut, sont très nombreux ici; en voici encore un,non des moindres : Relevé d Ensemble et détails des clôtures des chapelles de. I, abbaye de Fécamp ; M. Ch. Cesbron, qui nous présente cette étude, y a mis tout son talent de... peintre, et ce talent a de qui tenir; ajoutons que tous ses dessins sont exécutés au pastel d’une façon très harmonieuse.
M. G. Gromort compte, pour tout envoi, un plan, celui des jardins de 1 ’Isola-Bella, sur le lac Majeur ; c est un modeste (pii n’a pas voulu occuper beaucoup de place au détriment de ses camarades. Il est cependant juste de reconnaître que ce plan est fort habilement indiqué, ce qui nous permet de deviner aisément les élévations, coupes et perspectives.
M. G. Crawley a envoyé de New-York-City un lavis représentant une Salle à manger dans le style, dit le livret, de Chris
topher Wren, et un Jeu de paume que nous trouverons probabablement dans une autre salie ; l’ensemble a obtenu une Mention honorable.
A l’école spéciale d’architecture on doit beaucoup cultiver l art du lavis, si nous en jugeons d après l’excellent échantillon que nous montre M. IL Silbert, un élève de cette école, qui
s’est attaché à rendre avec maestria le Portail du Palais Ducal de Nancy.
M. L. Hulot expose quelques bonnes aquarelles, les dernières de son séjour à Rome, et une vue de Selinonte dessinée au crayon.
Nous devons encore citer à des titres divers : une perspective au fusain de Y Escalier des géants àVenise, par M * Emily Eschenbrenner; le Relevé de la loge du Marché neuf à Florence, par M. L. Clerc ; l’excellent projet de Y Habitation du proprié
taire d’une importante exploitation agricole, envoyé par M. S. Patin ; le relevé d’une Travée de la façade principale de l’Hôtel de Ville de Reims, par M. M. Routhier, et la Cour du Chapitre, un autre relevé fait dans la même ville, par M. R. Gabriel, qui s’est vu décerner pour ce travail une Mention honorable.
A. Gelbert.
Tout ce qui concerne la propriété bâtie doit nécessairement intéresser nos lecteurs. Sans que nous ayons le moins du monde à introduire dans ce journal des considérations politiques, de quelque ordre quelles soient, il est cependant im
possible de ne pas constater que l’arrêt presque total des travaux a pour origine certains projets financiers que le gouvernement a consenti à faire siens. Personne ne se fait la
quis à la sanguine de Vieilles maisons à Tours; et, enfin, le relevé du Portail Saint-Jean (Rouen), soigneusement rendu à l’encre de Chine parM. H. Faucheur.
SALLE VII
Les confrères qui ont eu la bonne fortune de rencontrer, dans leurs voyages, quelques ruines ignorées et nous font les confidents de leurs découvertes, sont nombreux dans le Salon de cette année.
Quelques-uns même n ont pas borné leurs efforts à la simple rédaction d un procès-verbal; ils ont interrogé les moindres fragments, rapproché les débris épars, consulté les documents anciens et, finalement, de déductions en déduc
tions, ils ont complété par la pensée et le dessin les parties disparues. Parmi ces derniers, véritables archéophiles — nous ne disons pas archéologues — se range, après MM. H. Devérin
et F. Janin, déjà cités, M. Ch. Harlay qui vient d’obtenir, pour sa Reconstitution du château de Clagny, une médaille de 2“ classe.
Ce magnifique château, dont il ne reste aujourd hui aucune trace sur place, fut la première œuvre architecturale de l’illustre Mansart qui n’avait que vingt-huit ans lorsque la construction lui en lut confiée par Louis XIV, en 1674.
Les jardins avaient été dessinés par Le Nôtre et c est M“° de Montespan qui y demeura la première. Après cette favorite de Louis XIV, le château de Clagny passe successivement entre les mains du duc du Maine, (ils de Mm“ de Montespan, du prince des Doinbes, du comte d Eu, frère de ce dernier, etc.
Resté inhabité depuis longtemps et se trouvant dans un état de délabrement, ce château fut démoli en 1707.
M. Harlay nous retrace, dans de nombreux dessins géométriques et une vue en perspective de la grande galerie, les anciennes splendeurs de l’édifice disparu et qui fut l un des plus «régulièrement beaux de l’Europe »,au dire d’un critique contemporain.
A côté de ces études chères aux artistes avides d’enseignement du passé, se groupent les projets d’édifices modernes.
Les uns sont le rêve de jeunes architectes qui se sont essayés sur des programmes de leur choix; les autres nous instruisent des moyens deeonstruction ou de décoration nouveaux. Voici,
dans ce dernier ordre, M. E. Ledoux, qui nous montre trois fragments de façades décorées de sgraffites, mode de décor dont il s’est fait une spécialité; M. E. Ladmiral qui a exécuté une très pittoresque petite villa et dont il nous fait apprécier les diverses vues groupées avec beaucoup de goût, sur la même feuille; voici également quelques aquarelles, égarées dans cette salle, quelque peu austère; ce sont celles do M. J. Molinié, largement interprétées, et celle de notre ancien camarade A. Berry, dont le pinceau, plein de douceur, a su reproduire avec souplesse le Château de Fleury-en-Bière.
M. C. Coursimault a placé sous verre demi-double un long dessin au trait qui représente les Stalles de l’Eglise de Sainl- Benoil-sur-Loire, travail documentaire qui a obtenu une Mention honorable.
Dans la cathédrale d’Amiens se trouve une petite chapelle dite des Macchabées, qui fui jadis restaurée par Viollet-le-Duc;
cette dépendance a intéressé le jeune R. Favry, élève de l’École régionale des Beaux-Arts, qui l a relevée consciencieusement.
M. A. Gabriel a rapporté de son voyage en Espagne et en Allemagne une série d’aquarelles qui attestent un certain acquis de la part de son auteur; cet envoi a obtenu également une Mention honorable.
Le Mas pour un vigneron du Languedoc fait honneur à M. IL Jourdan; c’est une petite maisonnette très modeste, mais fort caractéristique. Voici un envoi plus important; il fait partie des monuments historiques et a pour titre Relevé du Château de Caen (Calvados). C’est un travail très concentré, sans inutiles développements; il a pour auteur M. L. Saliez, pour acquéreur l’État et une 3° médaille comme récompense.
Los relevés, avons-nous dit plus haut, sont très nombreux ici; en voici encore un,non des moindres : Relevé d Ensemble et détails des clôtures des chapelles de. I, abbaye de Fécamp ; M. Ch. Cesbron, qui nous présente cette étude, y a mis tout son talent de... peintre, et ce talent a de qui tenir; ajoutons que tous ses dessins sont exécutés au pastel d’une façon très harmonieuse.
M. G. Gromort compte, pour tout envoi, un plan, celui des jardins de 1 ’Isola-Bella, sur le lac Majeur ; c est un modeste (pii n’a pas voulu occuper beaucoup de place au détriment de ses camarades. Il est cependant juste de reconnaître que ce plan est fort habilement indiqué, ce qui nous permet de deviner aisément les élévations, coupes et perspectives.
M. G. Crawley a envoyé de New-York-City un lavis représentant une Salle à manger dans le style, dit le livret, de Chris
topher Wren, et un Jeu de paume que nous trouverons probabablement dans une autre salie ; l’ensemble a obtenu une Mention honorable.
A l’école spéciale d’architecture on doit beaucoup cultiver l art du lavis, si nous en jugeons d après l’excellent échantillon que nous montre M. IL Silbert, un élève de cette école, qui
s’est attaché à rendre avec maestria le Portail du Palais Ducal de Nancy.
M. L. Hulot expose quelques bonnes aquarelles, les dernières de son séjour à Rome, et une vue de Selinonte dessinée au crayon.
Nous devons encore citer à des titres divers : une perspective au fusain de Y Escalier des géants àVenise, par M * Emily Eschenbrenner; le Relevé de la loge du Marché neuf à Florence, par M. L. Clerc ; l’excellent projet de Y Habitation du proprié
taire d’une importante exploitation agricole, envoyé par M. S. Patin ; le relevé d’une Travée de la façade principale de l’Hôtel de Ville de Reims, par M. M. Routhier, et la Cour du Chapitre, un autre relevé fait dans la même ville, par M. R. Gabriel, qui s’est vu décerner pour ce travail une Mention honorable.
A. Gelbert.
CONGRÈS DE LA PROPRIÉTÉ BATIE
Tout ce qui concerne la propriété bâtie doit nécessairement intéresser nos lecteurs. Sans que nous ayons le moins du monde à introduire dans ce journal des considérations politiques, de quelque ordre quelles soient, il est cependant im
possible de ne pas constater que l’arrêt presque total des travaux a pour origine certains projets financiers que le gouvernement a consenti à faire siens. Personne ne se fait la