élément combustible. Toutes les précautions désirables au surplus ont été prises. Jamais un bidon d’essence ou toute autre matière inflammable n’ont été déposés dans ce garage. »
Merci, mon dieu ! On avait eu tort de nous signaler la présence des bidons incriminés, ou, tout au moins, de les consi
dérer comme éléments combustibles. Si bidons il y a, comme on l’affirme énergiquement d’autre part, ce sont des bidons inoffensifs qui ne renferment quoi que ce soit de ce qu’on
appelle, en excellents termes administratifs: foute autre matière inflammable.
Foin des matières inflammables! Il est vrai que les autos ne se meuvent guère, en général, sans quelque matière de ce genre. Evidemment, on ne pourrait les alimenter avec de simples allumettes de la régie, réputées incombustibles ou ininflammables.
Il doit donc y avoir quelque parL de l’essence, de la gazoline, du pétrole,de l’alcool aussi dénaturé que certains fils ou quelques pères. Mais où?
Voilà la question insoluble. Puisqu’il n’y a plus, pour cause majeure, ni écuries, ni remises, aucun petiL local loué au dehors, où donc a-t-on pu enfin mettre la matière inflammable dite: « toute autre» ?
Est -ce dans les bureaux ? est-ce dans le cabinet ministériel ? Alors, le remède serait bien pire que le mal. Il y a là
dessous un mystère véritablement inquiétant, troublant, et qui fait, par moments, naître de bien singuliers soupçons.
Quel est l’in pace, quelles sont les catacombes où les Colonies cachent et dissimulent à fous les yeux leurs inévitables bidons? Vont-elles, chaque nuit, les déposer, parmi les bombes exotiques, au pied d’arbres inconnus du profane,
dans les bois que l’on sait? Vont-elles, chaque malin, les retirer sans que l’octroi lui-même en prenne connaissance?
On l’avouera, les explications coloniales nagent dans des flots invraisemblables. Où sont les bidons ? Nous devons, nous voulons le savoir. Faudra-t-il le demander à Malato ou à Vallina ?
P. Planat.
Les journaux quotidiens rivalisent à qui ouvrira des concours ou des congrès. Dans le nombre, il en est d’inutiles,
de nuisibles ou même de ridicules; mais il en est aussi d’excellents. Celui qu’ouvrait le Journal, ces jours derniers, peut êLre heureusement rangé dans celte dernière catégorie.
L’habitation à bon marché est devenue une nécessité de premier ordre ; c’est une branche nouvelle de l’architecture,
à créer par des procédés tout spéciaux et dans un esprit tout nouveau. Trop longtemps, on s’était contenté do reproduire,
par des moyens plutôt misérables, de tristes copies de la maison à loyer ordinaire. À des besoins, à des usages tout différents, dont l’importance croît chaque jour, il fallait des solutions toutes différentes aussi.
Le problème est posé depuis bien des années ; des tentatives assez timides encore avaient été réalisées dès le début; bientôt l’esprit même dans lequel furent conçues ces créations se modifia, s’améliora. On comprit qu’un avenir nou
veau s’entr’ouvrait, laissant apercevoir un art de construction dont on n’avait certes pas l’idée auparavant.
Art très complexe dès sa naissance, car l’habitation à bon marché est destinée à des catégories très diverses d’occu
pants : ouvriers des villes ou des campagnes, ménages,
hommes ou femmes célibataires, petits employés des deux sexes, etc., etc.
Comprenant toute l’importance qu’allait prendre le développement de ces constructions originales, l’Etat, les Muni
cipalités ont apporté leur concours législatif ou pécuniaire.
L’essor est pris maintenant et il n’y a plus à douter qu’il ira fort loin.
On concédera à la Construction moderne que, dès ses débuts déjà lointains, elle a toujours suivi avec la plusgrande attention toutes ces innovations, pressentant l’avenir qui leur était réservé. Nos lecteurs ne s’étonneront donc pas que nous ayons prêté le plus vif intérêt au Congrès que vient de réunir le Journal.
*
* *
L’assistance, composée des représentants de Comités départementaux et de Sociétés ouvrières, était des plus nom
breuses, et se réunissait dans la Salle des Fêtes du Journal de la rue Richelieu.
Dès l’ouverture, séances de commissions : la première sous la présidence du président de la Fédération des habitations à bon marché de la Seine. Après discours de remercie
ments et félicitations du président, constitution du bureau, auquel sont, par acclamations, maintenus les membres du bureau même de la Fédération.
Plusieurs Commissions sont constituées, chacune spécialement chargée des études suivantes :
1° Intervention des pouvoirs publics dans la Constitution des Sociétés d’habitation à bon marché;
2° Questions fiscales : intervention de diverses contributions et extension des immunités fiscales actuelles;
3° Hygiène et économie des constructions; marchés entre les Sociétés et les entrepreneurs;
4 Fédération nationale et extension du conseil supérieur des habitations à bon marché;
5” Paiement des annuités d’amortissement restant dues au décès de l’actionnaire locataire, et questions diverses.
Seconde séance de l après-midi : préparation des rapports à lire dans les réunions plénières des jours suivants.
*
* *
La première de ces séances était présidée par M. Leray, architecte, secrétaire du Comité départemental de Nantes.
Parmi les nombreux vœux qui ontélé examinés en séance, et que présentait la première commission, on nous signale celui-ci principalement : que la Caisse des Dépôts et Consi
gnations consente dorénavant des prêts directs au taux maximum de 2,50 0/0, prime de risque comprise.
Plusieurs résolutions, adoptées par la seconde Commission (taxes fiscales), réclament l’exonération des droits de timbre et autres taxes et obligations des Sociétés d’habitations à bon marché.
La troisième Commission avait rédigé un code complet d’hygiène appliquée à cos habitations. Il a été approuvé, à l’unanimité, par l’assemblée qui a, de plus, décidé de consti
Merci, mon dieu ! On avait eu tort de nous signaler la présence des bidons incriminés, ou, tout au moins, de les consi
dérer comme éléments combustibles. Si bidons il y a, comme on l’affirme énergiquement d’autre part, ce sont des bidons inoffensifs qui ne renferment quoi que ce soit de ce qu’on
appelle, en excellents termes administratifs: foute autre matière inflammable.
Foin des matières inflammables! Il est vrai que les autos ne se meuvent guère, en général, sans quelque matière de ce genre. Evidemment, on ne pourrait les alimenter avec de simples allumettes de la régie, réputées incombustibles ou ininflammables.
Il doit donc y avoir quelque parL de l’essence, de la gazoline, du pétrole,de l’alcool aussi dénaturé que certains fils ou quelques pères. Mais où?
Voilà la question insoluble. Puisqu’il n’y a plus, pour cause majeure, ni écuries, ni remises, aucun petiL local loué au dehors, où donc a-t-on pu enfin mettre la matière inflammable dite: « toute autre» ?
Est -ce dans les bureaux ? est-ce dans le cabinet ministériel ? Alors, le remède serait bien pire que le mal. Il y a là
dessous un mystère véritablement inquiétant, troublant, et qui fait, par moments, naître de bien singuliers soupçons.
Quel est l’in pace, quelles sont les catacombes où les Colonies cachent et dissimulent à fous les yeux leurs inévitables bidons? Vont-elles, chaque nuit, les déposer, parmi les bombes exotiques, au pied d’arbres inconnus du profane,
dans les bois que l’on sait? Vont-elles, chaque malin, les retirer sans que l’octroi lui-même en prenne connaissance?
On l’avouera, les explications coloniales nagent dans des flots invraisemblables. Où sont les bidons ? Nous devons, nous voulons le savoir. Faudra-t-il le demander à Malato ou à Vallina ?
P. Planat.
CONGRÈS DES HABITATIONS A BON MARCHÉ
Les journaux quotidiens rivalisent à qui ouvrira des concours ou des congrès. Dans le nombre, il en est d’inutiles,
de nuisibles ou même de ridicules; mais il en est aussi d’excellents. Celui qu’ouvrait le Journal, ces jours derniers, peut êLre heureusement rangé dans celte dernière catégorie.
L’habitation à bon marché est devenue une nécessité de premier ordre ; c’est une branche nouvelle de l’architecture,
à créer par des procédés tout spéciaux et dans un esprit tout nouveau. Trop longtemps, on s’était contenté do reproduire,
par des moyens plutôt misérables, de tristes copies de la maison à loyer ordinaire. À des besoins, à des usages tout différents, dont l’importance croît chaque jour, il fallait des solutions toutes différentes aussi.
Le problème est posé depuis bien des années ; des tentatives assez timides encore avaient été réalisées dès le début; bientôt l’esprit même dans lequel furent conçues ces créations se modifia, s’améliora. On comprit qu’un avenir nou
veau s’entr’ouvrait, laissant apercevoir un art de construction dont on n’avait certes pas l’idée auparavant.
Art très complexe dès sa naissance, car l’habitation à bon marché est destinée à des catégories très diverses d’occu
pants : ouvriers des villes ou des campagnes, ménages,
hommes ou femmes célibataires, petits employés des deux sexes, etc., etc.
Comprenant toute l’importance qu’allait prendre le développement de ces constructions originales, l’Etat, les Muni
cipalités ont apporté leur concours législatif ou pécuniaire.
L’essor est pris maintenant et il n’y a plus à douter qu’il ira fort loin.
On concédera à la Construction moderne que, dès ses débuts déjà lointains, elle a toujours suivi avec la plusgrande attention toutes ces innovations, pressentant l’avenir qui leur était réservé. Nos lecteurs ne s’étonneront donc pas que nous ayons prêté le plus vif intérêt au Congrès que vient de réunir le Journal.
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L’assistance, composée des représentants de Comités départementaux et de Sociétés ouvrières, était des plus nom
breuses, et se réunissait dans la Salle des Fêtes du Journal de la rue Richelieu.
Dès l’ouverture, séances de commissions : la première sous la présidence du président de la Fédération des habitations à bon marché de la Seine. Après discours de remercie
ments et félicitations du président, constitution du bureau, auquel sont, par acclamations, maintenus les membres du bureau même de la Fédération.
Plusieurs Commissions sont constituées, chacune spécialement chargée des études suivantes :
1° Intervention des pouvoirs publics dans la Constitution des Sociétés d’habitation à bon marché;
2° Questions fiscales : intervention de diverses contributions et extension des immunités fiscales actuelles;
3° Hygiène et économie des constructions; marchés entre les Sociétés et les entrepreneurs;
4 Fédération nationale et extension du conseil supérieur des habitations à bon marché;
5” Paiement des annuités d’amortissement restant dues au décès de l’actionnaire locataire, et questions diverses.
Seconde séance de l après-midi : préparation des rapports à lire dans les réunions plénières des jours suivants.
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La première de ces séances était présidée par M. Leray, architecte, secrétaire du Comité départemental de Nantes.
Parmi les nombreux vœux qui ontélé examinés en séance, et que présentait la première commission, on nous signale celui-ci principalement : que la Caisse des Dépôts et Consi
gnations consente dorénavant des prêts directs au taux maximum de 2,50 0/0, prime de risque comprise.
Plusieurs résolutions, adoptées par la seconde Commission (taxes fiscales), réclament l’exonération des droits de timbre et autres taxes et obligations des Sociétés d’habitations à bon marché.
La troisième Commission avait rédigé un code complet d’hygiène appliquée à cos habitations. Il a été approuvé, à l’unanimité, par l’assemblée qui a, de plus, décidé de consti