le mot n’est pas trop fort — de l’exposition actuelle, dénotent encore des progrès insoupçonnés pour la plupart dans l’art de travailler le métal !
Et puis le grand mérite des œuvres réunies en ce moment au Musée Galliera, c’est qu’elles s’adressent par leur emploi à un très grand nombre d’industries différentes, depuis plu
sieurs de celles du bâtiment jusqu’aux industries de luxe; car tels modèles exposés là ont été commandés par nos pre
miers bijoutiers-joailliers pour faire revivre en France des travaux de métal damasquiné, or incrusté dans l’acier par exemple, qui, après avoir été autrefois le monopole de cer
taines villes de Flandre et des Pays-Bas Espagnols, de Liège notamment, n’occupent plus guère que quelques rares ouvriers en Espagne.
De telles expositions, entreprises purement désintéressées dans l’intérêt de l’art, ne sauraient être trop prônées et font le plus grand honneur à leurs organisateurs en même temps qu’à la ville de Paris qu’elles contribuent à maintenir au premier rang dans le domaine de l’art.
Gu. L.


FORTIFICATIONS DE LILLE


M. Delory, député et ancien maire de Lille, avait fait part au ministre de la guerre de la crise que subissent les indus
tries de la construction dans cette ville. Celle-ci a besoin de prendre une plus grande extension, à laquelle les remparts mettent un sérieux obstacle. M. Delory demandait donc au ministre s’il ne pourrait pas autoriser quelques percées dans l’enceinte ; ce qui, sans nuire aux intérêts de la défense militaire, favoriserait singulièrement une reprise active des travaux de construction.
M. le ministre a répondu en faisant part de ses excellentes intentions; mais une grave question financière peut se trouver engagée ; une sérieuse étude préalable est donc nécessaire, et elle ne peut commencer que sur des données plus précises.
En conséquence, le conseil municipal de Lille devra rédiger des propositions fermes, spécifiant le nombre, la situation, la largeur des ouvertures à pratiquer dans l’enceinte; indiquant aussi l’étendue des terrains de la fortification que la Ville demande à occuper.
A ces renseignements tout officiels on peut, dès à présent, joindre quelques indications complémentaires.
Le génie militaire qui devra, certainement, juger en dernier ressort de l’emplacement à choisir, s’occupe dèsà présent d’examiner le choix à faire.
Un projet plus vaste avait été soumis à la Chambre vers le mois dernier ; il supprimait, autour des enceintes protégées par les forts, la deuxième et la troisième zone, ce qui permettrait do bâtir à peu de distance de l’enceinte. Confor
mément à ce qui s’est produit pour Paris, les défenseurs do l’hygiène lilloise demandent lo maintien do la première zone destinée à demeurer comme zone d’aération indispensable.
Mais une autre proposition avait été faite concurremment: celle du démantèlement complet. D’après la note que nous avons sous los yeux, ce projet no serait vu d’un œil absolu
ment bienveillant par l’administration supérieure; voici d’ailleurs les propres termes de cette note :
« Les entreprises particulières qui spéculent sur ce déman
tèlement — et qui, comprennent nombre de capitalistes étrangers — mettent actuellement en œuvre toute l’in
fluence qu’elles peuvent posséder sur le conseil municipal delà ville pour contrebattre les propositions du ministre de la guerre. Le comité du démantèlement, qui déjà s’est constitué à Lille, chercherait, dit-on, à les faire étouffer.
« Mais le ministre de la guerre ne saurait être dupe d’une semblable tactique : on peut prévoir que le cas échéant, jusqu’à ce que le conseil municipal de Lille ait répondu au
sujet des percées, M. Berteaux ajournerait de son côté toute autre solution. ))
Nous n’avons pas à introduire ici une opinion particulière dans ce débat; nous n’avons qu’à indiquer les éléments de la discussion engagée.


THEATRE MUNICIPAL DE CETTE


PLANCHES 71 ET 72.
Le nouveau théâtre municipal a été édifié par M. Gour, directeur des travaux de la ville de Celle, sur le petit terreplein de l’avenue Victor-Hugo (terrain communal).
La municipalité de l’époque avait décidé d’y consacrer une somme de 600.000 francs, avec l’arrière-pensée d’en dépen
ser le double; et, en effet, successivement, elle a volé des crédits supplémentaires pour la décoration sculpturale et picturale qui avait dû être laissée de côté par l’architecte pendant l’élaboration de son projet.
Cette importante construction, com
mencée le 1er février 1898, n’a été livrée au public que le 12 avril 1904.
Ce délai, un peu long, est motivé d’une part: l°par les travaux qu’il a fallu exécuter dans l’eau, que l’on trouve dans
les fouilles à la côte moins 1m,90 de la bordure du trottoir ;
2° par une série de procès qui ont retar
dé son exécution dans les délais prévus.
Celle eau provient des infiltrations des canaux qui entourent complètement le quartier.
Cet édifice, isolé do toute part, mesure 60m,00 de long,
29m,00 de largo et
25m,00 de hauteur au pian du rez-de-chaussée. Echelle de 0m002.