Théâtre d’Amiens. — Architectes: MM. Hannotin et Belesta. —Coupe. feront une idée très complète de ce consciencieux travail.
La ville d’Amiens sera lîère de ce nouvel édifice dont la construction ne saurait tarder maintenant.
***
Les grandes Expositions internationales Pertes et profits des grandes foires mondiales,
Etendue de leur territoire respectif.
Les grandes expositions internationales ont développé les relations commerciales entre les diverses nations du monde; elles ont favorisé souvent des ententes amicales et ouvert, dans bien des cas, des débouchés nouveaux à certains produits,
Ces grandes foires ont toujours donné beaucoup de besogne, aux architectes et aux constructeurs ; elles ont nécessité l édification de palais artistiques, de monuments somptueux quoique provisoires, et ont provoqué la création de bâtiments ori
ginaux. Mais, au point de vue financier, les expositions internationales ont eu des sorts très divers. Un journal anglais, Til-Bits, a examiné les profits et pertes des grandes exposi
tions à travers les siècles; nous y trouvons la plupart des renseignements que nous donnons plus loin.
Examinons d’abord la situation en France. Pour cela, il nous faut remonter à l’Exposition universelle de 1798, la première qui fut ouverte à Paris. Elle tint ses assises au Champ-de-Mars,
dans des baraquements en planches, spécialement construits pour la recevoir. Sa durée fut éphémère : elle ouvrit ses portes pendant cinq jours seulement. L’entreprise se solda par un fort déficit. Le résultat financier des deux autres expositions,
celles de 1802 et de 1805, fut également déplorable. Bonaparte ne fut pas plus heureux que le Directoire.
Napoléon Ie n’eut pas plus de chance, d’ailleurs, que le
Premier Consul. La quatrième exposition française fut ouverte par lui. Elle dura vingt-quatre jours et ferma ses portes avec une perte sérieuse. Louis XVIII hospitalisa dans le Palais du Louvre la cinquième exposition universelle française; le môme monument abrita, en 1823, la sixième exposition. Mais l’hos
pitalité royale ne porta pas bonheur au budget de ces entre
prises, et il faut, dans les annales de nos diverses exhibitions officielles, arriver à 1867 pour trouver des recettes supérieures aux dépenses.
La première grande exposition française eut lieu, au Champde-Mars, en 1855; elle s’étendait sur un territoire de 9 hectares avec 24.000 exposants. Le projet promettait des résultats magnifiques. Pendant les deux cents journées qu’elle resta ou
verte, 4.500.000 personnes visitèrent ses galeries. Jamais on n avait constaté affluence pareille. L’entreprise se solda cependant par un déficit de 8 millions de francs.
La France voulut, douze années plus tard, faire une tentative nouvelle. Napoléon III, en 1867, ouvrit une exposition universelle internationale, pour laquelle on ne dépensa pas moins de 20 millions de francs. Ce fut la première entreprise de ce genre réellement florissante; les comptes accusèrent un bénéfice de 2.800.000 francs.
L’exposition de 1878 fut moins heureuse en ce qui concerne le résultat financier. Jamais, sur la surface du globe, on n’avait ouvert pareille foire internationale; 16 millions de
visiteurs — 83.000 par jour — franchirent ses portes. Les palais, galeries, monuments furent des merveilles; les dépenses dépassèrent 56 millions de francs, donnant une perte de plus de 50 % , environ 28 millions. L’Exposition suivante, qui eut lieu, en 1889, encore plus importante que la précédente, reçut 32 millions de visiteurs; elle donna un bénéfice net de 10 mil
lions. Quant à la dernière exposition internationale — celle de 1900 — ce fut la plus belle et la plus importante — au dire des étrangers eux-mêmes — de toutes les expositions du monde