constaté à la suite de ces créations un progrès certain et durable.
Il est nécessaire d’avoir environ un hectare d’espace libre pour l’organisation d’un terrain de jeux. Il est avan
tageux de le trouver auprès des groupes scolaires. Quant à leurs dispositions intérieures, elles peuvent être d’abord rudimentaires pour être complétées ultérieurement.
Nous avons eu à Reims la bonne fortune d’avoir un terrain organisé par les Comités américains aussitôt après la guerre. Il faut dire qu’au début on ne croyait pas trop
à son succès, il était aride comme un champ de foire et les jeux nouveaux qu’on y pratiquait n’étaient pas très suivis ; cependant, à force de patience, on est arrivé à intéresser toute cette petite jeunesse. Le terrain a été clôturé par des grandes haies de troènes qui l’isolent, complètement des rues avoisinantes ; des arbres ont été plan
tés, des parties gazonnées lui ont donné plus de charme, la disposition est plus attrayante et il n’est pas rare d’y voir aujourd’hui 3 ou 400 enfants entre 7 et 13 ans s’y ébattre en toute liberté.
Le plan primitif est celui de la page 77, c’est un plan donné comme type par les comités américains en 1919, où l’on reconnaît les dispositions spéciales nées de la guerre. Notre terrain ne fut pas réalisé d’une façon abso
lument conforme à ce fype qui est bien compliqué ; on construisit seulement les parties essentielles. Après quelques années d’usage, ies grands trouvèrent aussi que ce terrain pourrait fort bien convenir à leur jeux, on y fit plus tard une piste de course à pied qui ne fut pas de longue durée, puis de nombreux courts de tennis qui sont encombrants car quelques personnes seulement jouent sur un grand espace, enfin, récemment on a gazon né tout le centre pour y faire un terrain de football en reléguant les autres jeux dans les angles, disposition malheureuse qui ne survivra pas.
Passons maintenant aux jardins publics, aux squares. Cette fois, ce ne sont plus les emplacements de jeux qui
commandent l’organisation ; ils deviennent au contraire l’accessoire. Il faut reprendre l’art des jardins et s’en servir pour des fins esthétiques ; ce n’est pas un travail mécanique de bureau, c’est une œuvre d’art qu’il s’agit de réaliser.
Or, là comme en architecture, il y a un ordre nouveau, des besoins modernes qu’il faut connaître et savoir contenter.
Il ne peut plus être question de réaliser des grands jardins français qui ne convenaient que comme enca
drement de somptueux palais et que l’on a d’ailleurs accusés d’être glacés et impersonnels. Quant aux jardins anglais, on a tellement abusé des massifs en rognon, des fabriques, des ravines et des rochers en carton pâte, que l’esprit est fatigué de ces productions. C’est un besoin
de nouvelles formes moins tourmentées, cadrant mieux avec le goût moderne de l’ordre et de la simplicité qui
nous pousse aujourd’hui vers une aspiration différente en matière d’aménagement des jardins pour arriver à
faire plus libre et plus vivant, et suivant l’expression de M. Van der Swaelmen, « utilitaire, intelligible et sensible ».
Il faut que le jardin public réponde aux exigences particulières de l’existence urbaine contemporaine, mais qu’il reste cependant un jardin, c’est-à-dire le rassemblement au coeur de la ville, des belles plantes que pro
digue la nature, exposées dans un cadre harmonieux en
vue d’obtenir une expression décorative qui touche notre sensibilité.
Examinons quels sont les besoins modernes.
J’ai dit plus haut à qui s’adressaient les jardins, au grand public, aux jeunes enfants.
Il ne faut pas qu’ils soient seulement une parade. Les jardins publics ne sont plus des lieux où l’on se promène gravement comme dans les grands salons et où
les enfants ne doivent ni courir, ni se tenir mal. Il faut qüe l’on s’v trouve très à l’aise, avec le minimum de contrainte et que les petits puissent, sous l’œil maternel, contenter leur besoin de mouvement. Dans les anciens jar
dins, cela se pratique au milieu des promeneurs, ce qui n’est pas sans inconvénient pour les uns et pour les autres. Dans les nouveaux jardins, chacun doit avoir sa place ; on trouvera des sablières, des bassins peu pro
fonds et très accessibles, des bancs très nombreux qui retiendront la petite jeunesse, puis d’autres parties plus sévères, bordées de grandes pelouses où rien ne les attirera, et où des bancs séparés et courts seront réservés
aux solitaires qui viennent chercher le repos, la fraîcheur et le calme.
Tout cela demande des dispositions d’ensemble et de détails un peu nouvelles. Signalons d’autre part la né
cessité de réduire les frais d’entretien au minimum ; cela devra guider le maître de l’œuvre dans le choix des dispositions à adopter.
Nous avons à Reims à réaliser de nombreux squares qui ont été réservés au centre de la ville par le plan d’aménagement. Le choix de leur emplacement a sou
vent été guidé par le désir soit de conserver au milieu un monument historique, soit de dégager un édifice.
Le premier vient d’être terminé, c’est le square des Cordeliers, aménagé autour des ruines classées d’un an
cien couvent. Nous n’avons aucune prétention d’en faire un modèle, mais seulement de montrer comment, dans un cas aussi modeste, nous avons pu appliquer les prin
cipes précédents, réaliser un petit jardin public dont les dispositions ont dû être accueillies favorablement, puis
qu’il a été aussitôt l’ouverture, très fréquenté et que les habitués y viennent de plus en plus nombreux.
C’est un petit square partiellement enclavé. Il a été clôturé par une palissade en béton armé par mesure d’économie. La haie de. troènes qui est derrière doit être montée à 0 m. 25 au-dessus de la barrière, ce qui fera disparaître en partie celle vue peu recommandable de clôture moulée, (p. 76).
Les ruines du couvent ont été très bien consolidées,
Il est nécessaire d’avoir environ un hectare d’espace libre pour l’organisation d’un terrain de jeux. Il est avan
tageux de le trouver auprès des groupes scolaires. Quant à leurs dispositions intérieures, elles peuvent être d’abord rudimentaires pour être complétées ultérieurement.
Nous avons eu à Reims la bonne fortune d’avoir un terrain organisé par les Comités américains aussitôt après la guerre. Il faut dire qu’au début on ne croyait pas trop
à son succès, il était aride comme un champ de foire et les jeux nouveaux qu’on y pratiquait n’étaient pas très suivis ; cependant, à force de patience, on est arrivé à intéresser toute cette petite jeunesse. Le terrain a été clôturé par des grandes haies de troènes qui l’isolent, complètement des rues avoisinantes ; des arbres ont été plan
tés, des parties gazonnées lui ont donné plus de charme, la disposition est plus attrayante et il n’est pas rare d’y voir aujourd’hui 3 ou 400 enfants entre 7 et 13 ans s’y ébattre en toute liberté.
Le plan primitif est celui de la page 77, c’est un plan donné comme type par les comités américains en 1919, où l’on reconnaît les dispositions spéciales nées de la guerre. Notre terrain ne fut pas réalisé d’une façon abso
lument conforme à ce fype qui est bien compliqué ; on construisit seulement les parties essentielles. Après quelques années d’usage, ies grands trouvèrent aussi que ce terrain pourrait fort bien convenir à leur jeux, on y fit plus tard une piste de course à pied qui ne fut pas de longue durée, puis de nombreux courts de tennis qui sont encombrants car quelques personnes seulement jouent sur un grand espace, enfin, récemment on a gazon né tout le centre pour y faire un terrain de football en reléguant les autres jeux dans les angles, disposition malheureuse qui ne survivra pas.
Passons maintenant aux jardins publics, aux squares. Cette fois, ce ne sont plus les emplacements de jeux qui
commandent l’organisation ; ils deviennent au contraire l’accessoire. Il faut reprendre l’art des jardins et s’en servir pour des fins esthétiques ; ce n’est pas un travail mécanique de bureau, c’est une œuvre d’art qu’il s’agit de réaliser.
Or, là comme en architecture, il y a un ordre nouveau, des besoins modernes qu’il faut connaître et savoir contenter.
Il ne peut plus être question de réaliser des grands jardins français qui ne convenaient que comme enca
drement de somptueux palais et que l’on a d’ailleurs accusés d’être glacés et impersonnels. Quant aux jardins anglais, on a tellement abusé des massifs en rognon, des fabriques, des ravines et des rochers en carton pâte, que l’esprit est fatigué de ces productions. C’est un besoin
de nouvelles formes moins tourmentées, cadrant mieux avec le goût moderne de l’ordre et de la simplicité qui
nous pousse aujourd’hui vers une aspiration différente en matière d’aménagement des jardins pour arriver à
faire plus libre et plus vivant, et suivant l’expression de M. Van der Swaelmen, « utilitaire, intelligible et sensible ».
Il faut que le jardin public réponde aux exigences particulières de l’existence urbaine contemporaine, mais qu’il reste cependant un jardin, c’est-à-dire le rassemblement au coeur de la ville, des belles plantes que pro
digue la nature, exposées dans un cadre harmonieux en
vue d’obtenir une expression décorative qui touche notre sensibilité.
Examinons quels sont les besoins modernes.
J’ai dit plus haut à qui s’adressaient les jardins, au grand public, aux jeunes enfants.
Il ne faut pas qu’ils soient seulement une parade. Les jardins publics ne sont plus des lieux où l’on se promène gravement comme dans les grands salons et où
les enfants ne doivent ni courir, ni se tenir mal. Il faut qüe l’on s’v trouve très à l’aise, avec le minimum de contrainte et que les petits puissent, sous l’œil maternel, contenter leur besoin de mouvement. Dans les anciens jar
dins, cela se pratique au milieu des promeneurs, ce qui n’est pas sans inconvénient pour les uns et pour les autres. Dans les nouveaux jardins, chacun doit avoir sa place ; on trouvera des sablières, des bassins peu pro
fonds et très accessibles, des bancs très nombreux qui retiendront la petite jeunesse, puis d’autres parties plus sévères, bordées de grandes pelouses où rien ne les attirera, et où des bancs séparés et courts seront réservés
aux solitaires qui viennent chercher le repos, la fraîcheur et le calme.
Tout cela demande des dispositions d’ensemble et de détails un peu nouvelles. Signalons d’autre part la né
cessité de réduire les frais d’entretien au minimum ; cela devra guider le maître de l’œuvre dans le choix des dispositions à adopter.
Nous avons à Reims à réaliser de nombreux squares qui ont été réservés au centre de la ville par le plan d’aménagement. Le choix de leur emplacement a sou
vent été guidé par le désir soit de conserver au milieu un monument historique, soit de dégager un édifice.
Le premier vient d’être terminé, c’est le square des Cordeliers, aménagé autour des ruines classées d’un an
cien couvent. Nous n’avons aucune prétention d’en faire un modèle, mais seulement de montrer comment, dans un cas aussi modeste, nous avons pu appliquer les prin
cipes précédents, réaliser un petit jardin public dont les dispositions ont dû être accueillies favorablement, puis
qu’il a été aussitôt l’ouverture, très fréquenté et que les habitués y viennent de plus en plus nombreux.
C’est un petit square partiellement enclavé. Il a été clôturé par une palissade en béton armé par mesure d’économie. La haie de. troènes qui est derrière doit être montée à 0 m. 25 au-dessus de la barrière, ce qui fera disparaître en partie celle vue peu recommandable de clôture moulée, (p. 76).
Les ruines du couvent ont été très bien consolidées,