une vue un peu monotone du Château de Fiers. De M. M. Mizard nous- remarquons une petite vue de la vieille Eglise de Saint-Lunaire et quatre aquarelles d’une bonne tenue.
Les deux J rères jumeaux MM. Al.-A. et E.-J. Delahogue sont tous les deux artistes, et leurs œuvres ont une ressemblance frappante; ils exposent de délicieuses pochades, traitées à l’huile, sous une forme imprécise, comme le sonl les esquisses que crée notre imagination. M. J.Augernous montre quelques croquis à l’aquarelle lestement enlevés. M. Y. Buet a fixé une bonne image du Boulevard du Palais, avant les travaux qui se poursuivent actuellement au Palais de Justice. Le musée his
torique d Orléans a prêté à M. A. Bénard sou excellent dessin à la plume sur papier Gilot, qu’il a exécuté d’après la Galerie de la maison d Agnès Sorel. M. M. Mulard nous conduit à la Salle des Thermes (Musée de Cluny), et Hue Saint-Jacques, dont il a l ait deux bonnes pochades. Un ancien, M. P. Bobin, expose ses Souvenirs d Italie, sous l’aspect d agréables aquarelles. M. A. Colle, architecte à Neuilly, expose également un souve
nir de son voyage à Blois et l’intérieur de Y Eglise Saint-Julienle-Pauvre. De M. J. Fugairon, nous trouvons ici la Maison à Paimpol et Y Ange du Méridien à la cathédrale de Chartres.
M. J. Touzard a aquarellé un intérieur d’église; M. Ch. Ronsin
a visité Londres et la Cornouailles, dont il a rapporté quelques bons croquis. M. Ch. Duval expose un rendu très amusant d’un Pavillon de chasse près Fécamp; M. L. Yperman a relevé une fresque avec la dextérité qu’on lui connaît. Les aquarelles, d après le Pavillon français à Trianon, de M. A. Monjauze, sont d’une belle venue. Signalons encore les trois excellentes aquarelles de M. Ch. Ménard ; la deuxième vue pittoresque de SanRemo, par M. Dugied, déjà cité; la belle aquarelle d’une mosaïque trouvée dans la coupole de Sainte-Sophie de Satanique, par M. M. Letourneau qui poursuit ses études byzan
tines en Orient; la pochade de M. J. Le Corre, la ravissante aquarelle du Portail de San Erancesruceio,de notre ami A. Re
couru, déjà cité; celle de M. Labro-Fout, dont on connaît, la belle maîtrise; la vue du Parc de Saint-Cloud, déjà rencontrée aux Amants, par P. Wallon; les pochades de M. G. Aufray, les « cartes de visite » au nombre de 18, de M. A. Delaporte ;
les Vieilles maisons d’Alençon, par M. S. Broux; les esquisses et études décoratives de M. G. Channoy ; l’excellente Page du Vieux Paris, illustrée de quinze puissantes aquarelles; le double envoi de M. G. Duval, Eglise Notre-Dame à Morel et Aix-les-Ifains, aux riches tonalités et, enfin, terminons notre Salon par les aquarelles de M. Louis Périn, qu’une noble facture distingue entre toutes de cette salle.
(Fin.) A. Gklbert.
Le Ker breton du barde Botrel à PONT-AVEN (Finistère)
Planches 104 et 105
Sous ce litre, M. Chaussepied, architecte à Quimper, avait exposé au Salon des Artistes français une œuvre très person
nelle et intéressante. C’est la villa qu’il a édifiée récemment à Pont-Aven (Finistère) pour le poète et chansonnier Théodore Botrel, dont les œuvres, connues partout, sont particulièrement populaires en Bretagne.
Pont-Aven avait depuis longtemps conquis le barde breton,
qui y avait organisé à plusieurs reprises, dans ces dernières années, des fêtes populaires très réussies. On sait que cette jolie bourgade, située dans un des coins les plus pittoresques et les plus attrayants du Finistère, est constamment fréquen
tée par une colonie d artistes peintres, de toutes les nationalités, séduits et retenus parles paysages et les sites variés de ce charmant pays. La petite rivière qui lui a donné son nom,
l’Aven, descendue des collines boisées de Bosporden, et ayant traversé des pâturages et des cultures, vient rafraîchir les ombrages du Bois d’amour, dont les chênes séculaires et les rochers moussus se mirent dans ses eaux transparentes; di
visée ensuite en cent canaux, elle roule et bondit sur les éboulis de rochers qui l’encombrent, puis se brise sous les roues de nombreux moulins («Pont-Aveu,ville de renom : treize mou
lins, quinze maisons », dit un proverbe local), pour aller enfin s’étaler et se reposer dans un petit cirque entouré de collines,
qui sert de port à la jolie cité. Son cours élargi se prolonge alors eii méandres capricieux à travers des prairies et de riches domaines jusqu’à la mer, à quelques lieues de là.
C’est sur une colline dominant le port et la rivière, à sa sortie de la ville, que le poète breton a choisi l’emplacement de sa maison. Breton de la tête aux pieds, il l’a voulue bretonne
absolument, des fondations à la girouette : elle a donc été conçue pour lui servir d’habitation, et dans le cadre qui con
venait le mieux à sa vie. C est la véritable maison intime et familiale, le «Chez nous », le lover, le ker, comme disent les gens de Bretagne, autour duquel se groupe tout ce qui con
stitue le domaine: les biens, les choses et les êtres qui touchent à la famille.
Un porche breton, que l on retrouve à toutes les chapelles de l’Armor, en indique l’entrée au Nord-Est. Sculpté naïve
ment dans le granit, un sonneur de biniou vous accueille du refrain populaire : ion, iou, iou, sonnez les binious.
Les deux J rères jumeaux MM. Al.-A. et E.-J. Delahogue sont tous les deux artistes, et leurs œuvres ont une ressemblance frappante; ils exposent de délicieuses pochades, traitées à l’huile, sous une forme imprécise, comme le sonl les esquisses que crée notre imagination. M. J.Augernous montre quelques croquis à l’aquarelle lestement enlevés. M. Y. Buet a fixé une bonne image du Boulevard du Palais, avant les travaux qui se poursuivent actuellement au Palais de Justice. Le musée his
torique d Orléans a prêté à M. A. Bénard sou excellent dessin à la plume sur papier Gilot, qu’il a exécuté d’après la Galerie de la maison d Agnès Sorel. M. M. Mulard nous conduit à la Salle des Thermes (Musée de Cluny), et Hue Saint-Jacques, dont il a l ait deux bonnes pochades. Un ancien, M. P. Bobin, expose ses Souvenirs d Italie, sous l’aspect d agréables aquarelles. M. A. Colle, architecte à Neuilly, expose également un souve
nir de son voyage à Blois et l’intérieur de Y Eglise Saint-Julienle-Pauvre. De M. J. Fugairon, nous trouvons ici la Maison à Paimpol et Y Ange du Méridien à la cathédrale de Chartres.
M. J. Touzard a aquarellé un intérieur d’église; M. Ch. Ronsin
a visité Londres et la Cornouailles, dont il a rapporté quelques bons croquis. M. Ch. Duval expose un rendu très amusant d’un Pavillon de chasse près Fécamp; M. L. Yperman a relevé une fresque avec la dextérité qu’on lui connaît. Les aquarelles, d après le Pavillon français à Trianon, de M. A. Monjauze, sont d’une belle venue. Signalons encore les trois excellentes aquarelles de M. Ch. Ménard ; la deuxième vue pittoresque de SanRemo, par M. Dugied, déjà cité; la belle aquarelle d’une mosaïque trouvée dans la coupole de Sainte-Sophie de Satanique, par M. M. Letourneau qui poursuit ses études byzan
tines en Orient; la pochade de M. J. Le Corre, la ravissante aquarelle du Portail de San Erancesruceio,de notre ami A. Re
couru, déjà cité; celle de M. Labro-Fout, dont on connaît, la belle maîtrise; la vue du Parc de Saint-Cloud, déjà rencontrée aux Amants, par P. Wallon; les pochades de M. G. Aufray, les « cartes de visite » au nombre de 18, de M. A. Delaporte ;
les Vieilles maisons d’Alençon, par M. S. Broux; les esquisses et études décoratives de M. G. Channoy ; l’excellente Page du Vieux Paris, illustrée de quinze puissantes aquarelles; le double envoi de M. G. Duval, Eglise Notre-Dame à Morel et Aix-les-Ifains, aux riches tonalités et, enfin, terminons notre Salon par les aquarelles de M. Louis Périn, qu’une noble facture distingue entre toutes de cette salle.
(Fin.) A. Gklbert.
“ CHEZ NOUS ”
Le Ker breton du barde Botrel à PONT-AVEN (Finistère)
Planches 104 et 105
Sous ce litre, M. Chaussepied, architecte à Quimper, avait exposé au Salon des Artistes français une œuvre très person
nelle et intéressante. C’est la villa qu’il a édifiée récemment à Pont-Aven (Finistère) pour le poète et chansonnier Théodore Botrel, dont les œuvres, connues partout, sont particulièrement populaires en Bretagne.
Pont-Aven avait depuis longtemps conquis le barde breton,
qui y avait organisé à plusieurs reprises, dans ces dernières années, des fêtes populaires très réussies. On sait que cette jolie bourgade, située dans un des coins les plus pittoresques et les plus attrayants du Finistère, est constamment fréquen
tée par une colonie d artistes peintres, de toutes les nationalités, séduits et retenus parles paysages et les sites variés de ce charmant pays. La petite rivière qui lui a donné son nom,
l’Aven, descendue des collines boisées de Bosporden, et ayant traversé des pâturages et des cultures, vient rafraîchir les ombrages du Bois d’amour, dont les chênes séculaires et les rochers moussus se mirent dans ses eaux transparentes; di
visée ensuite en cent canaux, elle roule et bondit sur les éboulis de rochers qui l’encombrent, puis se brise sous les roues de nombreux moulins («Pont-Aveu,ville de renom : treize mou
lins, quinze maisons », dit un proverbe local), pour aller enfin s’étaler et se reposer dans un petit cirque entouré de collines,
qui sert de port à la jolie cité. Son cours élargi se prolonge alors eii méandres capricieux à travers des prairies et de riches domaines jusqu’à la mer, à quelques lieues de là.
C’est sur une colline dominant le port et la rivière, à sa sortie de la ville, que le poète breton a choisi l’emplacement de sa maison. Breton de la tête aux pieds, il l’a voulue bretonne
absolument, des fondations à la girouette : elle a donc été conçue pour lui servir d’habitation, et dans le cadre qui con
venait le mieux à sa vie. C est la véritable maison intime et familiale, le «Chez nous », le lover, le ker, comme disent les gens de Bretagne, autour duquel se groupe tout ce qui con
stitue le domaine: les biens, les choses et les êtres qui touchent à la famille.
Un porche breton, que l on retrouve à toutes les chapelles de l’Armor, en indique l’entrée au Nord-Est. Sculpté naïve
ment dans le granit, un sonneur de biniou vous accueille du refrain populaire : ion, iou, iou, sonnez les binious.