Mais il ne suffisait pas d’indiquer ces règles en restant dans les généralités, ainsi que font d’ordinaire les ouvrages purement théoriques. Le plus souvent, le constructeur, une
fois placé en face des applications, se trouve fortement embarrassé, en raison de la complexité même de ces appli
cations. Il est très rare, en effet, que celles-ci n’exigent pas simultanément du praticien l’étude assez compliquée des fondations, de la poussée des terres, des planchers, des combles, sur les murs, en même temps que la détermination du travail imposé aux matériaux ; la recherche des pressions exercées par l’action du vent, par celle des voûtes intérieures ; l’examen des efforts résultant de la répartition inégale des charges permanentes ou des surcharges acciden
telles, des poids placés en bascule ou même en porte-à- faux, etc., etc.
Il était donc nécessaire de guider le praticien au milieu de ce véritable dédale qui n’a rien de commun avec la sim
plicité tout élémentaire, et assez arbitraire, delapurethéorie:
etle seul moyen d’y parvenir était de multiplier les exemples d’application; exemples qu’il ne faut pas imaginer «dans le silence du cabinet», mais qu’il était nécessaire d’emprunter à la pratique journalière, telle qu’elle se présente en réalité.
Tous ceux qui figurent dans l’ouvrage s’appliquent donc à des cas qui se sont présentés pour l’exécution et ont été étudiés en vue de celle-ci.
En tête de chaque chapitre sont donc rappelés sommairement sous ce titre: Observations générales, les différentes règles pratiques qu’il est utile effectivement de rappeler au constructeur parce qu’il aura à en faire l’application dans les divers casque traite ce chapitre; règles qui ont d’ailleurs été établies dans les chapitres antérieurs d’après les notions élémentaires présentées au début.
Puis, pour chaque cas particulier, cette application est faite de telle manière qu’elle puisse être suivie, en quelque sorte pas à pas, par les praticiens. Les conclusions auxquelles conduit cette étude détaillée et qui aboutissent à adopter définitivement, à réduire ou augmenter les proportions ini
tiales, proposées par le constructeur, sont toujours repro
duites en lettres italiques, de manière à attirer tout de suite l’attention du lecteur et lui montrer, d’un coup d’œil, si luimême doit, en pareil cas ou dans un cas analogue, conserver ou modifier ces proportions.
Chaqueexempleestdoncun pointde repèrebien déterminé; etle constructeur, ayant à augmenter ou diminuer les por
tées, les charges, saura qu’en partant de cet exemple, il lui
suffira d’augmenter ou diminuer proportionnellement les dimensions indiquées.
On trouvera également, dans ces applications, plusieurs études sur la recherche des causes de désordres ou d’accidents.
Ajoutons enfin que, dans ce nouvel ouvrage, figurent un très petit nombre de formules théoriques, algébriques ou trigonométriques. Quelques-unes seulement étaient néces
saires, mais simplement pour justifier les règles pratiques nouvelles qu’il a fallu introduire, car, finalement, elles sont toujours remplacées par des règles de ce genre, qui n’ont plus besoin du langage mathématique etsetraduisent, en fin de compte, soit par de purs tracés graphiques, d’unegéométrie tout élémentaire, soit par des chiffres tout calculés.
C’est donc aux praticiens que s’offre l’Art de bâtir, aux personnes qui, par profession, ontà manier la pierre, le bois, le fer ou le moellon, le mortier ou le béton ; mais il doit, en
toute modestie, décliner l’ambition exagérée de contenter les personnes que séduit avant tout la satisfaction de manier des formules savantes et surtout compliquées. Ce genre d’ambition lui est totalement interdit.
Dans sa Causerie Scientifique, M. de Nansouty indique les chiffres suivants d’après les expériences de M. Johnson, relatées dans Y American Society of civils Engincers.
« Ce sont, dit-il, de jeunesingénieursd’uneécole technique, pesant chacun en moyenne 71k,9, qui se sont dévoués pour cette expérience; dévouement professionnel qui les honore, mais que l’on n’a pas poussé, bien entendu, jusqu’à l’écroulement des planchers expérimentés; tout ingénieur que l’on soit, on n’aime guère à pratiquer sur soi-même le faciamus experimentum in anima vili ».
De ces expériences il résulterait que l’on doit adopter, dans les projets, le chiffre de 875k par mètre carré. Ce chiffre ne correspondrait encore qu’à une charge statique, sans chocs, trépidations, ébranlements, etc.
Il doit, évidemment, être entendu que l’on suppose ici une charge momentanément produite par une accumulation peu ordinaire de foule, et probablement de foule assez tur
bulente, car ce chiffre de 875k paraît extrêmement élevé pour une charge réellement « statique ».
En effet, on ne peut guère, en temps ordinaire, supposer que, en se serrant déjà, un mètre carré de surface puisse recevoir plus de quatre personnes qui, à raison de 70k, repré
sentent un poids de 280k. Disons 300k si l’on veut : on serait encore loin de 875k, en allant même jusqu’à 400k.
On n’est guère en droit de supposer que, faisant de l’acrobatie, les spectateurs monteront sur les épaules les uns des autres et formeront des pyramides humaines.
En présence d’un pareil chiffre il faut probablement admettre que cette foule est, comme nous disions, particu
lièrement turbulente, frappe des pieds, saute en manière de réjouissance, et se livre à des commencements d’exultation
chorégraphique. S’il en est ainsi, nous n’avons plus rien à objecter.
On sait, effectivement, que pour les salles de danses il est prudent d’exagérer les charges dites statiques, supposées au repos. 11 est des danses où les mortels se contentent de glisser, sans appuyer, comme recommande un vieux dicton.
Mais il en est d’autres, quelques-unes importées d’Amérique, où l’on cherche à rivaliser avec l’antique bourrée. Alors les 875k on poids lourds peuvent bien n’être pas de luxe.
Classification et dimensions des roules et chemins.
En ma qualité d’abonné de la Construction Moderne, j’ai
l’honneur de vous demander, pour terminer un rapport, les
fois placé en face des applications, se trouve fortement embarrassé, en raison de la complexité même de ces appli
cations. Il est très rare, en effet, que celles-ci n’exigent pas simultanément du praticien l’étude assez compliquée des fondations, de la poussée des terres, des planchers, des combles, sur les murs, en même temps que la détermination du travail imposé aux matériaux ; la recherche des pressions exercées par l’action du vent, par celle des voûtes intérieures ; l’examen des efforts résultant de la répartition inégale des charges permanentes ou des surcharges acciden
telles, des poids placés en bascule ou même en porte-à- faux, etc., etc.
Il était donc nécessaire de guider le praticien au milieu de ce véritable dédale qui n’a rien de commun avec la sim
plicité tout élémentaire, et assez arbitraire, delapurethéorie:
etle seul moyen d’y parvenir était de multiplier les exemples d’application; exemples qu’il ne faut pas imaginer «dans le silence du cabinet», mais qu’il était nécessaire d’emprunter à la pratique journalière, telle qu’elle se présente en réalité.
Tous ceux qui figurent dans l’ouvrage s’appliquent donc à des cas qui se sont présentés pour l’exécution et ont été étudiés en vue de celle-ci.
En tête de chaque chapitre sont donc rappelés sommairement sous ce titre: Observations générales, les différentes règles pratiques qu’il est utile effectivement de rappeler au constructeur parce qu’il aura à en faire l’application dans les divers casque traite ce chapitre; règles qui ont d’ailleurs été établies dans les chapitres antérieurs d’après les notions élémentaires présentées au début.
Puis, pour chaque cas particulier, cette application est faite de telle manière qu’elle puisse être suivie, en quelque sorte pas à pas, par les praticiens. Les conclusions auxquelles conduit cette étude détaillée et qui aboutissent à adopter définitivement, à réduire ou augmenter les proportions ini
tiales, proposées par le constructeur, sont toujours repro
duites en lettres italiques, de manière à attirer tout de suite l’attention du lecteur et lui montrer, d’un coup d’œil, si luimême doit, en pareil cas ou dans un cas analogue, conserver ou modifier ces proportions.
Chaqueexempleestdoncun pointde repèrebien déterminé; etle constructeur, ayant à augmenter ou diminuer les por
tées, les charges, saura qu’en partant de cet exemple, il lui
suffira d’augmenter ou diminuer proportionnellement les dimensions indiquées.
On trouvera également, dans ces applications, plusieurs études sur la recherche des causes de désordres ou d’accidents.
Ajoutons enfin que, dans ce nouvel ouvrage, figurent un très petit nombre de formules théoriques, algébriques ou trigonométriques. Quelques-unes seulement étaient néces
saires, mais simplement pour justifier les règles pratiques nouvelles qu’il a fallu introduire, car, finalement, elles sont toujours remplacées par des règles de ce genre, qui n’ont plus besoin du langage mathématique etsetraduisent, en fin de compte, soit par de purs tracés graphiques, d’unegéométrie tout élémentaire, soit par des chiffres tout calculés.
C’est donc aux praticiens que s’offre l’Art de bâtir, aux personnes qui, par profession, ontà manier la pierre, le bois, le fer ou le moellon, le mortier ou le béton ; mais il doit, en
toute modestie, décliner l’ambition exagérée de contenter les personnes que séduit avant tout la satisfaction de manier des formules savantes et surtout compliquées. Ce genre d’ambition lui est totalement interdit.
LE POIDS DES FOULES
Dans sa Causerie Scientifique, M. de Nansouty indique les chiffres suivants d’après les expériences de M. Johnson, relatées dans Y American Society of civils Engincers.
« Ce sont, dit-il, de jeunesingénieursd’uneécole technique, pesant chacun en moyenne 71k,9, qui se sont dévoués pour cette expérience; dévouement professionnel qui les honore, mais que l’on n’a pas poussé, bien entendu, jusqu’à l’écroulement des planchers expérimentés; tout ingénieur que l’on soit, on n’aime guère à pratiquer sur soi-même le faciamus experimentum in anima vili ».
De ces expériences il résulterait que l’on doit adopter, dans les projets, le chiffre de 875k par mètre carré. Ce chiffre ne correspondrait encore qu’à une charge statique, sans chocs, trépidations, ébranlements, etc.
Il doit, évidemment, être entendu que l’on suppose ici une charge momentanément produite par une accumulation peu ordinaire de foule, et probablement de foule assez tur
bulente, car ce chiffre de 875k paraît extrêmement élevé pour une charge réellement « statique ».
En effet, on ne peut guère, en temps ordinaire, supposer que, en se serrant déjà, un mètre carré de surface puisse recevoir plus de quatre personnes qui, à raison de 70k, repré
sentent un poids de 280k. Disons 300k si l’on veut : on serait encore loin de 875k, en allant même jusqu’à 400k.
On n’est guère en droit de supposer que, faisant de l’acrobatie, les spectateurs monteront sur les épaules les uns des autres et formeront des pyramides humaines.
En présence d’un pareil chiffre il faut probablement admettre que cette foule est, comme nous disions, particu
lièrement turbulente, frappe des pieds, saute en manière de réjouissance, et se livre à des commencements d’exultation
chorégraphique. S’il en est ainsi, nous n’avons plus rien à objecter.
On sait, effectivement, que pour les salles de danses il est prudent d’exagérer les charges dites statiques, supposées au repos. 11 est des danses où les mortels se contentent de glisser, sans appuyer, comme recommande un vieux dicton.
Mais il en est d’autres, quelques-unes importées d’Amérique, où l’on cherche à rivaliser avec l’antique bourrée. Alors les 875k on poids lourds peuvent bien n’être pas de luxe.
CONSULTATIONS PRATIQUES
Classification et dimensions des roules et chemins.
En ma qualité d’abonné de la Construction Moderne, j’ai
l’honneur de vous demander, pour terminer un rapport, les