Créé en 1878, il fut pendant longtemps trop peu connu ; il avait le tort aussi d’être tropcher. Depuis unedizained’années pourtant, les fabricants surent y intéresser les architectes et les instruisirent mieux des réels services qu’ils pouvaient en tirer; les prix de vente s’étant abaissés en même temps, les usages s’en sont singulièrement multipliés. Aujourd’hui il n’est plus permis de l’ignorer.
La formule du sable-mortier coloré fut longtemps mystérieuse; mais il n’est rien qui puisse demeurer indéfiniment secret. Dans ces dernières années, plusieurs industriels avisés, séduits par les bénéfices réalisés par les créateurs de cet excellent produit, et jugeant avec raison que la vulgarisation en serait aussi profitable aux fabricants qu’aux ache
teurs, se sont adonnés à la fabrication de produits sinon identiques, du moins analogues ou similaires. Cette concur
rence a-t-elle créé une émulation entre les producteurs et déterminé une amélioration dans les procédés de fabrica
tion? C’est probable. Mais le résultat le plus apparent a été l’abaissement du prix de vente, fort agréable au constructeur et à son client; et ce procédé de construction très pratique est devenu du même coup économique.
Propriétés et avantages. —- Ces différents produits, que nous désignerons sous le nom générique de mortiers colorés (qu’ils s’appellent sable-mortier coloré, ou méialline, ou mortier-pierre ou de tout autre nom) ont des caractères com
muns, au point de vue des propriétés et des avantages, s’ils diffèrent un peu dans leur composition.
Ce sont, essentiellement, des composés dans lesquels le sulfate et le carbonate do chaux se trouvent associés à des sables siliceux blancs et de couleur, et à des agents modificateurs, durcissants et colorants.
Peu nous importe de connaître exactement les proportion suivant lesquelles s’opère le dosage des matières premières. Ce qui nous intéresse, c’est que, de ce dosage toujours cons
tant et d’un mélange bien exécuté, il résulte un produit par
faitement homogène et se présentant sous la forme d’une poudre, facilement transportable et utilisable.
Cette poudre s’emploie comme le plâtre et sert à créer de la pierre.
Comme le plâtre, les mortiers colorés s’appliquent en enduits, en revêtements, en moulures traînées au calibre, en
moulages et sculptures de toutes sortes. Du plâtre, ils ont l’adhérence et la facilité d’emploi.
De la pierre, les mortiers colorés ont l aspect, la coloration, la dureté, avec la netteté d’arêtes et de contours. On leur donne, en effet, les tons les plus variés de pierre, jus
qu’au granit et au porphyre, avec le grain correspondant à chaque variété. Disons pourtant que le ton le plus commu
nément usité est celui de la bonne pierre tendre, type Ver
gelé. Ces produits possèdent aussi la dureté de la pierre, et cela, non seulement à la surface, mais dais toute la masse do l’enduit, quand celui- ci est bien sec. Et même leur force de cohésion ne fait que s’accroître avec le temps, jusqu’à complète silicatisation. Comme la pierre, ils sont ingélifs et ne subissent ni retrait, ni fendillement par 1 exposition aux intempéries. Ils ne craignent pas l’humidité, qui se ressuie à la surface sous l’action du vent et du soleil. Ils sont même
insensibles aux émanations salines et conviennent bien, de ce fait, pour les constructions au bord do la mer.
Imitant bien la pierre naturelle, les mortiers colorés donnent aux habitations un aspecL de solidité et un caractère d’opulence, malgré leur prix de revient peu élevé. Enfin, ils
Une exploitation agricole. — Arciiiteete M. Delorme. — Pian général.