ainsi; il faut évidemment commencer par ne pas les détruire.
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A quoi M. Berger, désireux de garder le dernier mot, a enfin répliqué :
« Si vous faites de l’hôtel de Rohan une annexe des Archives, il faudra installer partout des casiers. Alors adieu les peintures de Huet !
Cette réponse ne paraît pas rigoureusement convaincante. Car, aux Archives mêmes, il ne manque pas de casiers;
cela a-t-il empêché de conserver des salons et la décoration de nombreuses pièces qui ont jusqu’à présent suffi pour constituer un fort bel ensemble?
Est-il indispensable d’aller installer les nouveaux casiers précisément dans les cabinets et les pièces dignes d’être
conservés à l’hôtel de Rohan. Qu’on fasse tout simplement pour celui-ci ce qu’on a fait pour l’autre :
— Mais les admirables dépendances n’existent plus; mais le grand escalier d’honneur a disparu, certaines grisailles de Brunetti ne se trouvent plus dans les pièces affectées au
service de la direction. Beaucoup des lambris dorés sont masqués par des armoires ; dans quel état les retrouverat-on, etc., etc. ?
— Tout cela peut être fort juste, nous regretterons les dépendances; c’est justement pourquoi nous ne voudrions pas avoir à regretter ce qui subsiste
S’il y a disparition de certaines grisailles, ce n’est pas une raison pour détruire ce qui reste.
Les lambris dorés se sont peut-être mieux conservés derrière leurs armoires que s’ils avaient été exposés à la pluie et à la grêle dans la boutique du brocanteur auquel on veut les livrer demain.
Il y aura, nous semble-t-il, pas mal de gens qui ne seront pas, jusqu’à preuve du contraire, convaincus do la nécessité de détruire l’hôtel de Rohan ; pas plus après qu’avant la plaidoirie pro domo de M. Berger.
P. Planat.
PREMIER CONGRÈS INTERNATIONAL D’ASSAINISSEMENT ET DE SALUBRITÉ
DE L’HABITATION
(Voir page i36.)
1° HABITATIONS URBAINES (Suite)
Ainsi que l’a fort bien résumé l’un dos congressistes, M. Dezamme, l’intervention des pouvoirs publics, en ce qui concerne la salubrité de l’habitation, peut se manifester de deux manières : la première, en soumettant les construc
tions à certaines règles, afin d’empêcher préventivement l’édification de maisons insalubres; la seconde en surveillant les maisons déjà construites afin, suivant les cas et s’il y a lieu, d’en ordonner l’assainissement ou d’on interdire complètement l’habitation.
Avant la loi du 15 février 1902, notre législation était sur ces points très insuffisante. Les mesures préventives n’exis
taient qu à Paris eL dans quelques grandes villes auxquelles le décret du 25 mars 1852 était applicable.
Quant à la législation des logements insalubres, telle
qu’elle résultait de la loi du 13 avril 1850, on sait qu’elle était imparfaite, et qu’elle ne visait que les maisons en loca~ lion.
Aujourd’hui, la loi du 15 février 1902, par la généralité de ses prescriptions, est venue remédier à cet état de choses défectueux. Toutes les habitations sont en effet spécialement visées parmi les objets auxquels doit s’appliquer le règlement sanitaire à édicter dans chaque commune.
Le règlement sanitaire delà Ville de Paris du 22 juin 1904 a constitué une grande amélioration sur l’état ancien, quoi
qu’il ne donne pas encore entière satisfaction aux hygié
nistes et aux salubristes. Il ne comporte pas, notamment, quelques réformes d’un intérêt capital devant lesquelles l’Administration a reculé jusqu’à présent devant l’importance dos intérêts en jeu.
Quoiqu’il en soit, ce règlement s’est inspiré des derniers travaux des hygiénistes, et il consacre les principes suivants pour la construction d’une maison salubre :
1° Les fondations doivent être protégées efficacement contre l’humidité du sol, et des mesures doivent être prises pour empêcher celte humidité de remonter dans les murs au-dessus des fondations ;
2 Les murs doivent être assez épais pour protéger les habitants contre les variations do la température et être édifiés en matériaux peu perméables à l’eau ;
3° Les planchers doivent être lisses, sans fissures, faciles à nettoyer au moven d’un linge humide. Los parquets en
chêne, les dallages céramiques et divers enduits répondent à ces desiderata ;
4° Les toitures doivent être constituées par des matériaux durs, non combustibles: zinc, tuiles, ardoises, plomb, tôle, etc;
5° Les eaux pluviales doivent être reçues par des chéneaux ou des gouttières étanches et évacuées par des tuyaux do descente bien joints jusqu’à l’égout de la maison.
Depuis quelque temps déjà, cos mesures sont devenues classiques et figurent dans les nouveaux règlements. Mais leur application a donné lieu, au Congrès, à diverses observations que nous allons résumer.
Un ingénieur italien, M. Bianchini, a présenté une communication relative à l’humidité des murs et la recherche de cette humidité, soit sous forme libre, soit sous forme de combinaison chimique. Il a présenté un nouvel outil pour
l’extraction des échantillons des murs à expertiser à ce point de vue, de manière à éviter les erreurs commises habituellement dans les différentes méthodes appliquées jusqu’à’ce jour.
H a montré les résultats de ses recherches sur l’état d’humidité des murs dans différentes conditions d’exposition,
d’âge, de hauteur au-dessus du sol, de profondeur dans leur épaisseur, de nature du sous-sol, etc. lia conclu de son étude que la profondeur préférable pour l’extraction des échantillons destinés à l’évaluation de l’humidité contenue dans l’intérieur des murs, est toujours de 10 à 15 centimètres.
A propos de l épaisseur eide la nature des murs, questions qui jusqu’ici ont échappé, à Paris du moins, à toute réglementation sérieuse, le rapporteur de la section des Habita
tions urbaines, M. Juilleral, a posé ce principe que les murs doivent être assez épais pour protéger les habitants contre