statuettes en bronze, jetées probablement au rebut, et qui n étaient pas encore dégagées de leur gangue d’argile.
Il n’est pas probable qu elles puissent rivaliser avec les Tanagra; on peut néanmoins admettre qu elles appartiennent à un art assez original pour être aujourd’hui encore intéres
sant. Et, puisque ces figurines étaient recherchées dans le monde antique, on a droit aussi de penser qu’elles avaient une certaine valeur artistique ; il est assez vraisemblable que d’habiles artisans grecs ou latins avaient été appelés dans les Gaules pour fournir aux fondeurs du pays des modèles capables de plaire à une clientèle aussi raffinée que celle de l époque.
En résumé, les fouilles d’Alésia ont cette fois mis au jour des vestiges tout à fait curieux et remarquables à plus d’un point de vue.
* * *
Cet article était écrit lorsque nous passe sous les yeux l étude que vient de publier, à ce sujet, M. Guglielmo Ferrero, le déjà célèbre historien italien, qui met toutes choses au point exact, avec une autorité que nous ne possédons pas.
On sait que M. Ferrero a, des civilisations antiques, de leur naissance, de leurs développements comme de leur décadence, une connaissance approfondie. La science historique, de nos jours, ne se borne plus exclusivement aux généralités, quel qu en soit d’ailleurs l’intérêt; elle entre dans l’intimité de chaque époque et nous familiarise avec elle en nous faisant connaître les moindres détails de ces existences disparues; elle sait, en effet, que les grands événements ont souvent des racines profondes, cachées, très ténues, mais innombrables ; c’est elles qui fournissent la sève nourricière et alimentent en réalité tout ce qui apparaît au dehors.
Si parmi les anciennes provinces de l’Empire romain, dit-il, la Gaule n’est pas certainement celle qui peut fournir aux musées le plus de statues ou de bas-reliefs d’une beauté in
comparable, elle est au contraire une de celles qui peuvent fournir des documents historiques de la plus grande impor
tance. Le rôle qu’a joué la Gaule dans l’histoire de l’Empire explique l immense importance historique que peuvent avoir les vestiges gallo-romains, mêmes ceux qui ont une valeur artistique médiocre. C’est le développement de la Gaule qui
fut la cause principale delà solidité et de l’unité de l’Empire pendant les deux premiers siècles de 1 Empire; c’est la crise qui commence en Gaule au troisième siècle, la décomposition du système social formé en Gaule sous la domination romaine, qui explique en grande partie la chute de l’empire d Occident,
l’épouvantable catastrophe qui détruisit la civilisation ancienne dans les provinces européennes de l Empire romain. Tout ce qui ajoute à notre connaissance de l’histoire sociale de la Gaule nous aide donc à comprendre un des événements capitaux de notre civilisation.
Il sera donc avéré désormais, ajoute-t-il, qu’il existait bien, dans les Gaules, de véritables industries, ainsi que l’aflirmait Pline l’ancien; et que ces industries étaient assez florissantes, assez avancées déjà pour avoir alimenté une véritable expor
tation. Il paraît que cette notion nouvelle contrarie « l’idée traditionnelle qu’on s’est faite de la Gaule romaine ».
L’idée traditionnelle, l histoire officielle en seront quittes pour modilier leurs conceptions du passé. Cela leur arrive tous les jours.
PLANCHE 126
Cet édilice était présenté au Salon de la Société nationale par son auteur, M. Ch. M. Shiner, architecte à Londres. Ni dans la manière de traiter les façades, ni dans l’arrangemenl
des plans, cette construction scolaire ne rappelle en rien celles qui s’édifient en France. Nous avons pensé que nos lecteurs nous sauraient gré de leur présenter un genre d’architecture bien différent de ce qu’ils rencontrent partout.
Traité à la façon des cottages, avec la plus grande liberté dans les plans et dans les élévations, ce collège n’affecte pas les allures ordinairement sévères que nous sommes accoutumés de donner peut-être à tort aux établissements d’enseignement.
RADIER EN RÉTON ARMÉ
j ai recours à votre obligeance habituelle et viens vous demander votre avis sur la question suivante :
J’ai à construire un petit caveau, dont croquis inclus, sur un terrain très, très mauvais. La presque totalité des caveaux faits est lézardée, fendue; je voudrais éviter ce désagrément.
L’eau étant très proche (0m,40 à 0m,50 en contre-bas), j’ai pensé à poser le tout sur un radier en béton de ciment de
350 à 400 kilos ayant 0m,30 d’épaisseur, ce radier débordant tout le tour de 0in,25. Pour raidir ce plateau en ciment, j’au
rais l intention d’y noyer deux grillages superposés de 0m,10 de maille avec fer de 0ra,012.
Le premier pourrait être placé à 0m,07 du fond et le second à 0m,08 du dessus; ils seraient donc séparés par une partie pleine de 0m,l 5 d épaisseur.
Serai-je dans de bonnes conditions de résistance, ou conviendrait-il de renforcer le dessous des murs par des barres de T? Dans ce cas, de quelle section ?
Le poidsgénéral de ce petit édicule serait, d’après les quantités relevées au devis :
Béton 3m3,70 à 1.800k = 6.660k Façade 9m3, à 2.000k = 18.000k
Voûtes et dessus 4m,2oO à 2.000 9.500k Voûte intérieure en béton 0m,82 à 2.000 l,600k
Fer des grillages = 430k
Poids total............ 36.190k
environ. La surface du radier est 3“,2o X 3m,80 = 12m2,3o. Vous m’obligeriez beaucoup si vous vouliez bien me donner votre avis.
Réponse. — La façon dont se comporte un radier est toujours difficile à apprécier avec une rigoureuse exactitude;
elle dépend principalement de la nature du sous-sol, et peut être très différente suivant la plus ou moins grande résistance de celui-ci, et celle du radier lui-mème.
Lorsque le terrain est très ferme, très résistant, on comprend facilement que le poids des murs porte, en presque totalité, sur la partie du radier directement placée sous ces murs. Au milieu de l’intervalle, il n’y a presque aucune pression sur le sol.
Avec un terrain presque vaseux, les choses se présenteraient tout autrement ; La partie du radier placée sous le mui s’enfoncerait rapidement dans un sol inconsistant, si les
Il n’est pas probable qu elles puissent rivaliser avec les Tanagra; on peut néanmoins admettre qu elles appartiennent à un art assez original pour être aujourd’hui encore intéres
sant. Et, puisque ces figurines étaient recherchées dans le monde antique, on a droit aussi de penser qu’elles avaient une certaine valeur artistique ; il est assez vraisemblable que d’habiles artisans grecs ou latins avaient été appelés dans les Gaules pour fournir aux fondeurs du pays des modèles capables de plaire à une clientèle aussi raffinée que celle de l époque.
En résumé, les fouilles d’Alésia ont cette fois mis au jour des vestiges tout à fait curieux et remarquables à plus d’un point de vue.
* * *
Cet article était écrit lorsque nous passe sous les yeux l étude que vient de publier, à ce sujet, M. Guglielmo Ferrero, le déjà célèbre historien italien, qui met toutes choses au point exact, avec une autorité que nous ne possédons pas.
On sait que M. Ferrero a, des civilisations antiques, de leur naissance, de leurs développements comme de leur décadence, une connaissance approfondie. La science historique, de nos jours, ne se borne plus exclusivement aux généralités, quel qu en soit d’ailleurs l’intérêt; elle entre dans l’intimité de chaque époque et nous familiarise avec elle en nous faisant connaître les moindres détails de ces existences disparues; elle sait, en effet, que les grands événements ont souvent des racines profondes, cachées, très ténues, mais innombrables ; c’est elles qui fournissent la sève nourricière et alimentent en réalité tout ce qui apparaît au dehors.
Si parmi les anciennes provinces de l’Empire romain, dit-il, la Gaule n’est pas certainement celle qui peut fournir aux musées le plus de statues ou de bas-reliefs d’une beauté in
comparable, elle est au contraire une de celles qui peuvent fournir des documents historiques de la plus grande impor
tance. Le rôle qu’a joué la Gaule dans l’histoire de l’Empire explique l immense importance historique que peuvent avoir les vestiges gallo-romains, mêmes ceux qui ont une valeur artistique médiocre. C’est le développement de la Gaule qui
fut la cause principale delà solidité et de l’unité de l’Empire pendant les deux premiers siècles de 1 Empire; c’est la crise qui commence en Gaule au troisième siècle, la décomposition du système social formé en Gaule sous la domination romaine, qui explique en grande partie la chute de l’empire d Occident,
l’épouvantable catastrophe qui détruisit la civilisation ancienne dans les provinces européennes de l Empire romain. Tout ce qui ajoute à notre connaissance de l’histoire sociale de la Gaule nous aide donc à comprendre un des événements capitaux de notre civilisation.
Il sera donc avéré désormais, ajoute-t-il, qu’il existait bien, dans les Gaules, de véritables industries, ainsi que l’aflirmait Pline l’ancien; et que ces industries étaient assez florissantes, assez avancées déjà pour avoir alimenté une véritable expor
tation. Il paraît que cette notion nouvelle contrarie « l’idée traditionnelle qu’on s’est faite de la Gaule romaine ».
L’idée traditionnelle, l histoire officielle en seront quittes pour modilier leurs conceptions du passé. Cela leur arrive tous les jours.
ÉCOLE SECONDAIRE EN ANGLETERRE
PLANCHE 126
Cet édilice était présenté au Salon de la Société nationale par son auteur, M. Ch. M. Shiner, architecte à Londres. Ni dans la manière de traiter les façades, ni dans l’arrangemenl
des plans, cette construction scolaire ne rappelle en rien celles qui s’édifient en France. Nous avons pensé que nos lecteurs nous sauraient gré de leur présenter un genre d’architecture bien différent de ce qu’ils rencontrent partout.
Traité à la façon des cottages, avec la plus grande liberté dans les plans et dans les élévations, ce collège n’affecte pas les allures ordinairement sévères que nous sommes accoutumés de donner peut-être à tort aux établissements d’enseignement.
CONSULTATIONS TECHNIQUES
RADIER EN RÉTON ARMÉ
j ai recours à votre obligeance habituelle et viens vous demander votre avis sur la question suivante :
J’ai à construire un petit caveau, dont croquis inclus, sur un terrain très, très mauvais. La presque totalité des caveaux faits est lézardée, fendue; je voudrais éviter ce désagrément.
L’eau étant très proche (0m,40 à 0m,50 en contre-bas), j’ai pensé à poser le tout sur un radier en béton de ciment de
350 à 400 kilos ayant 0m,30 d’épaisseur, ce radier débordant tout le tour de 0in,25. Pour raidir ce plateau en ciment, j’au
rais l intention d’y noyer deux grillages superposés de 0m,10 de maille avec fer de 0ra,012.
Le premier pourrait être placé à 0m,07 du fond et le second à 0m,08 du dessus; ils seraient donc séparés par une partie pleine de 0m,l 5 d épaisseur.
Serai-je dans de bonnes conditions de résistance, ou conviendrait-il de renforcer le dessous des murs par des barres de T? Dans ce cas, de quelle section ?
Le poidsgénéral de ce petit édicule serait, d’après les quantités relevées au devis :
Béton 3m3,70 à 1.800k = 6.660k Façade 9m3, à 2.000k = 18.000k
Voûtes et dessus 4m,2oO à 2.000 9.500k Voûte intérieure en béton 0m,82 à 2.000 l,600k
Fer des grillages = 430k
Poids total............ 36.190k
environ. La surface du radier est 3“,2o X 3m,80 = 12m2,3o. Vous m’obligeriez beaucoup si vous vouliez bien me donner votre avis.
Réponse. — La façon dont se comporte un radier est toujours difficile à apprécier avec une rigoureuse exactitude;
elle dépend principalement de la nature du sous-sol, et peut être très différente suivant la plus ou moins grande résistance de celui-ci, et celle du radier lui-mème.
Lorsque le terrain est très ferme, très résistant, on comprend facilement que le poids des murs porte, en presque totalité, sur la partie du radier directement placée sous ces murs. Au milieu de l’intervalle, il n’y a presque aucune pression sur le sol.
Avec un terrain presque vaseux, les choses se présenteraient tout autrement ; La partie du radier placée sous le mui s’enfoncerait rapidement dans un sol inconsistant, si les