pour cette œuvre moins connue que le chef-d’œuvre précédent, et certainement inférieure.
Va-t-il jusqu’à croire qu’une «exécution publique » ne serait qu’un juste châtiment des auteurs?
Certes, Marie-Joseph Chénier ne vaut pas son frère André, ni comme poète ni comme homme; mais Gossec était un musicien fort estimable; méritait-il d’expier son hymne par une interprétation aussi cruellement imparfaite qu’on nous le promet?
Or, il est à remarquer que, même à l’époque, l Hymne du 14 Juillet ne fut jamais exécuté, ni bien ni mal. Pourquoi
serions-nous plus intransigeants que les contemporains et lui infligerions-nous les orphéons, les sociétés chorales, les orchestres improvisés et autres « éléments » dont peut disposer un 14 juillet?
*
* *
Aux musiciens succéda un statuaire, M. Paul Bargas, qui voudrait qu’à l automne prochain fût célébrée la fête de 1a. Pensée libre, parce qu’il y aura, dans cette mélancolique saison, un congrès de la Libre pensée.
La Libre pensée et la Pensée libre ne sont pas choses absolument ni nécessairement synonymes, et l’une n’implique pas obligatoirement qu’on fasse fête à l’autre. Prudemment et avec un tact parfait, M. Charles Morice intervint pour demander à la réunion de ne commémorer que les choses certaines d’obtenir l’assentiment universel.
Peut-être n’en existe-t-il pas beaucoup : raison de plus pour ne célébrer que celles-là. C’est ce que l’assemblée fut assez raisonnable pour accepter, après que M. Jules Rais eut présenté cette adroite conciliation :
« A une date encore inconnue, mais qui ne saurait être lointaine, on inaugurera le Penseur de Rodin : ce sera l’occasion de célébrer la fête de la Pensée... sans épithète ».
On sait, en effet, que ce Penseur très particulier a eu quelques malheurs sur la place du Panthéon; mais tout fait espérer qu’un sort meilleur lui est destiné un jour ou l autre; à une date inconnue mais lointaine, on l’inaugurera tout à fait, et ce jour-là, la Pensée pourra profiter, en toute li
berté, des réjouissances publiques qui ne manqueront pas de célébrer cet événement.
*
* *
On voit que de hautes et nobles conceptions furent discutées ce soir-là au café de l’Univers qui en gardera un ineffaçable honneur.
Redescendant maintenant des sommets, annonçons simplement que le Comité indépendant, aussitôt constitué, a nommé, séance tenante, M. Eugène Carrière pré
sident d’honneur, et M. Charles Morice président; que vingt noms d’adhérents nous seront prochainement révélés ;
que d’autres se feront ultérieurement connaître; que l’on est assuré « de l’appui moral de personnalités auxquelles leurs fonctions ne permettent pas de figurer officiellement, » — il ne leur manque que la parole; — qu’une réunion très prochaine aura lieu pour donner une forme définitive à tout ce qui n’était pas définitif encore.
Enfin, que toutes les adhésions nouvelles seront reçues avec enthousiasme, 41, avenue de Clichy.
P. Planat.
LE
Nous avons donné un compte rendu sommaire de l’exposition des projets, au nombre de cent vingt-sept, qui figu
raient au premier degré du concours de la fondation Roth
schild. (Voyez page 337.) Le jury avait retenu vingt-cinq de ces projets pour prendre part au deuxième degré du concours.
Exposés actuellement à la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, ces rendus à grande échelle permettront aux membres du jury d’apprécier l’ingéniosité des solutions proposées par les concurrents.
Dans l’article mentionné plus haut, nous avions indiqué schématiquement les six ou sept types auxquels s’étaient ralliés la majorité des concurrents.
Le jury, faisant preuve d’éclectisme, avait admis au deuxième degré des représentants de la plupart de ces types,
sauf de ceux qui paraissaient a priori trop défectueux au point de vue de la circulation d’air et de lumière, et que nous avions d’ailleurs signalés comme tels dans notre compte rendu.
Actuellement, on peut ranger les projets en trois groupes principaux : le quadrilatère fermé ; les îlots séparés; la disposition en ligne brisée. Chacun de ces types est, d’ailleurs, susceptible de plusieurs variantes.
Des conditions générales recommandées aux concurrents, auxquels la plus grande latitude était d’ailleurs laissée, il faut surtout retenir l’aération, la gaîté des bâtiments, l’absence de toute disposition pouvant évoquer l’idée de la cité ouvrière, de la caserne ou de l’hospice.
Un examen long et minutieux dechaque projet permettrait seul d’apprécier les dispositions intérieures du plan. Nous nous bornerons à donner notre impression sur l’aspect général des constructions et leur groupement.
4/3 bâti a adopté le quadrilatère fermé, tout au moins à rez-de-chaussée. A partir du premier étage, deux coupures viennent laisser pénétrer l’air dans le square central. C’est,
en somme, le type N* I (page 337) avec coupures et sans îlot central. Les façades, en briques, avec bow-windows espacés sont simples et conviennent bien à ce genre d’immeuble et au quartier.
Uiile dulci rentre dans le même type, mais quatre larges trouées donnent accès au square avec îlot central. Sur l’angle, une salle de conférences et des services communs s’élèvent à rez-de-chaussée seulement.
Les constructions offrent un peu trop de monotonie, et, à ce titre, ne paraissent pas avoir tenu assez compte des desiderata du programme. Il est vrai que le prix...
Louve romaine, dont la grande originalité avait séduit tous les visiteurs il y a deux mois, retrouve le succès provoqué par son plan en zig-zag (fig. VII, p. 388).
Malheureusement, à côté de plans très étudiés, nous ne trouvons que des fragments d’élévations, sobrement traités, et qui nous laissent voir des façades très simples dont le seul ornement est dans les doubles terrasses à l’italienne du couronnement. Mais avec un pareil (plan, la silhouette ne peut faire défaut à l’ensemble,
Va-t-il jusqu’à croire qu’une «exécution publique » ne serait qu’un juste châtiment des auteurs?
Certes, Marie-Joseph Chénier ne vaut pas son frère André, ni comme poète ni comme homme; mais Gossec était un musicien fort estimable; méritait-il d’expier son hymne par une interprétation aussi cruellement imparfaite qu’on nous le promet?
Or, il est à remarquer que, même à l’époque, l Hymne du 14 Juillet ne fut jamais exécuté, ni bien ni mal. Pourquoi
serions-nous plus intransigeants que les contemporains et lui infligerions-nous les orphéons, les sociétés chorales, les orchestres improvisés et autres « éléments » dont peut disposer un 14 juillet?
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* *
Aux musiciens succéda un statuaire, M. Paul Bargas, qui voudrait qu’à l automne prochain fût célébrée la fête de 1a. Pensée libre, parce qu’il y aura, dans cette mélancolique saison, un congrès de la Libre pensée.
La Libre pensée et la Pensée libre ne sont pas choses absolument ni nécessairement synonymes, et l’une n’implique pas obligatoirement qu’on fasse fête à l’autre. Prudemment et avec un tact parfait, M. Charles Morice intervint pour demander à la réunion de ne commémorer que les choses certaines d’obtenir l’assentiment universel.
Peut-être n’en existe-t-il pas beaucoup : raison de plus pour ne célébrer que celles-là. C’est ce que l’assemblée fut assez raisonnable pour accepter, après que M. Jules Rais eut présenté cette adroite conciliation :
« A une date encore inconnue, mais qui ne saurait être lointaine, on inaugurera le Penseur de Rodin : ce sera l’occasion de célébrer la fête de la Pensée... sans épithète ».
On sait, en effet, que ce Penseur très particulier a eu quelques malheurs sur la place du Panthéon; mais tout fait espérer qu’un sort meilleur lui est destiné un jour ou l autre; à une date inconnue mais lointaine, on l’inaugurera tout à fait, et ce jour-là, la Pensée pourra profiter, en toute li
berté, des réjouissances publiques qui ne manqueront pas de célébrer cet événement.
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On voit que de hautes et nobles conceptions furent discutées ce soir-là au café de l’Univers qui en gardera un ineffaçable honneur.
Redescendant maintenant des sommets, annonçons simplement que le Comité indépendant, aussitôt constitué, a nommé, séance tenante, M. Eugène Carrière pré
sident d’honneur, et M. Charles Morice président; que vingt noms d’adhérents nous seront prochainement révélés ;
que d’autres se feront ultérieurement connaître; que l’on est assuré « de l’appui moral de personnalités auxquelles leurs fonctions ne permettent pas de figurer officiellement, » — il ne leur manque que la parole; — qu’une réunion très prochaine aura lieu pour donner une forme définitive à tout ce qui n’était pas définitif encore.
Enfin, que toutes les adhésions nouvelles seront reçues avec enthousiasme, 41, avenue de Clichy.
P. Planat.
LE
CONCOURS DE LA FONDATION ROTHSCHILD
Nous avons donné un compte rendu sommaire de l’exposition des projets, au nombre de cent vingt-sept, qui figu
raient au premier degré du concours de la fondation Roth
schild. (Voyez page 337.) Le jury avait retenu vingt-cinq de ces projets pour prendre part au deuxième degré du concours.
Exposés actuellement à la salle des fêtes de l’Hôtel de Ville, ces rendus à grande échelle permettront aux membres du jury d’apprécier l’ingéniosité des solutions proposées par les concurrents.
Dans l’article mentionné plus haut, nous avions indiqué schématiquement les six ou sept types auxquels s’étaient ralliés la majorité des concurrents.
Le jury, faisant preuve d’éclectisme, avait admis au deuxième degré des représentants de la plupart de ces types,
sauf de ceux qui paraissaient a priori trop défectueux au point de vue de la circulation d’air et de lumière, et que nous avions d’ailleurs signalés comme tels dans notre compte rendu.
Actuellement, on peut ranger les projets en trois groupes principaux : le quadrilatère fermé ; les îlots séparés; la disposition en ligne brisée. Chacun de ces types est, d’ailleurs, susceptible de plusieurs variantes.
Des conditions générales recommandées aux concurrents, auxquels la plus grande latitude était d’ailleurs laissée, il faut surtout retenir l’aération, la gaîté des bâtiments, l’absence de toute disposition pouvant évoquer l’idée de la cité ouvrière, de la caserne ou de l’hospice.
Un examen long et minutieux dechaque projet permettrait seul d’apprécier les dispositions intérieures du plan. Nous nous bornerons à donner notre impression sur l’aspect général des constructions et leur groupement.
4/3 bâti a adopté le quadrilatère fermé, tout au moins à rez-de-chaussée. A partir du premier étage, deux coupures viennent laisser pénétrer l’air dans le square central. C’est,
en somme, le type N* I (page 337) avec coupures et sans îlot central. Les façades, en briques, avec bow-windows espacés sont simples et conviennent bien à ce genre d’immeuble et au quartier.
Uiile dulci rentre dans le même type, mais quatre larges trouées donnent accès au square avec îlot central. Sur l’angle, une salle de conférences et des services communs s’élèvent à rez-de-chaussée seulement.
Les constructions offrent un peu trop de monotonie, et, à ce titre, ne paraissent pas avoir tenu assez compte des desiderata du programme. Il est vrai que le prix...
Louve romaine, dont la grande originalité avait séduit tous les visiteurs il y a deux mois, retrouve le succès provoqué par son plan en zig-zag (fig. VII, p. 388).
Malheureusement, à côté de plans très étudiés, nous ne trouvons que des fragments d’élévations, sobrement traités, et qui nous laissent voir des façades très simples dont le seul ornement est dans les doubles terrasses à l’italienne du couronnement. Mais avec un pareil (plan, la silhouette ne peut faire défaut à l’ensemble,