CAISSE D’ÉPARGNE, OCTROI
ET BUREAU DE POSTES A PONT-A-MOUSSON
Planche 25.
Il y a quelques années, un concours était ouvert à Pont-à Mousson pour la construction d’un immeuble affecté aux services de la Caisse d’Epargne d’un bureau d’Octroi et d’un bureau de Postes.
Le projet présenté par M. Toussaint était classé premier etcet architecte était chargé de l’exécution.
Cet immeuble est entièrement terminé.
Le rez-de-chaussée est occupé par les trois services qui
sont absolument indépendants l’un de l’autre, condition essentielle.
Au premier étage se trouve la salle de réunion des Directeurs, les archives et quelques dépendances de la Caisse d’Épargne, ainsi que l’appartement du Caissier.
Au 2e étage, l’appartement du receveur de la Poste et l’appartement du préposé de l’Octroi.
Les travaux ont été exécutés par des entrepreneurs de la région. Seuls les modèles de sculpture ont été étudiés à Paris et exécutés par des sculpteurs du pays.
Le prix total de cette construction est de 130.000 francs.
IA STATUE UE BEETHOVEN
Les musiciens sont parfois des gens bien raisonnables, et il faut alors les écouter avec recueillement.
Beethoven avait besoin d’une statue à Paris. Non pas qu’il en eut, de son vivant, exprimé le moindre désir. Mais ses innombrables admirateurs ont cru se devoir à eux-mêmes de réclamer un monument pour le grand artiste.
Nous nous garderons bien d’opposer la moindre objection; on dirait certainement que nous sommes atteints de statuophobie galopante, et qu’il faut soigner cela.
Mais d’où vient l’opposition ?
Elle vient d’un musicien, fils de musicien, et particulier admirateur de Beethoven. Alors ? — Alors il fauten conclure que, tout de même, il arrive parfois que les idées raisonna
bles font petit à petit leur chemin et finissent par trouver quelque appui parmi les gens sensés.
On a, naturellement, commencé par former un Comité, d’après ce précepte connu : Il y a des Comités sans monu
ment, mais on n’a jamais vu de monument sans Comité. On a donc prié M. Pierre Lalo d’en faire partie.
lia refusé, par principe. En effet, il est convaincu qu’un monument ajoute peu au mérite d’un artiste, et que son édification n’est qu’un procédé plutôt aléatoire pour entretenir sa mémoire. Ainsi l’effigie consacrée à Shakes
peare sur l’un de nos boulevards ne lui paraît pas apte à accroître sa réputation. Le monument de Victor Hugo lui
semble hors de proportion avec la place où il fut installé, et qui est une des plus petites de la capitale ; il cherche en vain à découvrir ce qu’y a gagné la gloire du poète.
En un mot, M. Lalo commence à être agacé de ne pouvoir plus faire un pas sans apercevoir une statue ; il manque de patience et d’indulgence pour les manies de ses contemporains.
«Ce no sont partout, dit-il, que gens de marbre ou de bronze qui manœuvrent des télégraphes aériens, manipulent des cornues, inventent la quinine et sauvent la patrie en danger ».
Effectivement, les estimables citoyens qui inventèrent un télégraphe, aujourd’hui bien démodé, ne l’inventèrentqu’une fois dans leur vie ; ceux qui inventèrent la quinine reprirent ensuite, très probablement, le cours do quelques autres occupations. Enfin ce n’est pas non plus une véritable profession que de sauver chaque matin sa patrie.
Or, c’est là, il faut le confesser àM. Lalo, un de ces incon
Caisse d’Epargne de Pont-à-Monsson : Façade latérale.
Plan du 2e Etage : Echelle de 0m003 p. m.