Est-ce là la cause qui ferait aujourd’hui condamner Saint- Maximin à une complète démolition, seule capable de rétablir 1 unité nécessaire?
Ou bien est-ce parce que l’église se trouve aujourd’hui de proportions insuffisantes pour la population de la paroisse? Le fait est que le curé préfère une église toute neuve.
Il paraît que tousses paroissiens n ont pas été du mêmeavis, puisque d’assez vives protestations se sont élevées. Aussi le curé a-t-il jugé sage de réunir ses paroissiens et de leur demander leur avis qui tranchera le différend. On ne peut assu
rément, pas blâmer sévèrement cette intervention du suffrage universel dans un débat de ce genre, bien qu’on ne puisse pas lui attribuer un jugement très éclairé en pareille matière.
La consultation aurait été, dit-on, couronnée d’un véritable succès puisque 167 paroissiens, dédaigneux de l’art, gothique
ou roman, tout autant que de l’art du xviiT siècle, se sont prononcés pour la démolition ; ils préfèrent ouvertement delà pierre toute neuve et bien propre.
C’est leur droit ; mais il semble qu’une municipalité ou une direction des Beaux-Arts, quel que soit, pour Metz, son titre officiel, doit avoir également le droit d’enrayer cet entraînement plutôt malheureux. C’est, nous semble-t-il, ce que ré
clame le Messager d’Alsace-Lorraine ; et il nous semble ainsi fin il a grandement raison.
(A suivre.) P P.
( Voyez page 410.)
SALLE VIII
Les gracieux châteaux et les nombreuses églises qui sillonnent le département de Maine-et-Loire possèdent le don d’at
trait à l’égard des artistes ayant eu le loisir ou la bonne fortune d’étudier les finesses de détail, les délicatesses de forme qui
caractérisent l’architecture française des siècles passés. Nous avons vu, dans cet ordre, les savants relevés de M. Deverin qui
viennent de lui valoir le prixDuc ; M. H. Bans, ancien boursier du salon, présente, pour sa part, le résultat de ses études, très intéressantes, sur l’Eglise de Savennibres. Ace bel envoi, com
posé de grands lavis et croquis de détails, notre confrère a joint plusieurs aquarelles qu’il a rapportées d’un voyage en Italie et qui attestent l’habileté que nous connaissions déjà.
C’est encore à un relevé d’Eglise que M. H. Danis s’est intéressé ; mais celle-ci, répondant au nom de Pont-de-l’Arche, a été rencontrée non plus en Anjou mais en Normandie, et elle lut visitée uniquement pour le tabernacle en bois doré qui s’y trouve et qui date du xvne siècle ; l’objet était tentant, comme bien on pense, aussi M. Danis ne s’est-il point la t scrupulede le transporter, avec l’habileté d’un véritable artiste, nous allions dire « véritable cambrioleur », sur sa planche grand-aigle où d est fixé maintenant pour longtemps. Ajoutons que le « tra
vail » a été si proprement fait que le jury a décerné à son auteur une médaille de . 1e classe.
Une autré médaille, de même nature, nous guette encore dans cette salle : c’est celle qui fut accordée, à l’unanimité des suffrages, à notre camarade et ami Léon Margolin, professeur a Reims, pour le Grand établissement de vins de Champagne qu’il a exécuté dans cette ville, pour le compte de la maison Heidsieck et Cie. M. Margolin est l’un des ardents prosélytes sortis, pour l’impulsion artistiqueen France, del’atelier Guadetj
son œuvre est d’une indiscutable valeur. La notoriété de l auteur nous dispense de tout commentaire critique ; disons seu
lement que la science du constructeur ainsi que le sentiment élevé de l’art, font de cette œuvre des documents très précieux.
M. H. Charpiotnous montre quelques dessins à la plume dont le Vieux quai est de tous points réussi. M. Ch. Flamant a rendu agréablement à l’aquarelle trois églises de village qu’il a ren
contrées aux environs de Compiègne ; du même un pavillon d été, déjà cité ici, croyons-nous. M. André Boyer expose le plan et la façade du Musée municipal de sculpture et de peinture pour les artistes aveyronnais, qu’il est en train d’exécuter. C est, un édifice d’une belle ordonnance et d’une heureuse allure. M. B. Andral a visité l’Eglise d’Assier (Lot), ou il a relevé l in
téressant Tombeau de Galiol deGenouillac, grand-maître de l’ar
tillerie de François Ier ; ce monument, encore peu connu, a
fourni à M. Andral le motif d’une perspective fort curieuse et de quelques rendus qui exigeraient un pinceau un peu plus délayé.
C’est également un relevé d’église qui a guidé encore le choix de M. C. Bernard dont nous voyons ici les divers croquis faits d’après lés ruines du Prieuré de Saint-Jean-les-Bonshommes.
Ces dessins, légèrement aquarellés, qu’accompagnent plusieurs vues photographiques montrant l’état actuel du vieux sanctuaire, seront très probablement acquis par la Société d Etudes d Avallon dont une notice, tracée sur un des châssis, nous apprend l’existence.
M. B. de Jankowski a fait un très beau lavis du Portail latéral Sud de l église Saint-Pierre, à Moissac; sur la cimaise, une aquarelle d’une fort remarquable facture ; nous nous appro
chons et distinguons la signature de M. Henri Ebrard, un artiste dont la réputation n’est plus à faire.
Enfin, signalons encore dans cette salle le double envoi de M. J. Adoue, l’auteur du Parthénon moderne de l’an passé ; ce sont deux monuments commémoratifs dont l’un est destiné au peintre Auguin (pour la ville de Bordeaux), et l an Ire aux soldats morts pour la patrie (pour la ville de Cognac).
Tous les deux sont présentés avec un goût exquis et une délicatesse de rendu dont M. Adoue est coutumier.
SALLE IX. — ROTONDE
Le centre de cette rotonde est occupé par la belle maquette d’un projet de monument Aux héroïnes de 1870-1871, dont l’auteur est M. Ch. Ferrant, l’estimé collègue à qui notre collaborateur, M. A. Driart, a consacré ici même un article spécial.
Voici une autre connaissance : c’est le fameux Clos-Barbeau de notre ami M. L. Périn, cette ravissante villa que nous eûmes l’avantage de reproduire en couleur dans l Habitation pratique ; inutile donc de revenir sur ces deux envois.
M. L. Delay expose, dans un cadre luxueux, les plans, deux petits détails et la photographie de la façade d’un important immeuble qu il a édifié à Paris, boulevardLannes. L’ensemble est fort bien présenté ; cependant il nous paraît qu’un plus grand développement eût mieux convenu à cet envoi.
Les relevés sont décidément en faveur cette année : voici celui du Château de Pigerolle (Maine-et-Loire), que notre dis
tingué confrère d’Angers, M. A. Dubos, a étudié sur place et que le jury a récompensé par une médaille de 3e classe. Ce château, dont M. Dubos nous montre les plans et les façades à deux échelles différentes, fut construit en 1776 par B. de Bigotière, architecte. M. Y. Tiridate, d’origine arménienne, nous montre, à côté, son Projet d une auberge moderne qui
Ou bien est-ce parce que l’église se trouve aujourd’hui de proportions insuffisantes pour la population de la paroisse? Le fait est que le curé préfère une église toute neuve.
Il paraît que tousses paroissiens n ont pas été du mêmeavis, puisque d’assez vives protestations se sont élevées. Aussi le curé a-t-il jugé sage de réunir ses paroissiens et de leur demander leur avis qui tranchera le différend. On ne peut assu
rément, pas blâmer sévèrement cette intervention du suffrage universel dans un débat de ce genre, bien qu’on ne puisse pas lui attribuer un jugement très éclairé en pareille matière.
La consultation aurait été, dit-on, couronnée d’un véritable succès puisque 167 paroissiens, dédaigneux de l’art, gothique
ou roman, tout autant que de l’art du xviiT siècle, se sont prononcés pour la démolition ; ils préfèrent ouvertement delà pierre toute neuve et bien propre.
C’est leur droit ; mais il semble qu’une municipalité ou une direction des Beaux-Arts, quel que soit, pour Metz, son titre officiel, doit avoir également le droit d’enrayer cet entraînement plutôt malheureux. C’est, nous semble-t-il, ce que ré
clame le Messager d’Alsace-Lorraine ; et il nous semble ainsi fin il a grandement raison.
(A suivre.) P P.
LE SALON
DES ARTISTES FRANÇAIS
( Voyez page 410.)
SALLE VIII
Les gracieux châteaux et les nombreuses églises qui sillonnent le département de Maine-et-Loire possèdent le don d’at
trait à l’égard des artistes ayant eu le loisir ou la bonne fortune d’étudier les finesses de détail, les délicatesses de forme qui
caractérisent l’architecture française des siècles passés. Nous avons vu, dans cet ordre, les savants relevés de M. Deverin qui
viennent de lui valoir le prixDuc ; M. H. Bans, ancien boursier du salon, présente, pour sa part, le résultat de ses études, très intéressantes, sur l’Eglise de Savennibres. Ace bel envoi, com
posé de grands lavis et croquis de détails, notre confrère a joint plusieurs aquarelles qu’il a rapportées d’un voyage en Italie et qui attestent l’habileté que nous connaissions déjà.
C’est encore à un relevé d’Eglise que M. H. Danis s’est intéressé ; mais celle-ci, répondant au nom de Pont-de-l’Arche, a été rencontrée non plus en Anjou mais en Normandie, et elle lut visitée uniquement pour le tabernacle en bois doré qui s’y trouve et qui date du xvne siècle ; l’objet était tentant, comme bien on pense, aussi M. Danis ne s’est-il point la t scrupulede le transporter, avec l’habileté d’un véritable artiste, nous allions dire « véritable cambrioleur », sur sa planche grand-aigle où d est fixé maintenant pour longtemps. Ajoutons que le « tra
vail » a été si proprement fait que le jury a décerné à son auteur une médaille de . 1e classe.
Une autré médaille, de même nature, nous guette encore dans cette salle : c’est celle qui fut accordée, à l’unanimité des suffrages, à notre camarade et ami Léon Margolin, professeur a Reims, pour le Grand établissement de vins de Champagne qu’il a exécuté dans cette ville, pour le compte de la maison Heidsieck et Cie. M. Margolin est l’un des ardents prosélytes sortis, pour l’impulsion artistiqueen France, del’atelier Guadetj
son œuvre est d’une indiscutable valeur. La notoriété de l auteur nous dispense de tout commentaire critique ; disons seu
lement que la science du constructeur ainsi que le sentiment élevé de l’art, font de cette œuvre des documents très précieux.
M. H. Charpiotnous montre quelques dessins à la plume dont le Vieux quai est de tous points réussi. M. Ch. Flamant a rendu agréablement à l’aquarelle trois églises de village qu’il a ren
contrées aux environs de Compiègne ; du même un pavillon d été, déjà cité ici, croyons-nous. M. André Boyer expose le plan et la façade du Musée municipal de sculpture et de peinture pour les artistes aveyronnais, qu’il est en train d’exécuter. C est, un édifice d’une belle ordonnance et d’une heureuse allure. M. B. Andral a visité l’Eglise d’Assier (Lot), ou il a relevé l in
téressant Tombeau de Galiol deGenouillac, grand-maître de l’ar
tillerie de François Ier ; ce monument, encore peu connu, a
fourni à M. Andral le motif d’une perspective fort curieuse et de quelques rendus qui exigeraient un pinceau un peu plus délayé.
C’est également un relevé d’église qui a guidé encore le choix de M. C. Bernard dont nous voyons ici les divers croquis faits d’après lés ruines du Prieuré de Saint-Jean-les-Bonshommes.
Ces dessins, légèrement aquarellés, qu’accompagnent plusieurs vues photographiques montrant l’état actuel du vieux sanctuaire, seront très probablement acquis par la Société d Etudes d Avallon dont une notice, tracée sur un des châssis, nous apprend l’existence.
M. B. de Jankowski a fait un très beau lavis du Portail latéral Sud de l église Saint-Pierre, à Moissac; sur la cimaise, une aquarelle d’une fort remarquable facture ; nous nous appro
chons et distinguons la signature de M. Henri Ebrard, un artiste dont la réputation n’est plus à faire.
Enfin, signalons encore dans cette salle le double envoi de M. J. Adoue, l’auteur du Parthénon moderne de l’an passé ; ce sont deux monuments commémoratifs dont l’un est destiné au peintre Auguin (pour la ville de Bordeaux), et l an Ire aux soldats morts pour la patrie (pour la ville de Cognac).
Tous les deux sont présentés avec un goût exquis et une délicatesse de rendu dont M. Adoue est coutumier.
SALLE IX. — ROTONDE
Le centre de cette rotonde est occupé par la belle maquette d’un projet de monument Aux héroïnes de 1870-1871, dont l’auteur est M. Ch. Ferrant, l’estimé collègue à qui notre collaborateur, M. A. Driart, a consacré ici même un article spécial.
Voici une autre connaissance : c’est le fameux Clos-Barbeau de notre ami M. L. Périn, cette ravissante villa que nous eûmes l’avantage de reproduire en couleur dans l Habitation pratique ; inutile donc de revenir sur ces deux envois.
M. L. Delay expose, dans un cadre luxueux, les plans, deux petits détails et la photographie de la façade d’un important immeuble qu il a édifié à Paris, boulevardLannes. L’ensemble est fort bien présenté ; cependant il nous paraît qu’un plus grand développement eût mieux convenu à cet envoi.
Les relevés sont décidément en faveur cette année : voici celui du Château de Pigerolle (Maine-et-Loire), que notre dis
tingué confrère d’Angers, M. A. Dubos, a étudié sur place et que le jury a récompensé par une médaille de 3e classe. Ce château, dont M. Dubos nous montre les plans et les façades à deux échelles différentes, fut construit en 1776 par B. de Bigotière, architecte. M. Y. Tiridate, d’origine arménienne, nous montre, à côté, son Projet d une auberge moderne qui