dent devant l’édifice. Tout près de la façade ressortent sur leurs piédestaux élevés deux statues, dont l’une proclame la


reconnaissance nationale pour le patriarche Grégoire, et l’autre de Rhigas-Féréos. Une autre statue placée devant les propylées honore la mémoire de l’illustre Coraïs. Ces statues sont des œuvres de sculpteurs hellènes, ce qui prouve que la Grèce possède des artistes de talent. En général, on peut dire qu’il y a peu d’édifices à Athènes dont l’architecture produise un sentiment aussi vif que celui de l’Université ; la majesté s’y marie à la plus correcte harmonie.
L’Académie Sina forme la place de l’Université à droite. Il est impossible de passer devant ce monument sans s’y arrêter. Des colonnes ioniques avec des larges propylées,
des péristyles pleins de grâce, et, derrière ces péristyles, des murs de marbre, à l’instar des temples anciens De deux côtés des propylées, deux colonnes qui s’élancent avec hardiesse aune hauteur double de l’édifice pour soutenir dans les airs deux statues symboliques : celle de Minerve et d’Apollon.
Quand on regarde ce monument à la belle silhouette et sous le ciel si clair et azuré d’Athènes, l’esprit se reporte dans le passé.
Disons que l’Université a été donnée à la Grèce par les souscriptions volontaires, et l’Académie par le baron Sina.
Parmi les autres édifices publics nous avons le Palais- Royal, construit par le premier roi de Grèce, Othon, sur les plans d’un architecte allemand. La façade est simple dans
sa véritable grandeur. A l’intérieur, la salle des fêtes avec ses hautes colonnes est digne de remarque;
Le Palais du Prince Héritier, construit d’après les plans de l’architecte M. Ziller. La façade est conçue dans le style delà renaissance italienne;
L’Ecole militaire, le Musée archéologique qui sent bien le milieu dans lequel il est né ; il a l’aspect tranquille et sobre, il se mêle à la verdure et aux arbrisseaux qui l’encadrent.
Le théâtre royal et le théâtre municipal, l’Hôtel des Postes,
la Ranque nationale, la Cathédrale conçue dans le style byzantin, le Palais de Zappeïon avec son parc, l’Observatoire dûau baron Sina, l’Ecole polvthecnique, etc., etc.
L’Ecole polytechnique est établie dans un magnifique édifice, construit à la manière antique. Les deux ailes sont sur
tout remarquables par la pureté du style dorique. Ce sont les legs et les libéralités de trois généreux enfants de la Grèce asservie, Stournari, Tossitza et Averofï, qui en ont fait les frais.


Elle a été fondée en 1837 pour former des artisans, poqi? donner aux industriels une certaine instruction élémentaire, et pour enseigner le dessin.


Plus tard, en 1843, elle fut divisée en trois sections, savoir ; une école des dimanches et des autres jours fériés pour per


fectionner ceux qui exercent différents métiers : une école


quotidienne pour l’instruction des jeunes gens qui se destin nent à diverses professions ; et une autre école supérieure pour l’enseignement des Reaux-Arts,
Mais cette école s’est écartée peu à peu de sa destination primitive. Autrefois, jusqu’en l’année 1863, l’enseignement s’y bornait exclusivement aux beaux-arts ; mais à dater de cette époque, elle s’est donné une mission plus haute, non
plus celle de former des artisans, des industriels et des artistes, mais des architectes, des géomètres et des mécaniciens, et l’on y ajouta à l’école un atelier de forge.
D’après l’organisation d’aujourd’hui en vigueur, cette école est divisée en deux sections : 1° l’école dite quotidienne; 2° l’école des beaux-arts.
La première comprend l’architecture, l’arpentage et la mécanique ; les élèves architectes y sont aussi exercés aux tracés d’architecture ; et les élèves mécaniciens aux dessins des machines et à des applications pratiques dans l’atelier,
Dans la seconde section sont compris : le dessin, la plastique, la xylographie, la calcographie et la sculpture sur bois.
Aux élèves qui se sont distingués dans les concours annuels, des bourses sont accordées par l’Etat,
En sculpture, en peinture et en architecture, les professeurs enseignants sont des artistes qui, ayant puisé les pre
mières notions aux sources étrangères, ont montré à la suite par leurs œuvres que la nature trouvera toujours d’excellents interprètes dans un pays fécond et poétique.
Pour compléter ces renseignements sur l’instruction dans les beaux-arts, nous devons ajouter qu’en dehors de l’ins
truction donnée par l’école, les élèves ont aujourd’hui le moyen de s’instruire d’une manière pratique dans les établissements industriels de la Grèce, qui sont multiples et variés.
De plus, les artisans trouvent une instruction théorique, très utile, dans les conférences publiques ; parmi ces der
nières se font remarquer les conférences tenues le soir dans le local de « l’Association des amis du peuple »; on y enseigne la morale et les éléments des sciences positives, chimie, physique, histoire de l’art, etc., ce qui prouve d’une
Théâtre municipal d’Athènes.
Eglise Cathédrale d’Athènes.