semble qu’on a le droit de les réprimer par mesure légale. C’est ainsi que nous en revenons à des mesures plus radicales et plus rudes : il faut une loi qui interdise la salubrité et s’appuie sur des sanctions pénales. Faute de quoi on va de ménagements en tolérance accompagnée de regrets; mais on n’aboutit pas.
Si les Chambres, pour une raison ou pour une autre, refusent de s’occuper d’une loi sévère, en lui attribuant d’autres conséquences qu elle croit fâcheuses, il faudra donc y renon
cer. Mais alors il ne faudrait pas se bercer do l illusion que, sans elle, on obtiendra de bien sérieux résultats.
Ceci n’est pas dit pour décourager qui que ce soit: une amélioration, si petite qu’elle puisse êLre, est toujours un progrès ; mais il serait fâcheux qu’on crut obtenir ainsi tout ce qui était souhaitable.
P. P.
AU SALON DES ARTISTES FRANÇAIS
(Voyez page 309)
Salle IV
Les projets do concours, avons-nous dit précédemment, forment un abondant contingent au Salon de celLe année. En voici un que nos lecteurs connaissent pour l’avoir vu reproduit ici-même, il y a quelque temps. C’est le Groupe scolaire de Maisons-Al fort (Seine), dont l’cxposanL est M. Ch. Morice. Après le succès que remporta ceLte oeuvre au concours, il est à peine utile de dire tout le bien que nous en pensons.
Ajoutons cependant — pour la gloire de l Ecole — que le type de plan adopté par M. Morice nous rappelle un autre groupe scolaire à Saint-Oucn, plus ancien et également primé au concours et dont les heureux lauréats furent nos distingués confrères MM. Maislrasseet R. Berger, de l’atelier Guadet.
Qui saura penser de lui-même et former de nobles idées, qu’il prenne, s’il peut, a dit un profond philosophe la manière et le tour élevé des maîtres. Toutes les richesses de l’expression appartiennent de droit à ceux qui savent les mettre à leur place. M. Morice a prouvé qu’il a su être
cet ordonnateur par excellence. D’ailleurs, qui peut se vanter de trouver tout dans son propre fonds?
Pour revenir au projet exposé, disons que c’est une étude parfaite sous tous les rapports. Les façades ont bien ce caractère attrayant qui sied à un édifice scolaire; les cours découvertes sont dans de très bonnes conditions d’aération,
de salubrité eLde lumière. Par surcroît, le côté représentatif rend le travail de M. Morice agréable et éminemment intéressant.
C’est encore un projet de concours que celui qui se déroule à la suite sur sept châssis portant la signature de notre
jeune et déjà si brillant confrère, M. G.-J. Lisch fils. La mention : « appartient à la municipalité d’Orléans »,quc l’on lit près de son nom dans le catalogue, nous prévient que son projet de Musée pour la dite ville a obtenu un prix. Ce succès no nous surprend pas. M. Lisch junior est do force
à s’attaquer aux compositions les plus hardies. Celle qui nous occupe exigeait en outre un labeur considérable que notre collègue sut mener à bien avec un talent qui a de qui tenir.
M. L. Lesage présente quatre petits châssis où l’on voit une série de relevés, principalement des coupes, d anciennes caves à Pontoise (S.-el-O.). C’est un travail consciencieux, préparé en vue d’une publication dans une revue d’archéologie.
Avec M. E. Broux, élève de M. Genuys, nous goûtons de nouveau les effets attachants de beaux rendus réunis à d’excellentes études. Sa Villa en Provence dénote, au premier coup d’œil, un tempérament artistique des plus accentués.
Nous avons surtout remarqué la vue en perspective qui est superbe d’habileté et d’harmonie. Le même auteur expose encore deux aquarelles que nous trouverons plus loin. Nul doute qu’elles nous accrocheront au passage.
M. G.-W. Jacoby, un confrère américain, expose un projet do Gymnase et Bains publics, pour quartier peuplé à New- York. A considérer l’ensemble de ses trois châssis, on devine l’intense nervosité qui a présidé à leur établissement.
Il est permis, certes, de préférer des dessins plus arrêtés et plus calmes, des touches plus spontanées; mais c’est une œuvre très savante et bien personnelle qui a son mérite. Au point de vue de la conception, il n’y a rien à dire : c’est vaste, puissant et grave comme il convient pour l’Amérique.
(A suivre,) A. Gelbert.
AU MUSÉE GALLIERA
Après la reliure, l ivoire et la dentelle, le Comité, qui est aussi Jury permanent, des expositions du Musée Galliera,
présidé par M. Quentin-Baucharl, conseiller municipal, nous convie à une quatrième exposition : celle du Fer forgé, du Cuivre et de l’Etain. Cette exposition a été inaugurée le mer
credi 24 mai par M. de Selves, préfet de la Seine, assisté de M. Rebeillard, vice-président du Conseil municipal et de M. Eugène Delard, conservateur du Musée.
Le succès de cette exposition, à en juger par les impressions recueillies auprès du public de l’ouverture et surtout du public du dimanche28, semble devoir de beaucoup dépasser le succès déjà considérable de ses aînées et surtout avoir un plus grand retentissement.
Reliure, ivoire et dentelle s’adressaient à un public d’élite, à un public féminin ; mais les métaux, revêtant une forme artistique, luttant par leur ductilité, par la grâce de leurs attitudes, par le charme de leur couverte aux tonalités si
diverses, avec la nature, qu’il s’agisse de la tige, de la feuille, et de la fleur, des plus communes ou des plus aimées,
cela avaitbesoin d’être démontré d’une façon indéniable,— ce qui résulte de cette exposition — pour convaincre le gros public.
Que nous sommes loin des après-midi de jeudi où, vers 1870, un des rares serruriers d’art de l’époque, Moreau père, apprenait à scs apprentis à forger, à même un morceau de fer, un petit bouqucL do violcttes; et comme les merveilles —
Si les Chambres, pour une raison ou pour une autre, refusent de s’occuper d’une loi sévère, en lui attribuant d’autres conséquences qu elle croit fâcheuses, il faudra donc y renon
cer. Mais alors il ne faudrait pas se bercer do l illusion que, sans elle, on obtiendra de bien sérieux résultats.
Ceci n’est pas dit pour décourager qui que ce soit: une amélioration, si petite qu’elle puisse êLre, est toujours un progrès ; mais il serait fâcheux qu’on crut obtenir ainsi tout ce qui était souhaitable.
P. P.
L’ARCHITECTURE
AU SALON DES ARTISTES FRANÇAIS
(Voyez page 309)
Salle IV
Les projets do concours, avons-nous dit précédemment, forment un abondant contingent au Salon de celLe année. En voici un que nos lecteurs connaissent pour l’avoir vu reproduit ici-même, il y a quelque temps. C’est le Groupe scolaire de Maisons-Al fort (Seine), dont l’cxposanL est M. Ch. Morice. Après le succès que remporta ceLte oeuvre au concours, il est à peine utile de dire tout le bien que nous en pensons.
Ajoutons cependant — pour la gloire de l Ecole — que le type de plan adopté par M. Morice nous rappelle un autre groupe scolaire à Saint-Oucn, plus ancien et également primé au concours et dont les heureux lauréats furent nos distingués confrères MM. Maislrasseet R. Berger, de l’atelier Guadet.
Qui saura penser de lui-même et former de nobles idées, qu’il prenne, s’il peut, a dit un profond philosophe la manière et le tour élevé des maîtres. Toutes les richesses de l’expression appartiennent de droit à ceux qui savent les mettre à leur place. M. Morice a prouvé qu’il a su être
cet ordonnateur par excellence. D’ailleurs, qui peut se vanter de trouver tout dans son propre fonds?
Pour revenir au projet exposé, disons que c’est une étude parfaite sous tous les rapports. Les façades ont bien ce caractère attrayant qui sied à un édifice scolaire; les cours découvertes sont dans de très bonnes conditions d’aération,
de salubrité eLde lumière. Par surcroît, le côté représentatif rend le travail de M. Morice agréable et éminemment intéressant.
C’est encore un projet de concours que celui qui se déroule à la suite sur sept châssis portant la signature de notre
jeune et déjà si brillant confrère, M. G.-J. Lisch fils. La mention : « appartient à la municipalité d’Orléans »,quc l’on lit près de son nom dans le catalogue, nous prévient que son projet de Musée pour la dite ville a obtenu un prix. Ce succès no nous surprend pas. M. Lisch junior est do force
à s’attaquer aux compositions les plus hardies. Celle qui nous occupe exigeait en outre un labeur considérable que notre collègue sut mener à bien avec un talent qui a de qui tenir.
M. L. Lesage présente quatre petits châssis où l’on voit une série de relevés, principalement des coupes, d anciennes caves à Pontoise (S.-el-O.). C’est un travail consciencieux, préparé en vue d’une publication dans une revue d’archéologie.
Avec M. E. Broux, élève de M. Genuys, nous goûtons de nouveau les effets attachants de beaux rendus réunis à d’excellentes études. Sa Villa en Provence dénote, au premier coup d’œil, un tempérament artistique des plus accentués.
Nous avons surtout remarqué la vue en perspective qui est superbe d’habileté et d’harmonie. Le même auteur expose encore deux aquarelles que nous trouverons plus loin. Nul doute qu’elles nous accrocheront au passage.
M. G.-W. Jacoby, un confrère américain, expose un projet do Gymnase et Bains publics, pour quartier peuplé à New- York. A considérer l’ensemble de ses trois châssis, on devine l’intense nervosité qui a présidé à leur établissement.
Il est permis, certes, de préférer des dessins plus arrêtés et plus calmes, des touches plus spontanées; mais c’est une œuvre très savante et bien personnelle qui a son mérite. Au point de vue de la conception, il n’y a rien à dire : c’est vaste, puissant et grave comme il convient pour l’Amérique.
(A suivre,) A. Gelbert.
LES ARTS DU MÉTAL
AU MUSÉE GALLIERA
Après la reliure, l ivoire et la dentelle, le Comité, qui est aussi Jury permanent, des expositions du Musée Galliera,
présidé par M. Quentin-Baucharl, conseiller municipal, nous convie à une quatrième exposition : celle du Fer forgé, du Cuivre et de l’Etain. Cette exposition a été inaugurée le mer
credi 24 mai par M. de Selves, préfet de la Seine, assisté de M. Rebeillard, vice-président du Conseil municipal et de M. Eugène Delard, conservateur du Musée.
Le succès de cette exposition, à en juger par les impressions recueillies auprès du public de l’ouverture et surtout du public du dimanche28, semble devoir de beaucoup dépasser le succès déjà considérable de ses aînées et surtout avoir un plus grand retentissement.
Reliure, ivoire et dentelle s’adressaient à un public d’élite, à un public féminin ; mais les métaux, revêtant une forme artistique, luttant par leur ductilité, par la grâce de leurs attitudes, par le charme de leur couverte aux tonalités si
diverses, avec la nature, qu’il s’agisse de la tige, de la feuille, et de la fleur, des plus communes ou des plus aimées,
cela avaitbesoin d’être démontré d’une façon indéniable,— ce qui résulte de cette exposition — pour convaincre le gros public.
Que nous sommes loin des après-midi de jeudi où, vers 1870, un des rares serruriers d’art de l’époque, Moreau père, apprenait à scs apprentis à forger, à même un morceau de fer, un petit bouqucL do violcttes; et comme les merveilles —