représentant l’intéressant Escalier du vieux chapitre à Meaux ; les bons croquis en aquarelle rie M. P. Bion; les Maisons du XV siècle, vues à Blois, par M. L. Maraud; le souvenir de Tunis rapporté par M. J. Polart; les deux aquarelles de M. G. Ernest; les pochades et notations de MM. deDaur, P. de Butté; les Vues de Paris de M. Drouin, déjà cité; La, vieille maison et Les ruines d un couvent, par M. M. Oudin; l’Observatoire (l’Athènes, aquarelle, par votre serviteur.
En nous tournant vers les croisées, nous apercevons uu cadre qui contient les plus belles aquarelles de cette salle;
c’est un élève de M.Pascal, H. Krafft, qui en est l’auteur. Ainsi que son nom l indique — M. Krafft est do Strasbourg — c’cst
un fort. Il est, effectivement, difficile d avoir une touche plus artistique et un coloris plus chaud et plus vibrant. Les aqua
relles de M. II. Morel li sont également d une facture excellente. M. S. Pottier a promené son habile pinceau sur les chaumières, barques et bassins de la Bretagne. C’est de Bretagne encore que M. M. Vilain a rapporté ses six belles aquarelles. La Rue à Tolède de M. P. Tournon atteste, une fois de plus, son talent d’aquarelliste que nos lecteurs connaissent. M. E. Bois expose quelques vues d’églises reproduites à l’aquarelle avec succès.
M. Ch. Breffendille nous ramène en Italie avec ses impressions
de Venise. Enfin, citons encore l’aquarelle un peu trop chargée de violet, par M. V. Brard, l’esquisse de M. A. Besnard elles quatre expressions études à l huile Ruelles du vieux Royal, de M. M. Cochet, l’auteur déjà cité des Trois Sanctuaires dont, nous avons donné une description détaillée.
(La fin au prochain numéro.)
A. Geuîert.


CLOTURE RU SALON DES ARTISTES FRANÇAIS


Il est clos à cette heure; et, pour célébrer cette clôture, furent remises les récompenses annuelles enune cérémonie distributive que doit toujours accompagner un discours im
portant. M. Dujardin-Beaumetz l’a prononcé lui-même, et a exposé les tendances de l’art moderne, telles qu elles apparaissent dans notre démocratie.
Il lui fallait tout d’abord constater le nombre toujours croissant des artistes, phénomène aujourd hui bien connu. Mais, a-t-il fait aussi remarquer, au sein de cette multitude des groupes se sont formés, également nombreux, et chacun de ces groupes a ses tendances particulières. —Elles sont même si particu
lières, pourrait-on ajouter, qu’elles cherchent courageusement à différer le plus possible les unes des autres, tant il importe
aujourd’hui de se distinguer par une originalité tout à fait spéciale.
A cette diversité si chatoyante l’ancienne Direction d’Etat se serait fort mal prêtée, a fait remarquer M. le Sous-secrétaire d’Etat; aussi conclut-il : « La liberté s’imposait ! »
Elle s’est imposée en effet, il n y a pas à dire. —Mais du moment que cette absolue liberté existe pleinement, quel rôle peut jouer l’Etat T Qu’est-ce qui lui reste à faire ? — C est ce que M. Dujardin-Beaumetz a défini très nettement en ces termes :
« Dans une démocratie, il i mporte de considérer les crédits consacrés à l art, comme un ferment destiné à stimuler l’activité des recherches et à faciliter la réalisation de 1 œuvre.
« Une acquisition de l Etat est un appui moral pour l’artiste et attire sur lui l’attention des amateurs.
« Il est inutile de faire des réserves sur l’intensité d’une
production qu il est impossible d enrayer; mais il convient de lui ouvrir des débouchés plus nombreux. »
En cas d’inondation, on s’empresse effectivement d’ouvrir tous les orifices.
L’orateur pense que, pour perforer ces débouchés, à la fois artistiques et commerciaux, le véritable moyen est: « celui qui consiste à faire l’éducation artistique des foules démo
cratiques; elles apporteront ainsi, avec le réconfort moral, des appuis effectifs. »
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Evidemment, le réconfort, moral ne saurait déplaire aux artistes, maislesappuis dits effectifs seront toujours assurés, parmi eux, d’un plein succès. Voilà qui nous paraît tout à fait incon
testable. Nous craignons seulement, on le sait, que l éducation esthétique des citoyens, telle qu’on nous la fait, espérer et que nous l’appelons de nos vœux les plus sincères, ne soit bien longue à venir. Elle est déjà fort, compliquée et difficile pour quelques particuliers spécialement doués; que sera-t-elle lorsqu’elle tentera de transformer en bloc les masses démocratiques ?
Ne désespérons pas cependant,, puisque, d’ici là, l’Etat apportera déjà aux producteurs son appui moral. Il compte même, par ses achats, attirer,de plus en plus passionnée, l’attentions des amateurs, c’est à-dire des privilégiés que la nature a doté du don d’acheter.
A vrai dire, les choix de l’Etat, pour bienveillants qu’ils soient, et dignes par là même d une approbation complète, ne semblaient pas, jusqu à présent, propres à beaucoup éveiller chez l amateur l’irrésistible désir d’imiter ces acquisitions. Mais c’est peut-être une erreur, et des faits inconnus viennent, peut-être la redresser.
M. Dujardin-Beaumetz a complété ensuite l exposé de ses convictions très libérales en félicitant la Société des artistes français d avoir appelé au vote les suffragettes de, la peinture, et de les avoir ainsi appelées à exercer une réelle influence sur les décisions du jury.
En quoi nous estimons qu’il a parfaitement raison; du moment que les femmes-peintres sont jugées dignes d’exposer, non sans quelque réel succès, pourquoi ne participeraientelles pas, comme leurs concurrents du sexe opposé, à tous les votes qui influent sur le jury?
« Messieurs, a conclu l orateur en rappelant ce qu’il disait précédemment aux Amis de Versailles, messieurs (et mes
dames), de la matière transformée par nos architectes et nos sculpteurs, de la vision de nos peintres, de l’harmonie des
mots et des sons (section des poètes), avec peut-être moins de grandeur tragique (aujourd hui qu’hier), mais dans un même élan d’admiration pour la nature, source de toutes les inspi
rations, l’âme moderne s élève aussi vers un idéal d’éternelle beauté! »
***
M. Nénot. président, de la Société, devait répondre à ce discours d une inspiration supérieure; il l’a fait,, sans se lancer dans de très hautes envolées, en rappelant simplement des faits très précis qui ne sont pas dépourvus d un intérêt immédiat.
Il devait, tout d abord, remercier à juste titre M. le Soussecrétaire d’Etat do la bienveillance inépuisable qu’il té
moigne à l’art et aux artistes. C est, ainsi qu’il a pu, cette année, avec le concours de l’Elat qui lui avait alloué, sur les fonds du pari mutuel, les sommes qu’exigeaient les travaux