d’heureux motifs de ces projets, non accompagnés de modèles, dans le Palais actuel; mais, laissant le débat circonscrit entre Bartholdi et Espérandieu, il ne semble pas pouvoir être complètement tranché en faveur de l’un ou de l’autre, et il doit apporter un regain de gloire justement méritée et longtemps réclamée au maître statuaire Bartholdi.
Ne quittons pas Marseille sans rappeler que la majestueuse cathédrale de cette ville est souvent indiquée comme l’œuvre d’Espérandieu qui fut l’élève, l’inspecteur, puis le continua
allant de cette cathédrale au quai de la Tourette, porte le nom de ce grand architecte et est un juste hommage de la municipalité marseillaise à sa mémoire.
Ch. L.
Nota. — Nous apprenons que, par son testament, Bartholdi laisse à la Société des Artistes français un legs spécial de treize mille francs — exactement la somme que lui versa transactionnellement à titre d’honoraires la ville deMarseille — pour fonder un prix en faveur d’un architecte ayant fait preuve d originalité.
dant quinze années après son installation, du Pavillon de Marsan et de ses dépendances; une seconde loi, promulguée le 12 mars 1900, approuve une convention complémentaire concédant à l’Union centrale, toujours pour une durée de
quinze années, les trois travées faisant suite à la Galerie de Marsan, comprises entre le guichet et l’Echelle et les locaux occupés par le Ministère des Finances.
C’est dans cette partie du Louvre, dès qu’elle fut débarrassée des dossiers de la Cour des Comptes transportés dans le bâti— ment d’Archives construit récemment rue Cambon, ques’installa l’Union Centrale et qu’elle organisa, de 1902 à 1904,
plusieurs Expositions, parmi lesquelles celle du Groupe des artistes industriels de l’Ecole de Nancy, une Exposition rétros
Mais la Société poursuivait activement l’aménagement des locaux faisant l’objet de la première concession et elle pro
met, pour la fin de cette année 1904, l’inauguration du Musée national des Arts décoratifs.
M. Georges Berger aura, ce jour-là, enfin triomphé de toutes les lenteurs administratives et parlementaires, de toutes les hésitations de toute nature et pourra contempler un résultat dû en grande partie à sa ténacité.
Quelques mots empruntés au Rapportée la Commission du Musée pour l’année 1903 et quelques chiffres empruntés au Rapportée la Commission des Finances pour cette même année, no seront pas inutiles, croyons-nous, pour montrer la grande place tenue, cotte dernière année, dans les préoc
cupations, les heureux événements et aussi les dépenses de l’Union Centrale pouf le Musée nationale des Arts décoratifs.
C’est ainsi que la Commission du Musée a dépensé les sommes suivantes, en dehors des appointements du personnel spécial au Musée qui comprend un conservateur, M. Louis Melman, un secrétaire de la conservation, M, Louis Gauchery, un attaché à la conservation, M. J.-L. Vaudoyer, et un commisd’ordre, M. Ernest Coulon, ainsi que de nombreux gardiens :
Commission du Musée
Acquisition d’objets d’art........ 72.948 fr. 45 (dont 7.718 fr. 80 d’objets d’art moderne).
Réparation d’objets d’art.......... 11.725 fr. 65 Matériel d’art............................ 3.874 fr. 00
Ensemble.......... 88.548 fr 10
Mais plus intéressante peut-être encore est la liste des donations faites annuellement au Musée et parmi lesquelles l’année 1903 a fourni un des contingents les plus nombreux et les plus précieux.
M. Jules Maciet, président de la Commission du Musée, a, comme toujours, prêché d’exemple et, parmi ses nombreux dons, il faut noter un plafond, Les Eloiles, du maître Albert
Besnard, deux magnifiques tapis de Perse du xve siècle à décor de fleurs, d’animaux et chasses princières; un char
mant buste de jeune homme par Courrigé, sculpteur français du xviiie siècle; enfin des tapisseries anciennes toutes de premier ordre et du plus grand intérêt décoratif.
Dans le courant de l’exercice, le Musée a recueilli le legs Rochard comprenant de magnifiques émaux cloisonnés et de fort belles pièces de céramique de Chine et du Japon; la do
nation Bossy composée de tissus et broderies du xve, xvie et
xviie siècles et enfin le legs fait au Musée par S. A. I. Mme la princesse Mathilde, dans lequel le fameux rochet en dentelle de Bruxelles du cardinal Fesch, aux emblèmes de la Légion d’honneur, si admiré à la récente exposition de la dentelle au Musée Galbera.
La direction des Beaux-Arts, elle aussi, a en 1903 continué son bienveillant intérêt au Musée en lui attribuant un panneau do boiserie et des colonnes en bois sculpté et doré pro
venant du Palais-Royal et qui constituent de bons éléments d’étude; car, avant tout, le Musée est et sera une œuvre d’enseignement au premier chef.
COMITÉ DES DAMES
Nous avons parlé incidemment plus haut ( Voyez page 22) du Comité des Dames à propos dépositions organisées par l’Union Centrale des Arts décoratifs dans l’hôtel de la Chan
cellerie d’Orléans : ce Comité mérite une mention spéciale.
En effet, le Comité directeur de l’Union Centrale, pensant que l’heure était venue de faire à la Femme une part plus active dans l’œuvre d’intérêt national qu’il poursuit, et s’inspirant aussi d’un vœu émis par le Congrès des Arts décoratifs tenu à l’Ecole des Beaux-Arts en 1904, décida, dès 1895, de s’adjoindre un Comité de Dames qui aurait pour
mission « de grouper les femmes afin d’arriver, par un effort commun, à élever le niveau de la production des travaux d’art. »
L’œuvre do ce Comité consiste à :
1° Ouvrir des concours de dessins de travaux exécutés; 2° Organiser des expositions ou y prendre part;
Ne quittons pas Marseille sans rappeler que la majestueuse cathédrale de cette ville est souvent indiquée comme l’œuvre d’Espérandieu qui fut l’élève, l’inspecteur, puis le continua
teur, pour celte belle œuvre, de son maître, Léon Vaudoyer, qui en fit exécuter tout le gros œuvre ; au reste, une avenue,
allant de cette cathédrale au quai de la Tourette, porte le nom de ce grand architecte et est un juste hommage de la municipalité marseillaise à sa mémoire.
Ch. L.
Nota. — Nous apprenons que, par son testament, Bartholdi laisse à la Société des Artistes français un legs spécial de treize mille francs — exactement la somme que lui versa transactionnellement à titre d’honoraires la ville deMarseille — pour fonder un prix en faveur d’un architecte ayant fait preuve d originalité.
UNION CENTRALE DES ARTS DÉCORATIFS
( Voyez page 22. )
MUSÉE RÉTROSPECTIF ET CONTEMPORAIN
La loi promulguée le 12 novembre 1897 avait créé le Musée des Arts décoratifs en lui assurant la libre jouissance, pen
dant quinze années après son installation, du Pavillon de Marsan et de ses dépendances; une seconde loi, promulguée le 12 mars 1900, approuve une convention complémentaire concédant à l’Union centrale, toujours pour une durée de
quinze années, les trois travées faisant suite à la Galerie de Marsan, comprises entre le guichet et l’Echelle et les locaux occupés par le Ministère des Finances.
C’est dans cette partie du Louvre, dès qu’elle fut débarrassée des dossiers de la Cour des Comptes transportés dans le bâti— ment d’Archives construit récemment rue Cambon, ques’installa l’Union Centrale et qu’elle organisa, de 1902 à 1904,
plusieurs Expositions, parmi lesquelles celle du Groupe des artistes industriels de l’Ecole de Nancy, une Exposition rétros
pective d’Art musulman et enfin la récente Exposition des Primitifs.
Mais la Société poursuivait activement l’aménagement des locaux faisant l’objet de la première concession et elle pro
met, pour la fin de cette année 1904, l’inauguration du Musée national des Arts décoratifs.
M. Georges Berger aura, ce jour-là, enfin triomphé de toutes les lenteurs administratives et parlementaires, de toutes les hésitations de toute nature et pourra contempler un résultat dû en grande partie à sa ténacité.
Quelques mots empruntés au Rapportée la Commission du Musée pour l’année 1903 et quelques chiffres empruntés au Rapportée la Commission des Finances pour cette même année, no seront pas inutiles, croyons-nous, pour montrer la grande place tenue, cotte dernière année, dans les préoc
cupations, les heureux événements et aussi les dépenses de l’Union Centrale pouf le Musée nationale des Arts décoratifs.
C’est ainsi que la Commission du Musée a dépensé les sommes suivantes, en dehors des appointements du personnel spécial au Musée qui comprend un conservateur, M. Louis Melman, un secrétaire de la conservation, M, Louis Gauchery, un attaché à la conservation, M. J.-L. Vaudoyer, et un commisd’ordre, M. Ernest Coulon, ainsi que de nombreux gardiens :
Commission du Musée
Acquisition d’objets d’art........ 72.948 fr. 45 (dont 7.718 fr. 80 d’objets d’art moderne).
Réparation d’objets d’art.......... 11.725 fr. 65 Matériel d’art............................ 3.874 fr. 00
Ensemble.......... 88.548 fr 10
Mais plus intéressante peut-être encore est la liste des donations faites annuellement au Musée et parmi lesquelles l’année 1903 a fourni un des contingents les plus nombreux et les plus précieux.
M. Jules Maciet, président de la Commission du Musée, a, comme toujours, prêché d’exemple et, parmi ses nombreux dons, il faut noter un plafond, Les Eloiles, du maître Albert
Besnard, deux magnifiques tapis de Perse du xve siècle à décor de fleurs, d’animaux et chasses princières; un char
mant buste de jeune homme par Courrigé, sculpteur français du xviiie siècle; enfin des tapisseries anciennes toutes de premier ordre et du plus grand intérêt décoratif.
Dans le courant de l’exercice, le Musée a recueilli le legs Rochard comprenant de magnifiques émaux cloisonnés et de fort belles pièces de céramique de Chine et du Japon; la do
nation Bossy composée de tissus et broderies du xve, xvie et
xviie siècles et enfin le legs fait au Musée par S. A. I. Mme la princesse Mathilde, dans lequel le fameux rochet en dentelle de Bruxelles du cardinal Fesch, aux emblèmes de la Légion d’honneur, si admiré à la récente exposition de la dentelle au Musée Galbera.
La direction des Beaux-Arts, elle aussi, a en 1903 continué son bienveillant intérêt au Musée en lui attribuant un panneau do boiserie et des colonnes en bois sculpté et doré pro
venant du Palais-Royal et qui constituent de bons éléments d’étude; car, avant tout, le Musée est et sera une œuvre d’enseignement au premier chef.
COMITÉ DES DAMES
Nous avons parlé incidemment plus haut ( Voyez page 22) du Comité des Dames à propos dépositions organisées par l’Union Centrale des Arts décoratifs dans l’hôtel de la Chan
cellerie d’Orléans : ce Comité mérite une mention spéciale.
En effet, le Comité directeur de l’Union Centrale, pensant que l’heure était venue de faire à la Femme une part plus active dans l’œuvre d’intérêt national qu’il poursuit, et s’inspirant aussi d’un vœu émis par le Congrès des Arts décoratifs tenu à l’Ecole des Beaux-Arts en 1904, décida, dès 1895, de s’adjoindre un Comité de Dames qui aurait pour
mission « de grouper les femmes afin d’arriver, par un effort commun, à élever le niveau de la production des travaux d’art. »
L’œuvre do ce Comité consiste à :
1° Ouvrir des concours de dessins de travaux exécutés; 2° Organiser des expositions ou y prendre part;