la quasi-spécialité du lycée Saint-Louis, et, des institutions particulières lui faisant concurrence tout à l’entour, le Conseil académique pensa qu’il fallait le mettre à la hauteur des exigences modernes ; le Conseil municipal estima que c’était une juste opinion.
On constata que « les classes étaient trop petites, que les salles d’études, les dortoirs, l’infirmerie étaient installés dans des conditions défectueuses ; que les cours de récréations étaient de véritables puits, sans air, sans soleil, où les réser
voirs de la Ville entretenaient une constante humidité. Une épidémie grave de typhoïde, en 1900, avait prouvé la nécessité d’une solution. »
Effectivement les hasards de l’édilité avaient rendus mitoyens le lycée et le réservoir municipal dont on voit actuellement l’entrée monumentale, légèrement funéraire mais ultra-classique, dans la rue Racine perpendiculaire au boulevard Saint-Michel. L’eau ne saurait donc manquer, ni
pour la préparation de l abondance que l’Université distribue à ses disciples sans aucune parcimonie, ni pour des bains qu’elle s’obstine généralement à ne leur offrir qu’avec une discrétion beaucoup moins louable.
Mais enfin, de cette promiscuité, mal utilisée peut-être, naissait l’humidité envahissante des cours. Nous ne parlons des cours qu on y professe, mais de celles où les élèves sont censés jouer. On supprimera les réservoirs et ce sera l’occa
sion d’une transformation longtemps désirée, longtemps attendue.
Ceci permettra d’élever des bâtiments nouveaux, le long de cette même rue Racine; on ne s’en tiendra pas là. Du
côté opposé, on expropriera plusieurs immeubles qui n’étaient cependant pas de construction fort ancienne, et l’on créera un tronçon de rue qui sera, tant bien que mal, le prolongement de la vieille rue de Vaugirard, une des plus
longues, certainement, de Paris. Sur ce terrain ainsi déblayé on installera de nouveaux bâtiments.
Tous comptes faits, le collège sera dorénavant un vaste quadrilatère assez irrégulier, continuant à prendre façade sur le boulevard Saint-Michel, bordé à droite par la rue
Racine, à gauche par la rue de Vaugirard prolongée, et enclos sur l’arrière par la non moins ancienne rue Monsieurle-Prince, sur laquelle subsisteront encore, malheureuse
ment, plusieurs immeubles. A l’intérieur s’espaceront quatre cours : trois grandes et une petite; la cour d’honneur avec
entrée principale sur le boulevard; à droite les deux autres grandes cours qu’on a le bon esprit de réunir en une seule. On a même conçu l’espoir d’y ménager un peu de verdure,
jusqu’au jour où l’on y installera des préaux couverts, des annexes, etc.: car c’est ainsi qu’aboutissent généralement de sages et généreuses prescriptions hygiéniques.
Pour le moment, la surface des cours sera à peu près égale à celle des bâtiments, ce qui constituera une proportion à peu près acceptable ; pour un lycée parisien surtout qui n’a pas le droit ni les moyens de se montrer trop difficile.
Le Conseil académique, le Conseil municipal, la Préfecture de la Seine sont, paraît-il, en complet accord désor
mais; la dépense est évaluée à trois millions, dont l’Etat fournira la moitié.
S
Château de Sassenage: Grand Salon. — Architectes : MM. Chatrousse et Ricoud.
On constata que « les classes étaient trop petites, que les salles d’études, les dortoirs, l’infirmerie étaient installés dans des conditions défectueuses ; que les cours de récréations étaient de véritables puits, sans air, sans soleil, où les réser
voirs de la Ville entretenaient une constante humidité. Une épidémie grave de typhoïde, en 1900, avait prouvé la nécessité d’une solution. »
Effectivement les hasards de l’édilité avaient rendus mitoyens le lycée et le réservoir municipal dont on voit actuellement l’entrée monumentale, légèrement funéraire mais ultra-classique, dans la rue Racine perpendiculaire au boulevard Saint-Michel. L’eau ne saurait donc manquer, ni
pour la préparation de l abondance que l’Université distribue à ses disciples sans aucune parcimonie, ni pour des bains qu’elle s’obstine généralement à ne leur offrir qu’avec une discrétion beaucoup moins louable.
Mais enfin, de cette promiscuité, mal utilisée peut-être, naissait l’humidité envahissante des cours. Nous ne parlons des cours qu on y professe, mais de celles où les élèves sont censés jouer. On supprimera les réservoirs et ce sera l’occa
sion d’une transformation longtemps désirée, longtemps attendue.
Ceci permettra d’élever des bâtiments nouveaux, le long de cette même rue Racine; on ne s’en tiendra pas là. Du
côté opposé, on expropriera plusieurs immeubles qui n’étaient cependant pas de construction fort ancienne, et l’on créera un tronçon de rue qui sera, tant bien que mal, le prolongement de la vieille rue de Vaugirard, une des plus
longues, certainement, de Paris. Sur ce terrain ainsi déblayé on installera de nouveaux bâtiments.
Tous comptes faits, le collège sera dorénavant un vaste quadrilatère assez irrégulier, continuant à prendre façade sur le boulevard Saint-Michel, bordé à droite par la rue
Racine, à gauche par la rue de Vaugirard prolongée, et enclos sur l’arrière par la non moins ancienne rue Monsieurle-Prince, sur laquelle subsisteront encore, malheureuse
ment, plusieurs immeubles. A l’intérieur s’espaceront quatre cours : trois grandes et une petite; la cour d’honneur avec
entrée principale sur le boulevard; à droite les deux autres grandes cours qu’on a le bon esprit de réunir en une seule. On a même conçu l’espoir d’y ménager un peu de verdure,
jusqu’au jour où l’on y installera des préaux couverts, des annexes, etc.: car c’est ainsi qu’aboutissent généralement de sages et généreuses prescriptions hygiéniques.
Pour le moment, la surface des cours sera à peu près égale à celle des bâtiments, ce qui constituera une proportion à peu près acceptable ; pour un lycée parisien surtout qui n’a pas le droit ni les moyens de se montrer trop difficile.
Le Conseil académique, le Conseil municipal, la Préfecture de la Seine sont, paraît-il, en complet accord désor
mais; la dépense est évaluée à trois millions, dont l’Etat fournira la moitié.
S
Château de Sassenage: Grand Salon. — Architectes : MM. Chatrousse et Ricoud.