MUSEE ARTISTES AVEYRONNAIS A RODEZ
PLANCHE 108
Monument du général Poilloiic de Saint-Mars.
temps maître de lui et une conscience artistique remarquable.
Le terrain surlequel s’élèvecethôtel n’a qu une faible largeur. Pour donner plus «l’importance aux pièces de réception, on a suré
levé le rez-de-chaussée dont la partie droite seule est réservée à l’entrée. Le reste est occupé par une remise à autos, par laquelle se fait le service pour les caves et le charbon; entre le vestibule et la remise,
par le porche donnant sur la rue, on a tout l’accès du service.
A l’étage, la réception occupe des pièces de vas
tes dimensions et d une hauteur de plus de 4 mè
tres, A signaler, l escalier à double révolution dont le palier s arrête en balcon à mi-hauleur de l étage.
La ville de Rodez- s’enrichit en ce moment d un agréable édifice que nous reproduisons d’après les rendus que l’auteur, M. André Royer, architecte diplômé à Rodez, avait exposés au Salon des Artistes français.
Les chambres occupent le 2 étage. Une loggia,
ménagée au milieu de la façade, éclaire et aère la salle de bains, et forme balcon commun aux deux chambres.
Dans le décor de la façade, cette loggia constitue
un trou sombre et un motif décoratif : c’est un grand point d’intérêt au centre de la composition. Elle est surmontée d’un balcon, en
avant de l’atelier qui occupe toute la face de l’étage supérieur. Le mur de cet étage étant en retrait laisse un large balcon qui règne sur tout le développement de la façade; de chaque côté, une partie en est abritée par un toit que supportent une colonne en pierre et un pilier en pierre et brique.
On retrouve dans cette œuvre la marque distinctive et la manière habituelle de l’auteur : c’est l’architecture purement
rationnelle, dans laquelle la construction elle-même fournit les éléments du décor. La sculpture est on ne peut plus sobre
un seul motif à la porteprincipale,pour accuser l’entrée et em: pécher qu’on ne la confonde, avec la porte de service. On peut remarquer que les baies sont désaxées les unes à l’égard des
autres, à cause des difficultés du plan très étroit; malgré tout, cela ne nuit pas à l harmonie et à l’arrangement de la façade.
La raison d’économie imposait l’emploi de la brique concurremment avec la pierre; l’aspect décoratif n’en est pas com
promis, grâce au ton delà brique amiantine qui se marie bien avec celui de la pierre.
Par la seconde planche, re prod u i te d î rectement d’a- pi ès le dessin même de M. Plumet, on voit que les
détails de calepin sont tous arrêtés et cotés par l auteur, lequel ne laisse pas aux entrepreneurs le souci de l’étude du dé
tail. On remarque aussi « ue l’appareillage est l’ob
jet de tous ses soins, for
mant,à son point de vue,un des principaux éléments de la décoration architectu
rale, selon les règles de la raison et de la logique.
Dans cette œuvre, ainsi que dans celle qui complé
tait son envoi au salon de la Société nationale (un hôtel privé, rue Octave
Feuillet) , l’auteur fait preuve d une maîtrise indiscutable.
Ceux qui ont suivi de puis ses débuts les diver
ses manifestations de sa conception architecturale,
sont unanimes, à constater < u après avoir un instant cherché sa voie,il a trouvé, loin des traditions et du déjà vu, une formule vrai
ment neuve et intéressante et d’un caractère bien personnel.
Il sait se tenir aussi loin de ce qu’un de nos con
frères, à la critique un peu dure (voir ci-dessus Y Ar
chitecture telle quelle est),
qualifie de vieille « gueuse quia nom Routine » et des « innovations canailles) et arro
gantes du stylo moderne ». On ne saurait non plus dire de lui qu’il dissimule ou défigure les matériaux qu’il emploie; au contraire, il trouve en eux les éléments mêmes de sa décoration, les accusant avec une franchise parfaite. Recon
naissons d’ailleurs que cette conception de l’architecture n’est pas à la portée de tout le monde et qu elle a besoin d’être servie par une grande science de laf construction, en même temps que par un sentiment de la mesure qui constitue le goût. A. D.