J’an dernier, et d’ailleurs il faut reconnaître qu’il n’y avait pas moyen de mieux faire.
L’architecture est parcimonieusement représentée au Salon d’automne. Comme à la Société nationale, le mobilier et l’objet d’art fusionnent avec les géométraux de nos confrères.
Parmi ceux-ci, une quinzaine environ, nous avons remarqué les expositions de M.Lavirotte, fidèle aux façades céramiques;
de M. Guimard, toujours original avec ses villas élégantes et le mobilier qui les décore. M Lévy envoie une intéres
sante maison de Postes aux environs de Paris, sur laquelle nous aurons occasion de revenir.
M. Plumet expose des maisons élevées à Paris, M. Sauvage, une villa à Biarritz. Le talent délicat de M. Tronchet met en valeur une petite maison au bord de la mer. A citer également les envois do MM. Brefïendille et Labourot.
E. Rumler.


ENSEIGNEMENT ET DIPLOME


On nous écrit :
Monsieur le directeur,
Je lis dans votre journal la Construction Moderne, un article : Enseignement et diplôme », qui me suggère les réflexions suivantes :
Je ne suis pas un ennemi des diplômes en général ; il est certes plus difficile de conquérir un grade par voie d’examen ou concours que de se donner ce grade soi-môme.
En ce qui concerne les architectes, un diplôme bien organisé, se basant surtout sur les connaissances techniques et pratiques qui peuvent s’apprécier plus exactement que les
questions d’art, serait certes une excellente chose; mais il ne faut pas oublier le principe de la liberté du travail, il existe déjà des carrières fermées, instituteurs, médecins, pharmaciens, avocats, notaires, avoués, huissiers, etc., ce n’est pas une raison pour augmenter le nombre de cos privilégiés.
Le propriétaire qui veut se faire construire une maison doit rester libre de choisir qui bon lui semble et môme se passer d’architecte.
Et cependant, Monsieur, je suis un partisan des diplômes ou brevets de capacité.
Et voici, à mon avis, comment je pense que l’on pourrait mettre d accord le principe de la liberté et les droits des diplômés.
tout propriétaire qui, pour faire construire ses immeubles, so sera adresse a un architecte diplôme jouira des avantages quo le Code réserve : garantie décennale, etc.
tout propriétaire qui se sera adressé à un architecte non diplômé sera réputé avoir été son propre architecte.
Les administrations publiques : Etat, départements, communes, etc., ne pourraient se servir que d’architectes diplômés, tous les tribunaux, sans exception, ne pourraient désigner comme exports que des architectes diplômés.
Si un propriétaire peut faire ce qu’il veut avec ses capitaux, il ne doit pas en être de môme d’une administration publique qui opère avec les fonds publics; et je ne verrais aucun
inconvénient à empêcher un préfet, un maire, etc., de nommer le premier vonu, sans garantie de capacité autre quo la camaraderie, architecte de son département ou de sa commune.
Il serait encore plus important, dans l’intérêt delà justice,
d’exiger un diplôme en ce qui concerne les experts. Si un propriétaire peut revendiquer la liberté de choisir son archi
tecte, ce droit n’existe plus en matière de contestation ou procès où, chacune des parties ayant les mêmes droits, on doit viser à n’avoir comme experts que des gens ayant la capacité voulue.
Ce que j’ai dit plus haut pour la liberté des propriétaires existe déjà dans certains cas en face des carrières fermées.
Il est des actes que vous avez le droit de faire avec ou sans notaire.
Dans le premier cas, si vous prenez un notaire, et s’il se trouve une erreur commise dans ces actes, le notaire sera responsable.
Si vous avez fait vous-même ces contrats, vous en êtes responsable, alors même que, pour les faire, vous auriez pris avis de tierces personnes, agents d’affaires, avocats, etc.
Vous pouvez prendre chez vous, pour l’instruction de vos enfants, un instituteur ou une institutrice non diplômés.
Nul ne peut ouvrir une école publique s’il ne justifie des diplômes exigés.
Les garanties de capacité que l’on demanderait aux architectes pourraient aussi être demandées aux entrepreneurs;
et, pour les mêmes raisons, les propriétaires ne pourraient invoquer les droits que leur donne le Code que s’ils s’étaient adressés à des entrepreneurs reçus; dans tous autres cas, ils seraient considérés avoir été eux-mêmes leurs propres entrepreneurs.
Veuillez agréer, Monsieur le directeur, l’expression de mes sentiments distingués.
Un de vos ABONNÉS.


LES GRAVURES




DE LA « CONSTRUCTION MODERNE »


Les procédés qui permettent actuellement d’illustrer les revues et les livres ont fait de grands progrès au cours de ces dernières années. Naguère la lithographie, la gravure et la typographie ne permettaient que la reproduction de des
sins au trait. Dans ceux-ci, les valeurs, les ombres, étaient reproduites à l’aide de hachures et de tailles, et, de plus, les dessins originaux étaient ensuite interprétés, traduits, c’est-à- dire trahis par un copiste ou un graveur plus ou moins fidèle.
La photographie, et surtout la photogravure, vinrent apporter unegrande amélioration à cet état de choses. D’abord, les procédés Gi llot et similaires permirent de reproduire direc
tement, sans intervention d’un deuxième artiste ou d’un artisan, le dessin à la plume original d’un artiste. Mais, mal
gré cela, l’impossibilité subsistait de reproduire directement la nature, ou même un dessin au lavis, uno aquarelle, un tableau. La chromolithographie n’était qu’une interprétation plus ou moins exacte des modèles.
Aujourd’hui, qu’il s’agisse de photographies d’après nature, de lavis, d’aquarelles d’artistes, etc., les procédés nouveaux permettent de les reproduire avec la plus rigoureuse fidélité.
La Construction Moderne et les publications qui se groupent autour d’elle ont toujours été des premières à utiliser cos innovations artistiques. Nos lecteurs ont pu remarquer quel fréquent usago nous faisons maintenant do cos procé
dés photographiques directs qui nous permettent de repro