M. Laloux do son côté no pouvant disposer du 16, nous serions obligé de lui demander la remise au samedi 17.
Le 11, au malin, je recevais de la mairie, en guise de réponse, la note suivante :
« Le maire de Maisons-Alfort s’empresse d’informer « M. Guadet qu’il a en effet été désigné par les concurrents « pour faire partie du Jury, mais il regrette bien de ne pou« voir changer la date du 15 fixée pour le jugement et « annoncée.
« (Signé) Champion. »
Au reçu de cette réponse, et voulant qu’il fût bien démontré que c’est par lo fait de la municipalité qu’il est fait si bon marché du droit des concurrents,j’adresse à M. lemaire la lettre suivante :
Paris, le 11 décembre 1904,
Monsieur le Maire,
Je reçois à l’instant votre réponse en date du 10 courant, et je ne puis me dispenser de vous faire remarquer combien
il est extraordinaire que, ayant été élu membre du jury par les concurrents le mardi 6, je n’en reçoive avis que le dimanche 11, et encore parce que je vous ai demandé si,
comme je l’avais entendu dire par hasard, il était vrai que je fusse en effet désigné; combien aussi il est extraordi
naire, puisque vous avez cru pouvoir fixer la date du jugement sans vous préoccuper des convenances ou des empê
chements possibles des membres du jury, que vous ne leur ayez pas du moins fait connaître d’urgence le jour fixé, dont également je ne me trouve avisé aujourd’hui que parce que j’ai pris l’initiative de vous poser une question à ce sujet.
J’ai été bien des fois membre de Jurys de concours, et jusqu ici j’ai toujours vu les administrations s’enquérir des possibilités de déplacement des jurés non résidants; et si c’est toujours là une désirable courtoisie, c’est un devoir d’autant plus étroit lorsqu il s’agit des juges choisis par les concurrents. Pour ma part, si j’avais été prévenu sans retard, comme je devais l’être, je ne me serais pas engagé ailleurs pour le jour que vous arrêtiez.
Croyez bien que je ne proteste en aucune façon pour moi ; mais les concurrents m’ayant fait l’honneur de me désigner, je me serais fait comme toujours un devoir de répondre à leur confiance; et je tiens à constater que, s’il est fait échec à leur droit, c’est en raison de la négligence de la municipalité, qui devait aviser sans retard les jurés élus.
Ne pouvant me rendre libre le jeudi 15, je vous prie de me faire remplacer par l’un de ceux qui ont été désignés par les votes des concurrents. Je vous prie aussi de donner connaissance au jury du concours de la présente lettre, dont je demande l’insertion au Procès-verbal des opérations dudit Jury.
J. Guadet.
Tels sont les faits que je crois devoir porter à la connaissance de mes confrères en général et des concurrents de Maisons-Alfort en particulier. Je suis persuadé qu’il n’y a
pas là une habileté tendant à amoindrir dans le Jury la représentation des concurrents; mais cela montre une fois de plus quelles erreurs se commettent trop souvent dans l’organisation des concours, au détriment des concurrents assez naïfs pour prendre au sérieux les garanties, déjà si minimes, que paraît leur offrir la rédaction des programmes.
Paris, 11 décembre 1904,
J. Guadet.
Monsieur le Directeur,
Pardon ! C’est encore moi. Je vous avais fait entrevoir une suite, dans ma lettre précédente; je tiens parole.
Peut-être trouvez-vous que j’ai du temps de reste pour divaguer comme je le fais? Hélas ! oui, les temps sont durs et les travaux ne marchent plus guère. Mieux vaut rire que s’ennuyer; donc, je ris.
Ayant niché toutes les statues, il me reste à caser les monuments.
« Il ne suffit pas de déplorer les maux, il faut en suggérer les remèdes. »
C’est parfaitement mon avis, c’est pourquoi j’ai cherché. Le projet de M. Bouvard réserve aux poètes les bords fleuris qu’arrose la Seine. Idée délicieuse et bien poétique !
Mais que de mécontents parmi les chevaliers de cette bonne et vieille gaule! —J’ai nommé les pêcheurs à la ligne; c’est qu’il y en a de célèbres parmi les grands hommes disparus
et même chez ceux du jour ! Va-t-on les chasser de leurs rives chéries? Ils seraient navrés. J’ai cherché à tout concilier et à placer tout le monde. Eurêka !
A bon droit, mais en vain malheureusement, les journaux ont souvent fait campagne contrôles hideuses affiches-récla
Remplaçons-les par les commémoratifs expulsés. Quoi de bizarre ?
La fameuse via Appia, et d’autres autour de Rome, ne sont-elles pas bordées de monuments analogues? Rien n’est donc à la fois plus nouveau et plus classique. Si les deux Ecoles ne sont pas satisfaites, elles sont difficiles ! Les voies romaines étaient dallées, les nôtres sont ferrées; c’est le progrès, suivons-le.
Si les monuments croissent en nombre chaque jour, les chemins de for le font davantage en longueur; je conclus qu’il y aura toujours des places, même vacantes. G. Q. F. D.
Dès lors, aux grands hommes les lignes principales, aux autres les secondaires. Nos célèbres pêcheurs et tous ceux qui ont été nourris et illustrés par la ligne : architectes, ingé
nieurs, journalistes, typographes, etc., officiers et soldats delà ligne, ceux du train aussi, naturellement, trouveront là une place tout indiquée.
Et quel enseignement pour les voyageurs ! Quels beaux exemples! et si faciles à suivre pour peu que l’on soit dans le train ! Apprendre en t’amusant, ô jeunesse ! c’est alors surtout que les voyages t’instruiront et à peu de frais!
Le 11, au malin, je recevais de la mairie, en guise de réponse, la note suivante :
« Le maire de Maisons-Alfort s’empresse d’informer « M. Guadet qu’il a en effet été désigné par les concurrents « pour faire partie du Jury, mais il regrette bien de ne pou« voir changer la date du 15 fixée pour le jugement et « annoncée.
« Et le prie d’agréer l’assurance de toute sa considération. « Le maire,
« (Signé) Champion. »
Au reçu de cette réponse, et voulant qu’il fût bien démontré que c’est par lo fait de la municipalité qu’il est fait si bon marché du droit des concurrents,j’adresse à M. lemaire la lettre suivante :
Paris, le 11 décembre 1904,
Monsieur le Maire,
Je reçois à l’instant votre réponse en date du 10 courant, et je ne puis me dispenser de vous faire remarquer combien
il est extraordinaire que, ayant été élu membre du jury par les concurrents le mardi 6, je n’en reçoive avis que le dimanche 11, et encore parce que je vous ai demandé si,
comme je l’avais entendu dire par hasard, il était vrai que je fusse en effet désigné; combien aussi il est extraordi
naire, puisque vous avez cru pouvoir fixer la date du jugement sans vous préoccuper des convenances ou des empê
chements possibles des membres du jury, que vous ne leur ayez pas du moins fait connaître d’urgence le jour fixé, dont également je ne me trouve avisé aujourd’hui que parce que j’ai pris l’initiative de vous poser une question à ce sujet.
J’ai été bien des fois membre de Jurys de concours, et jusqu ici j’ai toujours vu les administrations s’enquérir des possibilités de déplacement des jurés non résidants; et si c’est toujours là une désirable courtoisie, c’est un devoir d’autant plus étroit lorsqu il s’agit des juges choisis par les concurrents. Pour ma part, si j’avais été prévenu sans retard, comme je devais l’être, je ne me serais pas engagé ailleurs pour le jour que vous arrêtiez.
Croyez bien que je ne proteste en aucune façon pour moi ; mais les concurrents m’ayant fait l’honneur de me désigner, je me serais fait comme toujours un devoir de répondre à leur confiance; et je tiens à constater que, s’il est fait échec à leur droit, c’est en raison de la négligence de la municipalité, qui devait aviser sans retard les jurés élus.
Ne pouvant me rendre libre le jeudi 15, je vous prie de me faire remplacer par l’un de ceux qui ont été désignés par les votes des concurrents. Je vous prie aussi de donner connaissance au jury du concours de la présente lettre, dont je demande l’insertion au Procès-verbal des opérations dudit Jury.
Veuillez agréer..., etc.
J. Guadet.
Tels sont les faits que je crois devoir porter à la connaissance de mes confrères en général et des concurrents de Maisons-Alfort en particulier. Je suis persuadé qu’il n’y a
pas là une habileté tendant à amoindrir dans le Jury la représentation des concurrents; mais cela montre une fois de plus quelles erreurs se commettent trop souvent dans l’organisation des concours, au détriment des concurrents assez naïfs pour prendre au sérieux les garanties, déjà si minimes, que paraît leur offrir la rédaction des programmes.
Paris, 11 décembre 1904,
J. Guadet.
CORRESPONDANCE
Monsieur le Directeur,
Pardon ! C’est encore moi. Je vous avais fait entrevoir une suite, dans ma lettre précédente; je tiens parole.
Peut-être trouvez-vous que j’ai du temps de reste pour divaguer comme je le fais? Hélas ! oui, les temps sont durs et les travaux ne marchent plus guère. Mieux vaut rire que s’ennuyer; donc, je ris.
Ayant niché toutes les statues, il me reste à caser les monuments.
Vous terminiez ainsi votre article du 3 décembre sur les monuments commémoratifs :
« Il ne suffit pas de déplorer les maux, il faut en suggérer les remèdes. »
C’est parfaitement mon avis, c’est pourquoi j’ai cherché. Le projet de M. Bouvard réserve aux poètes les bords fleuris qu’arrose la Seine. Idée délicieuse et bien poétique !
Mais que de mécontents parmi les chevaliers de cette bonne et vieille gaule! —J’ai nommé les pêcheurs à la ligne; c’est qu’il y en a de célèbres parmi les grands hommes disparus
et même chez ceux du jour ! Va-t-on les chasser de leurs rives chéries? Ils seraient navrés. J’ai cherché à tout concilier et à placer tout le monde. Eurêka !
A bon droit, mais en vain malheureusement, les journaux ont souvent fait campagne contrôles hideuses affiches-récla
mes qui déshonorent nos paysages le long des voies ferrées.
Remplaçons-les par les commémoratifs expulsés. Quoi de bizarre ?
La fameuse via Appia, et d’autres autour de Rome, ne sont-elles pas bordées de monuments analogues? Rien n’est donc à la fois plus nouveau et plus classique. Si les deux Ecoles ne sont pas satisfaites, elles sont difficiles ! Les voies romaines étaient dallées, les nôtres sont ferrées; c’est le progrès, suivons-le.
Si les monuments croissent en nombre chaque jour, les chemins de for le font davantage en longueur; je conclus qu’il y aura toujours des places, même vacantes. G. Q. F. D.
Dès lors, aux grands hommes les lignes principales, aux autres les secondaires. Nos célèbres pêcheurs et tous ceux qui ont été nourris et illustrés par la ligne : architectes, ingé
nieurs, journalistes, typographes, etc., officiers et soldats delà ligne, ceux du train aussi, naturellement, trouveront là une place tout indiquée.
Et quel enseignement pour les voyageurs ! Quels beaux exemples! et si faciles à suivre pour peu que l’on soit dans le train ! Apprendre en t’amusant, ô jeunesse ! c’est alors surtout que les voyages t’instruiront et à peu de frais!