pal qui vient d’y donner son approbation. La Société américaine sollicitait la concession, aujourd’hui accordée, d’un terrain communal sur lequel sera édifié un véritable palais. Sous le patronage des Etats-Unis s’y installera une Ecole des Beaux-Arts qui décernera des « Prix de Paris ». Son règle
ment se rapprochera de celui que nous avons adopté pour notre Ecole française de Rome.
Si l’on demandait pourquoi la Société artistique des Etats- Unis, à laquelle est cependant assuré un concours financier des plus puissants, demande une concession gratuite de ter
rain, il faudra répondre que ceci est la conséquence forcée d’une clause de la Constitution qui interdit aux Sociétés américaines d’acquérir des terrains à l’Etranger. Cette clause peut sembler quelque peu singulière; mais elle existe, paraîtil, et il faut bien s’y soumettre.
(( Les plans du futur palais devront être approuvés par les services d’architecture de la Ville. D’autre part, la concession serait annulée de plein droit si le gouvernement des Etats- Unis n’accordait pas à l Institut national américain la subvention de 250.000 dollars sur laquelle il compte pour dresser son budget. »
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Au cours des débats devant le Conseil, une objection a été présentée par l’un des membres de ce Conseil.
On pourra nous dire, faisait-il remarquer, que les oeuvres d’art importées aux Etats-Unis sont frappées de droits de douane excessifs; donc qu’il ne faut pas faciliter aux Amé


ricains les moyens de fréquenter les ateliers et de suivre les leçons de nos propres artistes.


« J’admets fort bien, ajoutait M. R. Lambelin, rapporteur, la politique de représailles en matière industrielle et fiscale; mais il me semble que la Ville de Paris peut élargir son horizon, élever ses pensées, quand il s’agit d’établir la supériorité et de faciliter le rayonnement de l’art français. »
Les objections de ce genre n’eussent pas été faites au temps jadis; mais les nécessités d’une lutte beaucoup plus âpre pour
l’existence des nations comme des individus, oblige aujourd’hui à les examiner attentivement. De plus, nous avons vu depuis les inconvénients, de grave conséquence, qu’il peut y avoir à fournir des armes, canons et cuirassés, à des peuples nouveaux.
Fort heureusement, la peinture, la sculpture, l’architecture ne fournissent pas des armes aussi funestes. Les Arts ne sont pas meurtriers de leur nature; ils cherchent à embellir quelque peu l’existence, plutôt qu’à la détruire.
Ensuite les exemples du passé nous montrent que si, par exemple, les arts de l’Italie et les arts de la France ont, à plusieurs reprises rayonné de l’un à l’autre pays, ni l’un ni l’autre ne s’en sont trouvé plus mal; bien au contraire.
Enfin, il faut se rappeler que, si la France poursuivit longtemps la supériorité militaire, elle a souvent cherché et plus que jamais elle cherche encore à ne conquérir qu’une supé
riorité d’art, de bon vouloir et de courtoisie internationale, qui ne semble pas l’exposer aux mêmes et inévitables retours de fortune.
^i c’est donc à ses risques et périls que la France convoite la chance d’être l’aima mater des Arts, le jeu en est beau et honorable; et l’on conçoit assez facilement que le Conseil parisien se soit laissé tenter à en courir l’aventure.
P. Planat.


COURS D’ARCHITECTURE FRANÇAISE


Conférence de M. de Baudot
Par le rigoureux après-midi qu’il faisaitle dernier jeudi du mois écoulé, un nombre considérable de personnes appartenant à l’un et à l’autre sexe, est venu tout exprès au
Trocadéro pour assister à la conférence par laquelle M. de Baudot inaugure son cours annuel d’architecture française.
Cathédrale d’ADgoulême : état primitif.
Cathédrale d’Angoulême : restaurée.