affecté pourtant à aucun service entre leurs fonds, M. Demolombe pense que la distance doit être observée et qu’elle doit se compter, alors, de chaque côté, d’après la règle générale,
à partir de la ligne de séparation de la propriété commune dans la propriété particulière de chacun. C’est alors, en effet, qu’il est vrai de dire que l’un des communistes ne peut pas, dans son intérêt, imposer une servitude à la chose commune.
Il s agit donc de savoir si, dans l espèce, le terrain intermédiaire est bien un passage constitué par suite d’une servitude d’indivision à l’usage commun des deux héritages dont il forme un accessoire; si oui, la fenêtre peut être conservée.
Le Secrétaire du Comité de Jurisprudence,
H. Rayon.


LES DAMES


DES POSTES ET TÉLÉGRAPHES
On dit couramment: les Dames des Postes et Télégraphes, bien que beaucoup de ces sympathiques demi-fonctionnaires soient encore à l’état de demoiselles ; l’état du bouton qui précède la fleur. Les demoiselles sont-elles flattées d’être trai
tées comme dames? Cela est fort possible, probable aussi ; de même que les dames sont parfois flattées d’être traitées de demoiselles. En tous cas, personne n’a jamais protesté contre cette dénomination : les unes ont effectivement la possession d’état, les autres comptent bien ne pas tarder à se trouver dans le même cas, et tout le monde est content.
Ce n’est pas précisément pour arriver à cette conclusion — qui n’est qu’une satisfaisante constatation — que nous écrivons cet article. La circonstance qui nous y incite est la cérémonie toute récente où fut posée la première pierre do la Maison de ces dames. Cette maison va donc s’élever au n° 41 de la rue de Lille, à l’angle de la rue du Bac.
M. Bliault, l’architecte de la maison à hon marché qui fit beaucoup parler d’elle l’an dernier, et que nous avons publiée, est chargé d’en conduire les travaux.
Celte innovation, destinée à donner un abri décent, confortable même, à des dames seules, est évidemment inspirée d’un excellent espriL; elle réalisera un progrès d’utilité éminemment pratique et de haute moralité.
Ainsi qu’on nous l’apprend : « Celte œuvre, à la tête do laquelle se trouvent MM. Jules Siegfried et Gaston Menier
députés, a pour but de fournir aux employées de l’adminis
tration des postes, ainsi qu’à toutes les jeunes filles employées à dos titres divers dans les services de l’Etat, non seulement un logement offrant, au point de vue de l’hygiène et du confort, toutes les garanties désirables, mais aussi une nourri
ture saine et variée, et cela à des prix d’une extrême modicité. »
Si l’on fournit — ce qui est très souhaitable — une nourriture saine, abondante autant que variée, l’architecto n’y sera pour rien, et nous n’avons que de simples vœux à émettre à cet égard. Mais si M. Bliault réalise avec succès un programme aussi nouveau et aussi original, tous ses confrères auront à Ton féliciter. D’après les précédents, ce succès est d’ailleurs probable.
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M. Gérard, sous-secrétaire d’Etat, a tenu à poser lui-mômo la premièro pierre symbolique ; son premier pas, dans cette carrière nouvelle pour lui, était accompagné par
MM. Siegfried et Gaston Menier, président et vice-président de l’œuvre, et guidé par l’architecte.
Après les félicitations réciproques d usage, M. le sous-sccrétaire d Etat ajouta : « les outils qui vont servir à l édifi
cation de la Maison des dames employées des Postes (et Télé
graphes) ne devront pas être rangés lorsque l’édification en sera terminée; car il ne faut pas douter que d’autres maisons s’élèveront chaque année pour abriter un plus grand nombre d’employées. »
En écoutant ces sages et réconfortantes promesses, quelques-uns se demandèrent si le nombre des employées aux Postes (et Télégraphes) allait croître indéfiniment. La réponse est facile. — Sans même parler des Téléphones que Ton paraît avoir quelque peu négligés pour ne pas
perdre un temps éminemment précieux,— il est évident qu’un léger accroissement de personnel accélérerait peutêtre le fonctionnement do ces divers services. Mais il ne serait pas souhaitable, pour notre budget, que cet accrois
sement apparût comme devant être indéfini. M. le soussecrétaire pensait certainement aux employées de tous ordres; et qu’elles fussent dames ou demoiselles, il leur souhaite la Maison modèle où elles trouveront bon gîte et le reste : entendons par là la nourriture saine autant :que variée, variée autant que peu coûteuse, dont vont bientôt bénéficier les Postes, Télégraphes et même Téléphones.
Telle fut la véritable pensée de M. Bérard, on n’en saurait douter, et elle res te infiniment louable. Procédons donc coura
geusement à l’édification de la maison de dames, pour la plus grande édification des dames elles-mêmes. Quoi de plus enviable?
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Mettons maintenant sous les yeux de nos lecteurs le simple résumé de cette notice qui ne peut manquer, dès à présent, d’intéresser vivement nos lecteurs :
« Pour terminer la cérémonie, l’architecte a communiqué ensuite à M. Bérard les plans de la maison qui présentera une grande analogie avec les constructions établies pour les cercles féminins d’Angleterre et d’Amérique.
« Le sous-sol comprendra de vastes cuisines et d’immenses lavabos; le rez-de-chaussée, une spacieuse salle de réfectoire où Ton pourra manger par petites tables, ainsi que des salons de lecture et de réception, précédés d’un vaste hall, sorte de jardin d’hiver.
« Aux étages supérieurs seront installées les chambres à coucher, comprenant 106 lits.
« Tous les locaux seront éclairés à l’électricité, et la cour de l’immeuble sera transformée en un jardin aux gais et frais ombrages, sous lesquels les habitantes de cette confor
table demeure pourront oublier les fatigues et les soucis de leur profession. »
Ajoutons une excellente nouvelle qui sera fort agréable à nos lecteurs : nous devons à l’obligeance de M. Bliault la promesse que la publication de cette œuvre, intéressante et remarquable à tous les points de vue, leur sera réservée. Dès que le permettra l’état d’avancement des travaux, la Construction moderne leur en fera la surprise.


IIIe CONGRÈS INTERNATIONAL


DE L’ART PUBLIC
(Lieje : 15-21 septembre 1905.)
Ce Congrès, pour lequel les organisateurs — en tête des