tion intégrale et impersonnelle de la réalité. Nul ne peut échapper à cet arrêt qui est définitif désormais.
Le papier ordinaire de l ancien texte se prêtait mal à ce mode d’impression, il faut le reconnaître. De là nécessité de cette seconde modification qui permettra dorénavant de donner aux illustrations du texte la même valeur qu’aux planches elles-mêmes.
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Mais celles-ci, nous objectera-t-on encore, n’auront-elles pas à souffrir de la réduction de format projetée ?
Nullement, répondrons-nous. D’abord la réduction est insignifiante et n’aura guère pour conséquence que de diminuer un peu les marges; ce qui n’a pas grande impor
tance. Ensuite, nos lecteurs n’auront pas à s’en plaindre, bien au contraire; et voici comment.
Sur les instances de la jeune Construction Moderne, et pour fêter, comme nous disions, sa majorité, on lui accorde vingtsix planches supplémentaires. Au lieu de cent quatre planches annuelles, elle offrira donc à ses fidèles abonnés et amis : cent trente planches annuelles, traitées avec le même soin que par le passé. Nul ne s’en plaindra, nous en avons quelque espoir.
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On voit que la Construction Moderne a su obtenir de ses éditeurs et parrains, dont elle fait ce qu’elle veut, de très
lourds sacrifices, destinés à la rajeunir et qui lui permettront de se présenter dans le monde sous de nouveaux et brillants atours.[Ses parrains ont eu, d’ailleurs, d’autres raisons encore de lui faire toutes ces concessions.
Comme toute œuvre qui réussit, ce journal ainsi que les publications qu’il a successivement engendrées ont eu promptement des imitateurs. Tout le monde n’a pas beau
coup d’imagination, et il est plus à la portée de ce même tout le monde d’imiter ce qu’il n’aurait pas su créer soimême. Il est flatteur pour une publication de voir que tout ce qu’elle innove est aussitôt copié par d’autres ; c’est la meil
leure preuve que les innovations sont bonnes et ont fait une heureuse impression partout.
Seulement, s’il y a des imitations médiocres, il en est d’autres qui sont tout à fait mauvaises; alors l’original est moins flatté.
Lorsqu’on se regarde, du coin de l’œil, en passant devant un magasin décoré de glaces, on trouve généralement — à tort ou à raison — quelque plaisir à voir ses traits reproduits par ce miroir très pur et très fidèle,
Mais lorsqu’on se voit dans un miroir concave, convexe ou ondulé, on éprouve moins d’agrément à reconnaître vague
ment sa physionomie personnelle, agrémentée d’un nez en forme de pyramide ou de tubercule proéminent, ou d’oreilles en forme de plats à la Bernard Palissy. Le plus triste est qu’il subsiste malgré tout une ressemblance des plus contrariantes.
Pareille mésaventure nous est parfois arrivée; nous voudrions qu’elle ne nous arrivât pas aujourd’hui. Nous inau
gurons une nouvelle modification, que nous croyons
heureuse; il est à penser, peut-être à craindre, que nos fidèles imitateurs ne veuillent suivre la même voie.
Toutefois, ces améliorations sont fort coûteuses;
aussi les parrains de la Construction Moderne ont-ils conçu quelque espoir que la dépense découragerait quelquesuns de nos consciencieux disciples, et que le progrès réalisé par nous a quelques chances de rester notre spécialité. Les prodigalités ne sont pas à la portée de tout le monde.
Nos lecteurs savent maintenant les surprises qui les attend. Nous n’avons plus qu’à signaler le fait suivant : Dès le
premier numéro d’octobre prochain, la Construction Moderne apparaîtra sous sa nouvelle parure et lancera la mode prochaine.


Qu’on se le dise. P. P. LE CHATEAU DE SASSENAGE


Planches 101, 102.
Le château de Sassenage, qui fait l’objet de cette publication, a été construit près de l’emplacement d’un château historique brûlé au xvie siècle. Il est situé à 6 kilomètres de Grenoble, sur un coteau d’où on découvre la chaîne des Alpes.
Il est construit sur un rocher : les moellons des murs sont des calcaires de Sassenage qui servent à faire la chaux bien connue du même nom et qui rivalise avec les chaux du Theil. Les encadrements de baies sont en tuf, ainsi que les corni
ches et une tour. Les lucarnes et meneaux sont en pierre de Lucenay près Lyon.
Cette [belle construction est l’œuvre da MM. Chatrousse et feu Ricoud, architectes de Grenoble dont le talent est si apprécié.
Le château se compose d’un sous-sol élevé servant de serre, de remise d’automobile et de bicyclettes, et de caves à vin;
D’un rez-de-chaussée, pour les appartements de réceptions, d’un premier étage pour chambres et d’un étage dans la toiture, éclairé sur la façade par de grandes lucarnes.
En avant, est située une belle terrasse d’où on voit l’entrée des Cuves de Sassenage, bien connues des Touristes.
Une grande cascade et une pièce d’eau achèvent le cadre de cette habitation.
A l’intérieur, tous les plafonds sont à la française, en bois de sapin de choix des forêts de la Grande Chartreuse et du Villard-de-Lans.
Tous les murs sont peints à l’huile avec décoration ou tendus en étoffes. En général de hauts soubassements en noyer protègent les murs.
L’éclairage est électrique.
La pièce d’eau et le parc sont éclairés par une lampe à arc placée dans une petite échauguette en tuf à un angle du château.
La chapelle est placée sur l’entrée, en guise de porche, un peu comme à Nantouillet.
Voici le prix de revient de cette construction, y compris la loge du gardien, à l’entrée du parc.
1» Fouilles, bétons, maçonneries. ....... 97.955 83
plâtrerie, clissons, crépis et enduits. . . . 54.042 39 2° Zinguerie, plomberie, canalisation d’eau et
tout à l’égoût....................................................... 27.688 76 3° Serrurerie........................................................... 28.177 21