l’architecture française, a 39 ans ; contrairement à beaucoup d’architectes modernes, il connaît très bien 1 archi
tecture classique, et les styles. Le gothique, l’a aussi séduit car il sail en reconnaître la beauté. Cependant son atten
tion s’est portée plus tard sur ce que 1 on faisait à notre époque comme architecture et comme décoration et en
traîné par un talent très personnel il a voulu créer un genre, celui qu’il a appliqué au Grand Restaurant de la Forêt au Touquet, cl il a admirablement réussi.
Le Plan
L’ensemble est. à un niveau légèrement au-dessus de celui du sol. Une terrasse, joliment carrelée et sans balustrade, bordée par des fleurs et du gazon, est devenu le rendez-vous favori des élégances du Touquet. Le Bâ
timent s’élève derrière les grands arbres de la plus jolie des avenues, et l’élégante société peut, de cette terrasse, jouir de la circulation des promeneurs et du mouvement des plus belles automobiles et des plus riches équipages. La salle du Restaurant est éclairée par des baies extrêmement grandes et dans la journée les clients ont l’im
pression de prendre leur repas en pleine forêt. La salie
très vaste est de formes symétriques, en son centre est une partie plus hautement couronnée, presque sur plan
carré, avec parquets à danser, cette partie se complète par une petite scène pour l’orchestre ou le jazz. A l’une des extrémités de la salle et largement ouvert sur celleci est le Bar. On accède au Restaurant par deux larges perrons situés en angles et la liaison est faite avec le Ca
sino par un Vestibule, puis par une Galerie débouchant sur la galerie en fer à cheval dont j’ai parlé précédem
ment. Des ailes, des décrochements fort bien composés évitent au plan toute banalité, on sent, non seulement que l’auteur l a bien étudié, mais qu’il est habile. Dans toutes ces parties se situent les dépendances et les ser
vices nécessaires à un tel établissement. La cuisine est d une grandeur exceptionnelle (16 m. 65 sur 9 m. 50),
elle est éclairée de jour exceptionnellement aussi par un grand vitrage ouvert dans la couverture en terrasse ;
1 installation de cette belle cuisine a été faite par les Constructeurs associés de Paris. La salle des plonges,
aussi bien éclairée, a A m. 25 de largeur sur 13 mètres de longueur. Tout est vaste, un personnel nombreux peut circuler sans gêne et le Restaurant peut répondre aux besoins d une très nombreuse clientèle. Les services sont bien en rapport, comme on peut s’en rendre compte ; des sous-sols et des caves les complètent.
Les façades
Les éléments de façade sont très simples. Aux angles de la partie enveloppant la grande salle s’élèvent des parties arrondies avec de longs tuyaux d’orgues, ces ar
rondis sont couronnés par des motifs lumineux en métal doré et en glace opaque qui sont dès pommes de pins rappelant Ceux de la forêt, du Touquet,
Les deux trumeaux du centre de la façade principale sont aussi ornés de tuyaux d’orgues, sur leurs côtés de hautes rangées d’éventails d’or les agrémentent encore.
La baie du milieu est surmontée d’une sorte de fronton
formé par une partie plus haute et par un auvent qui protège bien la décoration supérieure constituée par des éléments géométriques rehaussés d’or et rabat la nappe de lumière qui vient durant la nuit baigner cette partie supérieure ; deux hautes appliques modernes aussi do
rées et en glace opaque, en harmonie avec les pommes de pins, flanquent ce fronton. Les façades seules de la
partie enveloppant la grande salle sont enfin surmontées de longues rangées de cannelures modernes. Toutes les ailes, tous les décrochements aussi couverts en terrasse contrastent avec cette partie par leur belle simplicité ; les formes seules agissent pour l’effet et mettent, en valeur les baies très simples garnies de glaces gravées.
L’auvent qui protège l’un des perrons et l’une des entrées est particulièrement remarquable, il est décoré uni
quement par les poutrages qui encadrent les caissons d’un plafond en ciment translucide; sur ses côtés des ver
rières le complètent et protègent de la pluie la terrasse du perron précédant l’entrée. Cet auvent est l’un des meil
leurs exemples d’architecture en béton armé que je puisse citer. Les poutres qui le soutiennent pénètrent dans le vestibule et se prolongent jusqu’au mur qui fait face à la porte d’entrée (voir plan), sur lequel elles s’appuient
pour aider au porte-à-faux. La hauteur de ce vestibule est moindre naturellement que celle de la salle et Raoul .lourde s’est servi dé ces poulres pour encadrer et com
poser le plafond lumineux du vestibule constitué par une jolie verrière posée sur les poutres laissées encore apparentes. Des baies garnies de glaces gravées décorées com
me par de grandes dentelles donnent à ce vestibule une grande lumière qui contribue à un bel effet décoratif.
Je dois noter ici l’habileté de Raoul .lourde pour « canaliser » la circulation de la clientèle qui se presse au
Casino. Le Restaurant possède deux portes d’entrée, le soir quand il apparaît estompé de lumières comme un décor de féerie avec ses grandes baies closes par de longs rideaux les clients dédaignent l’entrée qui est sur la place et plus à proximité des portes du Casino et semblent attirés par cet auvent et par les baies richement décorées qui
forment un ensemble lumineux, et pénètrent par cette porte, ils trouvent alors la porte intérieure qui lui fait face fermée et la contournent vers le Bar pour gagner la Galerie en fer à cheval. Il est en effet impossible de
fermer l’autre entrée en angle à gauche à l’accès des clients et de leur imposer l’obligation de ne pas traverser la salle où dinent d’autres clients ; la beauté de l’entrée surmontée d un auvent suffit à attirer ceux qui vont au Casino. Il m’est arrivé souvent par une belle soirée d’été d’aller me promener au Carrefour du Casino, les voitures déversaient devant les entrées du jardin de celui-ci la haute société qui gagnait la porte dont j’ai parlé, quoi
tecture classique, et les styles. Le gothique, l’a aussi séduit car il sail en reconnaître la beauté. Cependant son atten
tion s’est portée plus tard sur ce que 1 on faisait à notre époque comme architecture et comme décoration et en
traîné par un talent très personnel il a voulu créer un genre, celui qu’il a appliqué au Grand Restaurant de la Forêt au Touquet, cl il a admirablement réussi.
Le Plan
L’ensemble est. à un niveau légèrement au-dessus de celui du sol. Une terrasse, joliment carrelée et sans balustrade, bordée par des fleurs et du gazon, est devenu le rendez-vous favori des élégances du Touquet. Le Bâ
timent s’élève derrière les grands arbres de la plus jolie des avenues, et l’élégante société peut, de cette terrasse, jouir de la circulation des promeneurs et du mouvement des plus belles automobiles et des plus riches équipages. La salle du Restaurant est éclairée par des baies extrêmement grandes et dans la journée les clients ont l’im
pression de prendre leur repas en pleine forêt. La salie
très vaste est de formes symétriques, en son centre est une partie plus hautement couronnée, presque sur plan
carré, avec parquets à danser, cette partie se complète par une petite scène pour l’orchestre ou le jazz. A l’une des extrémités de la salle et largement ouvert sur celleci est le Bar. On accède au Restaurant par deux larges perrons situés en angles et la liaison est faite avec le Ca
sino par un Vestibule, puis par une Galerie débouchant sur la galerie en fer à cheval dont j’ai parlé précédem
ment. Des ailes, des décrochements fort bien composés évitent au plan toute banalité, on sent, non seulement que l’auteur l a bien étudié, mais qu’il est habile. Dans toutes ces parties se situent les dépendances et les ser
vices nécessaires à un tel établissement. La cuisine est d une grandeur exceptionnelle (16 m. 65 sur 9 m. 50),
elle est éclairée de jour exceptionnellement aussi par un grand vitrage ouvert dans la couverture en terrasse ;
1 installation de cette belle cuisine a été faite par les Constructeurs associés de Paris. La salle des plonges,
aussi bien éclairée, a A m. 25 de largeur sur 13 mètres de longueur. Tout est vaste, un personnel nombreux peut circuler sans gêne et le Restaurant peut répondre aux besoins d une très nombreuse clientèle. Les services sont bien en rapport, comme on peut s’en rendre compte ; des sous-sols et des caves les complètent.
Les façades
Les éléments de façade sont très simples. Aux angles de la partie enveloppant la grande salle s’élèvent des parties arrondies avec de longs tuyaux d’orgues, ces ar
rondis sont couronnés par des motifs lumineux en métal doré et en glace opaque qui sont dès pommes de pins rappelant Ceux de la forêt, du Touquet,
Les deux trumeaux du centre de la façade principale sont aussi ornés de tuyaux d’orgues, sur leurs côtés de hautes rangées d’éventails d’or les agrémentent encore.
La baie du milieu est surmontée d’une sorte de fronton
formé par une partie plus haute et par un auvent qui protège bien la décoration supérieure constituée par des éléments géométriques rehaussés d’or et rabat la nappe de lumière qui vient durant la nuit baigner cette partie supérieure ; deux hautes appliques modernes aussi do
rées et en glace opaque, en harmonie avec les pommes de pins, flanquent ce fronton. Les façades seules de la
partie enveloppant la grande salle sont enfin surmontées de longues rangées de cannelures modernes. Toutes les ailes, tous les décrochements aussi couverts en terrasse contrastent avec cette partie par leur belle simplicité ; les formes seules agissent pour l’effet et mettent, en valeur les baies très simples garnies de glaces gravées.
L’auvent qui protège l’un des perrons et l’une des entrées est particulièrement remarquable, il est décoré uni
quement par les poutrages qui encadrent les caissons d’un plafond en ciment translucide; sur ses côtés des ver
rières le complètent et protègent de la pluie la terrasse du perron précédant l’entrée. Cet auvent est l’un des meil
leurs exemples d’architecture en béton armé que je puisse citer. Les poutres qui le soutiennent pénètrent dans le vestibule et se prolongent jusqu’au mur qui fait face à la porte d’entrée (voir plan), sur lequel elles s’appuient
pour aider au porte-à-faux. La hauteur de ce vestibule est moindre naturellement que celle de la salle et Raoul .lourde s’est servi dé ces poulres pour encadrer et com
poser le plafond lumineux du vestibule constitué par une jolie verrière posée sur les poutres laissées encore apparentes. Des baies garnies de glaces gravées décorées com
me par de grandes dentelles donnent à ce vestibule une grande lumière qui contribue à un bel effet décoratif.
Je dois noter ici l’habileté de Raoul .lourde pour « canaliser » la circulation de la clientèle qui se presse au
Casino. Le Restaurant possède deux portes d’entrée, le soir quand il apparaît estompé de lumières comme un décor de féerie avec ses grandes baies closes par de longs rideaux les clients dédaignent l’entrée qui est sur la place et plus à proximité des portes du Casino et semblent attirés par cet auvent et par les baies richement décorées qui
forment un ensemble lumineux, et pénètrent par cette porte, ils trouvent alors la porte intérieure qui lui fait face fermée et la contournent vers le Bar pour gagner la Galerie en fer à cheval. Il est en effet impossible de
fermer l’autre entrée en angle à gauche à l’accès des clients et de leur imposer l’obligation de ne pas traverser la salle où dinent d’autres clients ; la beauté de l’entrée surmontée d un auvent suffit à attirer ceux qui vont au Casino. Il m’est arrivé souvent par une belle soirée d’été d’aller me promener au Carrefour du Casino, les voitures déversaient devant les entrées du jardin de celui-ci la haute société qui gagnait la porte dont j’ai parlé, quoi