5 aout 1905
LA CONSTRUCTION MODERNE
2° Série. 10e Année. 45.
XXe Année de la Collection.
ARCHITECTURE
Après le Salon, l’événement artistique le plus important de l’année, celui qui intéresse encore vivement le monde des arts, émeut le public et suscite les polémiques de la presse
quotidienne, c est, sans contredit, le Concours du Grand Prix de Rome.
i Cette manifestation est des plus utiles. Elle nous montre ce que l’Art français, le sens supérieur de la beauté, la sûreté du goût, la faculté d émouvoir et le don d’exprimer en rythmes souverains les sentiments éternels, peuvent attendre dans l’avenir de ses interprètes naturels.
Et, elfectivement, rien n’est plus concluant que ce concours définitif auquel ne participe que l’élite des élèves de notre grande Ecole, et ce après une suite des concours d’essai dont l importance est souvent des plus significatives. Le prestige do ce concours est encore rehaussé par le fait que le juge
ment définitif est prononcé par toutes les sections réunies do l Académie des Beaux-Arts. On sait que l’Institut a conservé une part principale dans la direction de l’enseignement de l Architecture à l’Ecole des Beaux-Arts, bien que celle-ci ait reçu depuis 1819 une organisation officiellement distincte.
G est ainsi qu’il décerne chaque année, outre le Grand Prix de Rome, de nombreux prix dus à des fondations particulières et dont nous avons souvenL parlé ici môme.
En principe, il ne peut être décerné par an qu’un premier Grand Prix et deux autres récompenses, seconds Grands Prix ou mentions honorables.
Si le jury trouve qu’une mention serait trop peu pour un
Dans le cas où l’Académie n’aurait pas décerné le Grand Prix — comme cela s’est déjà vu, — cette récompense peut être reportée à l’année suivante, s’il y a lieu, à titre do deuxième premier Grand Prix.
Il peut donc y avoir cette année-là : un premier Grand Prix, un deuxième premier Grand Prix, un premier second Grand Prix et un deuxième second Grand Prix !...
En notre année de grâce, les choses se sont passées régulièrement.
Le premier Grand Prix de Rome a été décerné à M. Camille Lefèvre, de l’atelier Laloux; le premier second Grand Prix fut remporté par M. F. Janin, également un Laloux. Venait ensuite l’ancien atelier Guadcl avec M. Charles Nicod qui a obtenu le deuxième second Grand Prix.
rêt des trois projets primés qu’ils trouveront fidèlement reproduits ici même.
Les réservoirs destinés à alimenter la grande ville en eau de source devraient être disposés sur une colline boisée dont les pentes formeraient un vaste ensemblo de prome
nades. Le front du mur du réservoir faisant face à la ville comporterait une majestueuse décoration architecturale. D’importantes masses d’eau s’échapperaient d’ordonnances d’architecture et de motifs de sculpture auxquels elles mêle
LA CONSTRUCTION MODERNE
2° Série. 10e Année. 45.
XXe Année de la Collection.
ACTUALITÉS CONCOURS DU GRAND PRIX DE ROME
ARCHITECTURE
Après le Salon, l’événement artistique le plus important de l’année, celui qui intéresse encore vivement le monde des arts, émeut le public et suscite les polémiques de la presse
quotidienne, c est, sans contredit, le Concours du Grand Prix de Rome.
i Cette manifestation est des plus utiles. Elle nous montre ce que l’Art français, le sens supérieur de la beauté, la sûreté du goût, la faculté d émouvoir et le don d’exprimer en rythmes souverains les sentiments éternels, peuvent attendre dans l’avenir de ses interprètes naturels.
Et, elfectivement, rien n’est plus concluant que ce concours définitif auquel ne participe que l’élite des élèves de notre grande Ecole, et ce après une suite des concours d’essai dont l importance est souvent des plus significatives. Le prestige do ce concours est encore rehaussé par le fait que le juge
ment définitif est prononcé par toutes les sections réunies do l Académie des Beaux-Arts. On sait que l’Institut a conservé une part principale dans la direction de l’enseignement de l Architecture à l’Ecole des Beaux-Arts, bien que celle-ci ait reçu depuis 1819 une organisation officiellement distincte.
G est ainsi qu’il décerne chaque année, outre le Grand Prix de Rome, de nombreux prix dus à des fondations particulières et dont nous avons souvenL parlé ici môme.
En principe, il ne peut être décerné par an qu’un premier Grand Prix et deux autres récompenses, seconds Grands Prix ou mentions honorables.
Si le jury trouve qu’une mention serait trop peu pour un
artiste qui obtient la troisième récompense, il décerne un premier second Grand Prix cl un deuxième second Grand Prix.
Dans le cas où l’Académie n’aurait pas décerné le Grand Prix — comme cela s’est déjà vu, — cette récompense peut être reportée à l’année suivante, s’il y a lieu, à titre do deuxième premier Grand Prix.
Il peut donc y avoir cette année-là : un premier Grand Prix, un deuxième premier Grand Prix, un premier second Grand Prix et un deuxième second Grand Prix !...
En notre année de grâce, les choses se sont passées régulièrement.
Le premier Grand Prix de Rome a été décerné à M. Camille Lefèvre, de l’atelier Laloux; le premier second Grand Prix fut remporté par M. F. Janin, également un Laloux. Venait ensuite l’ancien atelier Guadcl avec M. Charles Nicod qui a obtenu le deuxième second Grand Prix.
Examinons maintenant, succinctement, le programme afin do permettre à nos aimables lecteurs de mieux saisir l’inté
rêt des trois projets primés qu’ils trouveront fidèlement reproduits ici même.
Ce programme, donné par l’Institut, avait pour thème Un château d’eau pour la capitale d’un grand Etal.
Les réservoirs destinés à alimenter la grande ville en eau de source devraient être disposés sur une colline boisée dont les pentes formeraient un vaste ensemblo de prome
nades. Le front du mur du réservoir faisant face à la ville comporterait une majestueuse décoration architecturale. D’importantes masses d’eau s’échapperaient d’ordonnances d’architecture et de motifs de sculpture auxquels elles mêle