nicipal ; que dès lors le conseil de préfecture était incompétent pour connaître de la réclamation formée « par le sieur ...... au sujet des honoraires qu il estime
« lui être dus ; qu’il y a lieu en conséquence d’annuler « par ce motif l’arrêté attaqué. » *
* *
Ainsi l’architecte municipal est avant tout un fonctionnaire et, en raison de cette qualité., il doit porter sa réclamation, en cas de litige, non devant le conseil de préfecture, mais directement devant le Conseil d’Etat. Toutefois, il y a lieu de distinguer le cas où cet architecte, tout en remplissant les fonctions d’architecte mu
nicipal, serait chargé d’un travail spécial ayant fait l’ob
jet, entre la ville et lui d’une convention particulière. En pareille circonstance, si un litige s’élève au sujet de la ré
munération fixée, il reste de la compétence du conseil de préfecture, ainsi que le précise l’arrêt précité.
Les solutions à appliquer au point de vue de la com
pétence dans les litiges entre les architectes et les municipalités sont donc les suivantes :
1° Un architecte particulier est chargé d’un travail par une commune : le conseil de préfecture est compétent pour les contestations qui peuvent s’élever ;
2° Un architecte est désigné comme architecte municipal par une commune et chargé de tous les travaux ou d’un ensemble de travaux ; en cas de litige, c’est le Con
seil d’Etat, et non plus le Conseil de préfecture qui doit être saisi, même s’il s’agit de contestations portant sur des travaux qui donnent lieu à honoraires déterminés ;
3° Un architecte municipal passe avec la commune un traité spécial pour l’exécution de travaux spéciaux ne rentrant pas dans ses fonctions normales. En cas de litige, mais seulement sur ces travaux spéciaux, c est le Conseil de préfecture qui est compétent.
Charles Leca,


Docteur en Droit. Le Grand restaurant de la Forêt à Parîs=Plage


Par Raoul JOURDE, Architecte.
(Planches 1 à 4.)


D


ans un article précédent relatif au Casino de la Forêt, au Touquet-Paris-Plage, j’ai dit que des
modifications avaient été apportées ou des parties ajoutées à l’œuvre de l’architecte Bluysen. La plus importante de ces parties est le Grand Restaurant de la Forêt, avec des dépendances contenant ses services.
De la gare d’Etaples qui dessert Paris-Plage, plusieurs routes aboutissent à la ville. Il est plus agréable d’y arriver par la Forêt, après un parcours agréable on par
vient à un grand carrefour qui rappelle le Bois de Bou
logne. Tl est bordé d’un côté par l’Hôtel de l’Hermitage qui fait face à une large place précédant l’entrée du Casino. A droite de. cette place s’élève une élégante cons
truction qui est le Grand Restaurant du Casino de la Forêt.
Comme il est facile de s’en rendre compte en comparant le plan que nous donnons! avec celui qui a été publié précédemment pour le Casino (voir Numéro 52 du 23 septembre 1928 de la Construction Moderne), cette nouvelle construction en bordure de la plus belle avenue du Touquet forme une grande avancée reliée à la galerie en fer à cheval qui s’étend à droite de la façade du Casino de T architecte Bluysen.
Lors d’un voyage au Touquet l’année dernière, quelque temps après l’inauguration de ce Restaurant, je fus surpris par l’effet de cette belle construction, son genre moderne très particulier ne me permettait pas d’en con
naître l’auteur. En pénétrant dans les intérieurs, je me suis rendu compte qu’ils étaient en harmonie parfaite
avec la composition des façades ; cette architecture était aussi une très heureuse combinaison pour la construction en béton armé. Quel était donc cet architecte mo
derne qui se plaçait par cette réalisation au rang des meilleurs de notre pays et qui n’avait pas, certainement, participé à l’exposition des Arts Décoratifs de 1925 où sa collaboration eut été remarquée. Cet ensemble mon
trait aussi que l’architecte était également un décorateur parce que tout était dans une telle harmonie que j’avais l’impression qu’un seul homme avait conçu les éléments d’architecture et de décoration, composé la décoration
des glaces gravées, les panneaux décoratifs et les éléments de l’ornementation exécutés en peinture ou rehaussés en argent ou en or.
L’auteur est Raoul lourde ; je montrerai plus loin ce qu’est cet architecte et plus tard d’autres œuvres dues à son grand talent ; nous publierons aussi des dessins,
des détails de Raoul lourde, car j’estime que toutes ces choses ne pourront que contribuer à améliorer notre ar
chitecture moderne qui est souvent bien vilaine et bien désagréable à l’œil. Quelques-uns imaginent des villas avec ateliers d’artistes qui me font l’effet de pauvres maisons provisoires ou hâtivement construites pour un atelier de serrurerie, d’autres des intérieurs blancs et nus qui rappellent quelques locaux d’anciennes casernes blanchis à la chaux. Les snobs admirent par snobisme,
mais la généralité est rebelle à cette architecture qui nous vient d’autres pays et qui, par conséquent, n’est pas française. Raoul lourde, qui apporte une note nouvelle à