Depuis cette époque, on a établi la répartition par étage des cas de tuberculose constatés et non plus seulement des décès. On a groupé ensemble les maisons compor


tant le même nombre d’étages, en les divisant chacune en deux branches : la première comprenant les étages inférieurs, la seconde les étages supérieurs.
Il a toujours été constaté par cette statistique que les étages inférieurs étaient beaucoup plus durement frappés que les étages supérieurs.
Et pourtant c’est dans ces derniers qu’habite la population la moins aisée, celle que les conditions sociales devraient prédisposer plus que toute autre aux atteintes du fléau. Ce qui donne encore plus de force à ces constatations c’est, d’une part, que les rez-de-chaussée, occupés le plus souvent par des boutiques, sont généralement peu peuplés, et que, d’autre part, le chiffre relativement élevé des cas constatés au sixième étage, provient de la fréquence des maladies chez les domestiques, maladies qui la plupart du temps ont leur ori
gine dans les étages inférieurs par suite du manque de jour et d’aération des cuisines.
La seule explication de ces faits qui soit en concordance avec les découvertes de la science moderne, c’est que les loge


ments des étages supérieurs sont plus accessibles à la lumière


solaire, qu’ils baignent dans un air moins souillé, qu’ils sont plus facilement balayés par les vents et qu’ils s’assainissent eux-mêmes sous l’action purifiante des rayons solaires s’ils sont infectés par des microbes importés; tandis que, dans les logements inférieurs, toute contamination persiste. Les bacilles de Koch, placés dans une ombre favorable, s’éta
blissent à demeure; les poussières de la rue, celles qui viennent du battage des lapis et du secouage des linges
souillés do toute nature des étages supérieurs, on apportent sans cesse de nouveaux, et les locaux privés du secours tout puissant do l’action solaire, deviennent des foyers permanents d infection pour leurs habitants.
Est-ce à dire qu’il faille proscrire toute maison à plusieurs étages dans les villes?
Cette conséquence serait tellement illogique, dans l’état actuel de la société, qu’elle serait inapplicable et par suite inefficace.
Les propositions du rapporteur, sur ce point spécial, sont tout autres, et nous paraissent absolument pratiques. Elles sont résumées dans les deux projets de vœux suivants :


iax vœu. Chaque fois qu’il y aura lieu d’ouvrir une voie nouvelle dans une agglomération urbaine importante, on devra, dans l’étude du tracé, se préoccuper de l’orientation,


et, chaque fois que cela sera possible, adopter une orientation se rapprochant, dans notre climat, de la direction Nord-Sud.
2e vœu. Dans les agglomérations urbaines, la hauteur maxima des maisons ne pourra excéder la largeur des rues sur lesquelles elles seront construites, et les cours destinées à éclairer les pièces habitables devront avoir une largeur minima égale à la hauteur des bâtiments qu’elles desservent.
Ce dernier projet de vœu a soulevé la protestation de quelques congressistes trouvant excessives les prescriptions proposées. Leur application à Paris causerait, paraît-il, un tort considérable aux propriétaires dont les immeubles perdraient une trop grande partie de leur valeur marchande.
Ces considérations ont certainement leur intérêt. Mais le souci de l’hygiène des habitants doit aussi et surtout entrer en ligne de compte. Tout est du reste une question de temps et de mesure.
Les prescriptions proposées, relativement à la hauteur des maisons et aux dimensions des cours, no paraissent qu’un
minimum aux yeux des hygiénistes et des salubristes qui font observer, avec juste raison, qu’en Prusse les propor


tions dont il s’agit sont appliquées depuis plusieurs années; et ce, sans protestation de la part des intéressés.


Quoiqu’il en soit, l’arrêté du 22 juin 1904, rendu confor
Hôtel Mercedes à Paris. — Architecte : M. Chedanne.
Plan du septième étage.
Echelle de 0m,004 par mètre.