Tout d’abord il constate que les « patrons » ne doivent pas se laisser absorber exclusivement par les nécessités qu engen
drent la concurrence commerciale, les luttes économiques, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ils ont aussi de véritables devoirs moraux à satisfaire; c’est pourquoi ils doivent doré
navant s’intéresser activement à l’éducation, à l instruction pratique des jeunes ouvriers, comme au recrutement du personnel du bâtiment par les œuvres d apprentissage.
Aussi le syndicat de Tourcoing veille-t-il attentivement à la création d’abord, ensuite au développement de l enseigne
ment technique tel qu’il convient à la région; en même temps, il s’efforce constamment d’attirer l’attention des administra
tions municipales sur le concours pratique que doit apporter l’enseignement donné dans les écoles primaires.
* * *
Celte année seront organisés par lu ides concours d apprentis, destinés à stimuler chez eux le goût de la profession, que les circonstances tendent plutôt à décourager; à faire ressortir de bonne heure les mérites des mieux doués et des plus laborieux; à leur démontrer, comme disait le rapporteur : « Que la pro
fession d’ouvrier du bâtiment,loin d’être humiliante, peut leur procurer honneur, profit et considération. »
Toutle monde, d’ailleurs, n’est pas appelé à devenir journaliste, àécrire des articles énergiques dans les publications plus ou moins libertaires, ni même à devenir délégué, ce qui a bien aussi ses avantages de tous genres. Maisil y a déjà excès de production dans cette carrière.
Puisque l’apprentissage est le premier sujet à étudier, la première réforme à réaliser, une commission spéciale est désormais chargée de se mettre à l œuvre.
« Cette détermination, ajoute le rapporteur, amènerait notre syndicat à prendre contact, à causer avec nos sociétés d’archi
tectes, avec nos groupements ouvriers. Dans ces réunions plus intimes, nos architectes apprendraient à mieux apprécier leurs collaborateurs immédiats; nos ouvriers, témoins de nos efforts et de notre bonne volonté, reconnaîtraient peut-être l’absurdité de certaines théories néfastes, et leurs fils, nos apprentis du lendemain, deviendraient peut-être les pivots
d’une réconciliation générale. Le jour où, par dévouement à la cause de l’apprentissage, vous aurez prouvé à l’ouvrier que son meilleur ami est encore son patron, ce jour, un grand pas sera fait dans la voie de l apaisement, de la réconciliation du capital et du travail. »
Le syndicat n’avait qu à approuver la proposition de son rapporteur; c’est ce qu’il a fait aussitôt.


PROJET DE THÉATRE




POUR AMIENS


PLANCHES 121 et 122
La ville d’Amiens ayant mis au concours la reconstruction de son théâtre municipal, le premier prix fut attribué, comme nous l’avons annoncé en son temps, au projet de MM. Hannotin et Belesta.
C’est ce projet que les deux collaborateurs avaient exposé au Salon des Artistes français, où il fut justement remarqué.
Théâtre d’Amiens. — Plan.
Cette œuvre, en effet, se distingue par de hautes qualités que les critiques d art ont signalées comme il convient. Rappelons seulement qu’on a loué en particulier: l’élégante simplicité des façades, aux lignes nobles et à la décoration sobre et bien choisie, et dans les plans : une distribution fort heureuse de tous les services, de larges dégagements à tous les étages et des escaliers nombreux et facilement accessibles. Les auteurs ont étudié leur projet également en vue de l économie dans la dépense: c’est ainsi qu’ils ont prévu tous les planchers en ciment armé de même que la scène et la salle proprement dite. Ils ont voulu assurer ainsi la sécurité des spectateurs.
En vue de l’économie également ils ont prévu la couverture de l’édifice en terrasse, à l’exception de la scène que doit surmonter un comble vitré.
Nous n’avons pu reproduire en entier tous les dessins que comportait ce remarquable projet, mais d’après ceux qui figurent sur nos planches et dans le texte, nos lecteurs se