forme en penchant de plus en plus vers le côté pratique : relevés sur les con
structions exécutées, études sur lechantier même, surveillance des travaux, etc.
C’est celle tendance qui se manifestera probablement aussi dans les écoles régio


nales que l on com


mence à fonder ; il est même à espérer qu’elle s’y développera de plus en plus.
Venant ensuite à la très célèbre question du diplôme l’ar
ticle établit d’abord que, si la liberté du travail est le principe légal, ce principe souffre déjà d’assez nombreuses excep
tions, justifiées par des nécessités supérieures.
« C’est ainsi notamment, pour no citer que les exem


ples comparables,


que les professions de médecin, de phar
macien et même do
dentiste, ne sont accessibles qu’aux personnes munies d’un diplôme, en raison des intérêts de l’hygiène et de la sécurité publique. »
Tel est l’argument présenté pour obtenir que la profession d’architecte soit désormais une profession fermée. Il a de la valeur assurément, puisque, par l’incapacité ou la négligence de l’architecte, ou de celui qui en tient la place, de graves accidents peuvent survenir.
Il n’est cependant pas indiscutable, parce que, d’une part, la loi a institué la responsabilité pour parer, dans la mesure des choses humaines, à ce danger incontestable; ensuite parce qu’il ne manque pas d’autres professions où existent des dangers analogues. S’il fallait les interdire à tous ceux qui n’auraient pas de brevets spéciaux, la France entière serait bientôt couverte exclusivement de brevetés.
Si l’argument est plausible, il ne faut donc pas le pousser à l’extrême, car il produirait alors des conséquences inadmissibles.


***


C’est une sorte de moyen terme que propose le journal lyonnais, on instituant un diplôme, mais diplôme accessible à tous.
Il reconnaît bien qu’un diplôme, qu’un titre universitaire quelconque n’est pas une garantie absolue de capacité, et qu’il ne con
fère pas à lui seul la maîtrise. Mais il peut au moins constater que les candidats ont fait,
ou n’ont pas fait les études nécessaires à l’exercice de la profession.
Le diplôme actuel deviendrait, estime la Construction Lyon
naise , absolument insuffisant; car il ne suffirait plus, à l’ave
nir, de décerner un certificat d’études spéciales, mais il
faudrait un brevet de capacité qui, seul,
permettrait alors d’interdire l’exercice de la profession à qui ne posséderaifpas ce brevet; car tel est le but final de la proposition .


Aujourd’hui, une


mesure de ce genre n’a quelque chance d’être prise en considération que si elle se présente avec un caractère suffisamment libéral, pour ne pas paraître la simple institution d’un nouveau privilège.
Aussi les auteurs de la proposition la formulent-ils en ces termes :
Examen annuel dans chaque grande ville, où tout le monde peut se présenter, sortant ou non d’une école quelconque ;
Programme, identique partout, et portant sur toutes les connaissances indispensables à l’architecte : épreuves théori
ques et épreuves pratiques, avec notes d’égale valeur pour les unes et les autres ;
Les élèves architectes diplômés seraient dispensés des épreuves théoriques, et n’auraient à subir que les épreuves pratiques, pour obtenir le nouveau brevet.
Et enfin : « Nul ne pourrait prendre la qualification d’architecte ni exercer cette profession sans être pourvu du titre de capacité ».
Principe et conséquences, le projet est ainsi résumé : La carrière architecturale resterait ouverte à tout le monde sous la seule condition de justifier préalablement qu’on est apte à la remplir de façon satisfaisante, c’est-à-dire au mieux des
Groupe de Villas à la Hohe-Warte. — Architecte : M. J. Hoffmann.