faciliter l’adhérence ; sur les murs en briques, les joints devront avoir été dégradés sérieusement. Ce sous-enduil n’est autre chose que le produit original, mélangé à une quantité égale, en volume, de sable de rivière. Il ne doit jamais avoir moins d’un centimètre d’épaisseur;
2° L’enduit lui-même, avec le produit employé pur, sans autre mélange que l’eau nécessaire au gâchage. On l’applique sur le sous-enduit, après y avoir formé des arrachements avec le coupant delà truelle, et dix minutes environ après celui-ci, dans la saison chaude; en saison froide ou humide, quelques heures après ou le lendemain. L’enduit, bien
gâché et malaxé à la truelle, est jeté à la truelle ou appliqué à la taloche, puis dressé à la règle et à la berthelée du côté des dents, enfin recoupé à la berthelée du côté du tranchant. C’est du recoupage que dépend la régularité de ton et de grain. Un coup de brosse termine et parfait le travail.
Pour les moulures à traîner, bandeaux, entablements ou fortes saillies, il est recommandé, pour alléger la charge, de fixer dans le mur des rappointis, mélangés de clous à bateaux. On les dégrossit au moyen du sous-enduit, et on achève les moulures par l enduit pur, comme ci-dessus.
Dans les calibres servant au traînage de ces moulures, la tôle formant profil est plus forte que pour les moulures au plâtre, et taillée en biseau. On recoupe, en traînant en sens inverse le dernier coup de calibre.
Les joints se tirent en creux. On peut les reboucher avec du mortier d’un ton différent: blanc, gris ou de couleur; mais les joints non bouchés et purement tracés sont de beaucoup plus agréables d’aspect.
Quelques précautions sont à prendre dans l’exécution d’une façade entière ou de grandes surfaces, pour éviter les traces de soudures entre les différentes parties exécutées successivement. On peut, par exemple, arrêter et reprendre le travail dans le creux d’un joint, si le dessin en comporte ; sinon, descendre d’une traite, par deux ouvriers, un tableau uni sans joints.
Pour les moulages, on se sert d’un moule en plâtre, à bons creux, ou du moule en gélatine, suivant la finesse de détails qu’on veut obtenir. On savonne le moule fortement; puis on gâche le produit assez serré; avec un pinceau on applique la première couche, puis on verse dans le moule le sable-mortier coloré absolument pur, en le répartissant également partout, afin de former une couche d’épaisseur à peu près régulière. La prise une fois faite, on démoule et on laisse sécher à l’air libre. Deux ou trois jours après, on brosse la pièce avec une brosse un peu large et on a obtenu le grain de la pierre ordinaire. D.


XXXIIIe CONGRÈS NATIONAL


DES ARCHITECTES FRANÇAIS
(Stances de travaux : Vœux émis.)
Quoique ayant de fait duré du dimanche matin 18 au samedi soir 24 juin, la trente-troisième session du Congrès national des Architectes français n’a eu que quatre séances de travaux, les lundi matin 19 et jeudi matin 22, à Caen; les
vendredi après-midi 23 et samedi malin 24 juin, à Paris ; mais ces séances ont été bien remplies.
Trois questions principales ont été traitées dans ces séances : la Conservation des Monuments du Passé, la Révi
sion du Code civil, l’Expropriation pour cause d’insalubrité publique.
Quoique nous ne doutions pas que ces questions ne reviennent l’an prochain au Congrès qui se tiendra presque entiè
rement à Paris, il est bon d’indiquer l’état où les a laissées le Congrès de 1905.
La question de la Conservation des Monuments du Passé a été surtout traitée en conférence à Caen le lundi matin 19 par M. CharlesLucas, secrétairegénéral de la Caissede Défense mutuelle des Architectes, et a été reprise le samedi matin
24, pour les questions juridiques, Droit moral de l’auteur et Domaine public payant, qu’elle soulevait, par M. Georges Harmand, avocat à la Cour de Paris, membre du Conseil judiciaire de la Société centrale et de la Caisse de Défense mutuelle.
Elle a donné lieu à un vœu « ayant pour objet, en dehors de toute question politique et religieuse, l’application à la conservation des monuments du passé, des avantages résul
tant du Droit moral et du Domaine public payant, et l’Union
des Sociétés centrales, régionales et locales d’architectes et d’archéologues en vue d’assurer la conservation de ces monuments et la publication de petits traités illustrés destinés à les faire mieux connaître et aimer ».
On sait les graves préoccupations causées aux Sociétés d’architectes par l’institution d’une grande Commission près le Ministère de la Justice en vue de la Révision du Code civil.
Société centrale et Caisse de Défense mutuelle, Société des Diplômés, Association provinciale, Union Syndicale et Société Nationale, sans compter plusieurs Sociétés régio
nales, ont pensé qu’il y avait lieu d’étudier les modifications à demander à certains articles du Code concernant, soit la Responsabilité de l’architecte et le Privilège des constructeurs, soit les questions de mitoyenneté et autres techniques.
MM. Georges Harmand, avocat, et A. Gouault, architecte, se sont faits les principaux leaders du débat et ont fait voter, le samedi matin, 24 juin, à l’hémicycle de l’Ecole des Beaux-Arts, un vœu souhaitant : « l’Entente entre les Sociétés d’Architecles en vue de présenter à la Commission officielle de révision du Code civil un ensemble de projets de modifications. »
Quant à la question d’Expropriation pour cause d’insalubrité publique, question traitée surtout à Caen le jeudi
matin 22 par M. Dubuisson, de Lille, ancien président de la Société régionale des Architectes du nord de la France,
notre confrère s’est particulièrement attaché aux exemples
nous venant du Nord et de l’Est, laissant un peu de côté les pratiques delà loi anglaise; et le Congrès, sur sa proposition, a demandé : « Une intervention active auprès des Pouvoirs publics afin de faire voter par le Parlement le projet de loi sur les expropriations par zones (dénommé loi belge) ».
Comme on le voit, ces questions, bien présentées au Congrès de 1905, méritent d’être reprises en 1900 où, certainement, elles n’auront rien perdu deleur actualité.