Sur le môme côté, mais bien plus haut placé, se trouve un petit châssis où nous distinguons la silhouette d’une petite maison : « Ma maison » agrémentée de quelques détails. C’est vraiment peu pour un « médaillé antérieurement », tel que M. Ch.-J. Chaussepied, l’auteur de cet envoi. Il n’en est pas de môme de notre distingué confrère de Tourcoing, M. Ch.
Bourgeois, qui sait, lui, que « succès oblige ». Aussi, sans atteindre l’importance qu’avait son double envoi de l’année dernière, M. Ch. Bourgeois nous intéresse encore beaucoup avec son Projet d’église rurale, pour la commune de Châtelet (Belgique) — dont la façade principale est rendue supérieu
rement, — et principalement avec son Avant-projet de Moderne Castel, pour M. de S. C. que nous rencontrerons dans un instant.
M. Paul Pater expose un rendu à l’aquarelle sous les traits d’une Cheminée monumentale, celle de l’hôtel de Vogué, à Dijon. N’étaient les effets de couleurs un peu trop
brillants pour un intérieur, le relevé de M. Pater serait tout à fait bien.
Mais voici le Modem Castel de M. Ch. Bourgeois. C’est une fort jolie construction, dessinée et rendue avec un soin méti
culeux qui embrasse tous les détails ; façades aux multiples silhouettes, tourelles, pignons, terrasses, ponts, embarca
dère, parc, étang et, au surplus, une situation des plus pittoresques. On se prend à regretter de ne pouvoir se sub
stituer à M. de S. C., l’heureux propriétaire de celle princière demeure.
Le Projet d’église pour la ville de C..., fait en collaboration par MM. René Berger et Ad. Henry, que nous trouvons à la suite, est un apport très sérieux. D’ailleurs le talent de nos deux excellents confrères est connu. Notons seulement que leur projet est développé sur douze cadres d’une façon
magistrale, tant au point de vue de l’étude que du rendu, et que l’impression essentielle qui s’en dégage est celle de la puissante facture artistique. Aussi une troisième médaille vient-elle d être décernée par le jury du Salon à cette remarquable composition.
Une Galerie des fêles est le sujet qui a inspiré l’extrême virtuosité deM. A. Fournier de Saint-Maure, élève de M. Paulin. C’est une véritable « fête des yeux » que cette composition, rendue avec une délicatesse de tons qui indique un colo
riste des plus distingués. On y admire surtout les jolies et franches valeurs du modelé qu’il sait rendre avec une faci
lité, une sincérité et une souplesse qui attachent. On regrette seulement que l’artiste, soucieux peut-être de montrer toute son habileté, ait donné une importance trop égale à tous ses rendus.
Il y a là deux coupes, un plafond, un plan et une vue perspective. Le tout est présenté, comme nous venons de le dire, avec un grand cachot artistique ; il sied de louer à part la vue perspective qui concentre en elle toutes les qualités d’un solide et charmant talent. Cet envoi a valu à notre confrère une troisième médaille.
M. R. Gaillard est un artiste doublé d’un philanthrope. Il a élaboré une vaste Ecole de préservation de l’enfance qu’il nous montre sur quatre grands et longs châssis. Son projet,
est, certes, très intéressant; mais pour pouvoir l’analyser omme il convient, il nous faudrait connaître le programme.
Le jury du Salon qui le connaissait, lui, ne pouvait que se considérer satisfait, aussi décerna-t-il à l’œuvre de M. Gaillard une mention honorable.
Espérons que l’édification ne se laissera pas maintenant trop longtemps attendre. En ceci nous sommes, du reste,
d’accord avec M. Gustave Geffroy, l’éminent critique d’art, qui estime que la réalisation du susdit projet est urgente.
M. F. Lucas expose à côté un projet scientifique qui a le mérite d’être relativement moderne. C’est un Poste de télé
graphe sans fil, un robuste bâtiment dont la tour signalé
tique, qui le précède, joue le plus grand rôle. Une sobriété un peu moinssévèredans le rendu eût, sans nul doute, ajouté aux réelles qualités de ce projet un aspect plus attrayant.
M. Lamaizière père a participé, en collaboration avec son fils Marcel, au concours d’un Hôtel pour des Sociétés d’ingé
nieurs à Saint-Etienne. Nous avons déjà rencontré et signalé quelques projets similaires; celui-ci nous paraît des mieux compris. Les proportions y sont excellemment obser
vées et l’ensemble dénote un savoir-faire qui laisse une belle impression.
Enfin, terminons cette salle en mentionnant encore le châssis si originalement encadré où l’on aperçoit une Villa construite à Mers (Somme), par MM. Graf et Marin, architectes à Saint-Maur (Seine).
A. Gelbert.
Une rectification. — En parlant dans notre précédent article de l’envoi de M. P.-H. Chauvallon, nous avons dit que son relevé de l’Eglise de Saint-Loup du xn° siècle ne portait aucune cote et, chose plus grave, nous avons,
semble-t-il, donné à supposer que M. Chauvallon a fait ses études d’architecture à Romorantin. A ce sujet, nous venons de recevoir une lettre des plus courtoises de notre distingué confrère où il nous fait remarquer que, si nos comptes rendus prouvent avec quelle minutie nous exami
nons les envois du Salon, la critique qui le concerne ne peut aucunement lui être imputée, vu que le relevé qu’il a fait pour la Commission des monuments historiques lui fut demandé non coté. C’est un cas que nous ne pouvions,
certes, pas prévoir. En ce qui touche l’autre question, nous sommes heureux de reconnaître que M. Chauvallon a fait ses éludes d’architecture à Paris.
A. G.


CONSULTATIONS JURIDIQUES


Expropriation, Pignon, Mitoyenneté, Affichage.
1° La ville exproprie un immeuble A contigu à B. Le mur C était mitoyen à toute hauteur. La ville n’utilise pour la rue qu’une fraction de la partie expropriée et revend à X la partie hachée. X va y faire construire un bâtiment. X doit-il mo payer la mitoyenneté du mur C? Je prétends que si la ville