côté du bassin, enferment ainsi dans leurs bras des jardins à la française peuplés d’effets d’eau toujours bas. Sous la terrasse médiane qui sépare le motif supérieur de la partie inférieure de l’ensemble la pente du terrain est coupée par une série de terrasses en maçonnerie, reliées l’une à l’autre
« On peut reprocher à ce projet de ne pas nous montrer l’amorce des voies d’accès par le bas, et d’avoir, dans I’arrière-plan de colline auquel le château d’eau se rattache, cherché des complications architecturales inutiles. Mais l’ensemble est incontestablement le plus large et le plus imposant qu’aucun des concurrents ait créé. »
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Le n° 5, de M. Nicot, s’inspire dit encore M. Thiébault- Sisson, de la môme conception générale que celui de M. Janin : aspect massif et lourd d’une forteresse d’où s’échappent d’énormes trombes d’eau.
« Mais les fantastiques et lourds escaliers dont M. Nicot a flanqué son motif central, et qu’il fait reposer sur de grands arceaux, disposés en éventail, d’où partent d’autres cascades dont l’effet contrarie celui de la cascade du centre, me parais
sent singulièrement malheureux, et je ne trouve pas dans son plan la belle simplicité du projet de M. Janin. »
La partie inférieure du projet n° 4, de M. Ebrard, est ce qui a le plus séduit le critique; à la partie supérieure, il reproche les niches pratiquées dans le mur de face des réser
« Enfin, il faut louer deux des concurrents, MM. Bonnet (n° 1) et Tauzin (n° 10) pour le parti qu’ils ont su tirer, au point de vue du pittoresque de l’ensemble, des charmilles. Ils leur ont fait jouer, en les disposant en grandes lignes
touffues, trouées de vastes baies, un rôle architectural du plus heureux effet. Ils sont entrés ainsi à merveille dans le programme, et bien qu’il y ait chez eux quelque pauvreté dans le détail, je serais bien surpris si on ne tenait pas compte, dans le jugement, de l’aptitude dont ils ont témoigné à utiliser, en l’ennoblissant, la nature.
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* *
M. Arsène Alexandre commence par se montrer très sévère pour les concours d’architecture en général et pour les sujets qui y sont proposés, en particulier.
naissent les formules décoratives du temps passé et peuvent en faire « une salade qui déconcerterait bien les maîtres d’autrefois ».
Ils montrent surtout que les concurrents ont eu soin d’examiner et d étudier les œuvres de leurs professeurs, œuvres d’où ils tirent les assaisonnements de la salade.
Quant aux sujets proposés dans ces concours, leur défaut, leur moindre défaut :
« C’est d’être vagues, surannés, ne répondant en rien aux besoins de la vie moderne ; nos édifices récents prouvent
trop bien que cet enseignement laisse des traces ineffaçables. Peut-être le public et la critique elle-même se passionne
raient-ils davantage si l’on mettait au concours des choses beaucoup moins compliquées et beaucoup plus pratiques,
une gare, un théâtre, un marché, que sais-je? Mais il est entendu que, lorsqu’un sujet se rapproche un peu de la vie
vraie et non do l’inutile érudition « pure », les formules et les fioritures d’école demeurent imposées. »
Ceci dit, à l’éloge des concours et des programmes en général, M. Arsène Alexandre se hâte d’accorder que, cette fois, le sujet proposé ne serait pas absolument déconcertant et qu il pourrait même trouver son application dans l’avenir.
Rarement on avait vu à si belle fête les programmes du Prix de Rome. Ici l’on demandait aux concurrents, estime le critique, de descendre les réservoirs de Montmartre jusqu’au boulevard extérieur, « ce qui n’est pas bête du tout ».
Malheureusement, la plupart des concurrents n’auraient pas bien saisi la véritable beauté de cette donnée ingénieuse ; leur erreur serait imputable surtout au programme qui insistait trop sur la partie ornementale.
Passons aux appréciations. Pour M. Thiébault-Sisson, le projet de M. Janin était le plus recommandable, celui de M. Nicot venait ensuite. On a vu que, pour M. Arsène Alexandre, c’eût été l’inverse :
« M. Nicot a certainement conçu le plus beau et le plus large ensemble. Son idée de la magnifique nappe d’eau qui forme la véritable façade de l’édifice (et quelle admirable façade qu’une façade pareille !), puis aussi de la belle etample frise sculpturale qui décore les côtés et la partie supérieure, constituant comme un puissant cadre sculpté à ce « tableau d’eau », voilà qui est tout à fait d’un maître ou d’un artisLe capable de le devenir. »
En seconde ligne passerait M. Janin :
« M. Janin n’est pas non plus indigne d’attention. Son projet est simple, vigoureux, et se prête bien au côté vivant qu’impliquait le programme. La partie inférieure de son ensemble est toutefois un peu sèche et monotone.
« Après cela, on ne peut guère dire autre chose, des concours de MM. Ebrard, Lefèvre, Bonnet, Pons, Grisolia, Boussois et Tauzin, qu’une chose, commune à tous, c’est que ce sont de bons et savants élèves. Pour M. Tournon, on ne
peut guère l’apprécier équitablement ; son plan est bon et bien étudié ; mais quelque cause fortuite l’a empêché d’achever à souhait son élévation. »
Janin-Nicot, Nicot-Janin, tels étaient donc les pronostics delà critique d’art. On sait maintenant que cette opinion n’a été que partiellement acceptée par l’Institut.
Planche 89
La nouvelle Medersa, construite par M. Petit, a été inaugurée au printemps de cette année, par une cérémonie officielle.
par des rampes et égayées de cascatelles minuscules et de petits jets d’eau,.
« On peut reprocher à ce projet de ne pas nous montrer l’amorce des voies d’accès par le bas, et d’avoir, dans I’arrière-plan de colline auquel le château d’eau se rattache, cherché des complications architecturales inutiles. Mais l’ensemble est incontestablement le plus large et le plus imposant qu’aucun des concurrents ait créé. »
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Le n° 5, de M. Nicot, s’inspire dit encore M. Thiébault- Sisson, de la môme conception générale que celui de M. Janin : aspect massif et lourd d’une forteresse d’où s’échappent d’énormes trombes d’eau.
« Mais les fantastiques et lourds escaliers dont M. Nicot a flanqué son motif central, et qu’il fait reposer sur de grands arceaux, disposés en éventail, d’où partent d’autres cascades dont l’effet contrarie celui de la cascade du centre, me parais
sent singulièrement malheureux, et je ne trouve pas dans son plan la belle simplicité du projet de M. Janin. »
La partie inférieure du projet n° 4, de M. Ebrard, est ce qui a le plus séduit le critique; à la partie supérieure, il reproche les niches pratiquées dans le mur de face des réser
voirs et d’où l’eau ne pourrait s échapper d’une façon franche.
« Enfin, il faut louer deux des concurrents, MM. Bonnet (n° 1) et Tauzin (n° 10) pour le parti qu’ils ont su tirer, au point de vue du pittoresque de l’ensemble, des charmilles. Ils leur ont fait jouer, en les disposant en grandes lignes
touffues, trouées de vastes baies, un rôle architectural du plus heureux effet. Ils sont entrés ainsi à merveille dans le programme, et bien qu’il y ait chez eux quelque pauvreté dans le détail, je serais bien surpris si on ne tenait pas compte, dans le jugement, de l’aptitude dont ils ont témoigné à utiliser, en l’ennoblissant, la nature.
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M. Arsène Alexandre commence par se montrer très sévère pour les concours d’architecture en général et pour les sujets qui y sont proposés, en particulier.
Ces concours, estime-t-il, servent principalement à démontrer que les élèves savent employer convenablement les outils de l’architecte: compas, règle et tire-ligne, et con
naissent les formules décoratives du temps passé et peuvent en faire « une salade qui déconcerterait bien les maîtres d’autrefois ».
Ils montrent surtout que les concurrents ont eu soin d’examiner et d étudier les œuvres de leurs professeurs, œuvres d’où ils tirent les assaisonnements de la salade.
Quant aux sujets proposés dans ces concours, leur défaut, leur moindre défaut :
« C’est d’être vagues, surannés, ne répondant en rien aux besoins de la vie moderne ; nos édifices récents prouvent
trop bien que cet enseignement laisse des traces ineffaçables. Peut-être le public et la critique elle-même se passionne
raient-ils davantage si l’on mettait au concours des choses beaucoup moins compliquées et beaucoup plus pratiques,
une gare, un théâtre, un marché, que sais-je? Mais il est entendu que, lorsqu’un sujet se rapproche un peu de la vie
vraie et non do l’inutile érudition « pure », les formules et les fioritures d’école demeurent imposées. »
Ceci dit, à l’éloge des concours et des programmes en général, M. Arsène Alexandre se hâte d’accorder que, cette fois, le sujet proposé ne serait pas absolument déconcertant et qu il pourrait même trouver son application dans l’avenir.
Rarement on avait vu à si belle fête les programmes du Prix de Rome. Ici l’on demandait aux concurrents, estime le critique, de descendre les réservoirs de Montmartre jusqu’au boulevard extérieur, « ce qui n’est pas bête du tout ».
Malheureusement, la plupart des concurrents n’auraient pas bien saisi la véritable beauté de cette donnée ingénieuse ; leur erreur serait imputable surtout au programme qui insistait trop sur la partie ornementale.
Passons aux appréciations. Pour M. Thiébault-Sisson, le projet de M. Janin était le plus recommandable, celui de M. Nicot venait ensuite. On a vu que, pour M. Arsène Alexandre, c’eût été l’inverse :
« M. Nicot a certainement conçu le plus beau et le plus large ensemble. Son idée de la magnifique nappe d’eau qui forme la véritable façade de l’édifice (et quelle admirable façade qu’une façade pareille !), puis aussi de la belle etample frise sculpturale qui décore les côtés et la partie supérieure, constituant comme un puissant cadre sculpté à ce « tableau d’eau », voilà qui est tout à fait d’un maître ou d’un artisLe capable de le devenir. »
En seconde ligne passerait M. Janin :
« M. Janin n’est pas non plus indigne d’attention. Son projet est simple, vigoureux, et se prête bien au côté vivant qu’impliquait le programme. La partie inférieure de son ensemble est toutefois un peu sèche et monotone.
« Après cela, on ne peut guère dire autre chose, des concours de MM. Ebrard, Lefèvre, Bonnet, Pons, Grisolia, Boussois et Tauzin, qu’une chose, commune à tous, c’est que ce sont de bons et savants élèves. Pour M. Tournon, on ne
peut guère l’apprécier équitablement ; son plan est bon et bien étudié ; mais quelque cause fortuite l’a empêché d’achever à souhait son élévation. »
Janin-Nicot, Nicot-Janin, tels étaient donc les pronostics delà critique d’art. On sait maintenant que cette opinion n’a été que partiellement acceptée par l’Institut.
LA NOUVELLE MEDERSA D’ALGER
Planche 89
La nouvelle Medersa, construite par M. Petit, a été inaugurée au printemps de cette année, par une cérémonie officielle.