LETTRE DE SMYRNE FOUILLES ARCHÉOLOGIQUES
(Voir page 460.)
Sur le vaste emplacement d’Ephèse, une mission autrichienne poursuit depuis longtemps ces fouilles importantes.
Jadis M. Wood avait exploré la région d’Artemision. M. Benndorf s’est attaqué à la plaine qui s’étend entre la colline du théâtre et l’ancien port. Son successeur, M. Heberbey, a achevé de déblayer ce quartier: les environs du port,
l’agora grecque, le forum romain, les rues, le gymnase et aussi le théâtre (25 à 30.000 places). On a identifié les thermes de Constantin. On a rencontré beaucoup d’inscrip
tions, des bas-reliefs, des statues, notamment un beau bronze du iv° siècle avant notre ère, qui représente un athlète. Les dernières recherches ont été dirigées principalement sur deux points : l’agora grecque et la région à l’est du Forum
romain. Près du Forum ont été découvert, des propylées et une grande place rectangulaire, entourée d’un mur et d’un triple portique ; à l’agora, une belle porte hellénistique, une porte romaine et un édifice dans lequel une inscription a permis do reconnaître une bibliothèque. La surface de la salle proprement dite est de 288 mètres carrés et pouvait contenir plus de 20.000 livres. L’inscription dit que l’édifice a été construit aux frais de l’ypalos d’Ephèse Kelssos.
Une mission allemande, dirigée par M. Wiegand, fouille à Milet. Près de l’ancien port elle a déblayé complètement la petite agora, les portiques voisins et un somptueux nymphée, que décoraient d’innombrables statues. A l’intérieur de la ville, on a découvert une seconde agora, beaucoup plus grande, bordée d’un double portique et de magasins. De cette agora, une belle porte conduit au « bouleuterion » ou salle de sénat, qui est jusqu’ici le monument le plus ori
ginal de Milet. Cet édifice date du n° siècle avant notre ère: par des propylées tétraslyles, on entre dans une cour rec
tangulaire que des portiques bordent sur trois côtés ; au centre de la cour se dresse un autel décoré de bas-reliefs ; au fond, quatre portes donnent accès à la salle des séances, qui était couverte d’un toit et garnie de gradins en hémi
cycle. On a aussi dégagé plusieurs rues, des conduites d’eau, une partie des murailles hellénistiques, romaines ou byzan
tines, enfin le théâtre, qui était l’un des plus grands de l’Asie-Mineure et qui avait une riche décoration sculpturale. Au cours des fouilles on a découvert des mosaïques et fies statues archaïques.
On a pu reconnaître aussi le tracé de la voie sacrée qui conduisait de Milet au temple de Didymes. Le long de cette route, on a trouvé un hiéron et un beau monument funéraire de style dorique. A Didymes nous rencontrons un autre champ de fouilles : MM. Haussoulier et Pontremoli ont repris les travaux amorcés jadis par Rayet et Thomas. Ils ont dégagé les deux façades du gigantesque temple d’Apollon; ils ont recueilli des inscriptions précieuses pour l’his
toire des chantiers grecs ou de l’administration des temples et do très curieux chapiteaux à figures.
D. Apostolidhis.
L’ARCHITECTURE
AU SALON DES ARTISTES FRANÇAIS
( Voyez page 461)
Le Salon ferme aujourd’hui môme ses portes et nous nous apercevons, un peu tard, hélas! qu’il nous reste encore à citer un grand nombre d’envois.
Ce qui nous arrive est assurément regrettable, mais nous comptons sur l’amabilité de M. Planat pour trouver ici encore la semaine prochaine une petite place. De toute façon, il nous faut beaucoup abréger, tronquer môme, si nous vou
lons terminer notre agréable, mais périlleuse tâche, sans un cruel remords de nous trouver dans la nécessité de sacrifier quelques exposants intéressants.
Ceci dit, et on nous excusant à l’avance auprès de nos aimables lecteurs, continuons notre revue.
M. V. Clabaut nous arrête le premier, une seconde, avec son projet : Une nécropole pour incinération, où nous voyons employé le béton armé, « matériau » cher à M. de Baudot. C’est une étude qui demande à être développée davan
tage. — M. J. Duthoit expose une excellente vue d’une mai
son de rapport qu’il a édifiée à Orléans. — M. Ch. Quiédevillo a relevé avec art un. tombeau adossé contre un massif intérieur de la cathédralo d’Amiens. — M. A. Radel nous montre Un hôpital-hospice qu’il a exécuté pour la ville de Briénon (Yonne). C’est une construction simple et fort bienThéâtre à Priène.
Temple de Vénus, à Smyrne.