de l impression de la concorde entre ceux qui sont dignes de s’entendre. Ils ont suivi les traditions de ceux qui lurent les constructeurs de toute la France, avant qu’un parchemin n’en consacre une partie. Ils estiment que les luttes stériles diminuent le prestige de ceux qui veulent être honorés.
C’est pourquoi nous demandons qu’un ordre des architectes soit constitué, mais nous désirons qu’il soit acces
sible à ceux qui se sont montrés dignes de Ce titre, d’où qu ils viennent. Cela n’empêchera point évidemment de bâtir sans architecte. Il est même possible que l’on bâtira davantage en se privant du concours de gens qui paraî
tront moins accessibles qu’ils seront plus titrés et moins portés à vivre dans certaines régions insuffisamment productives, ou à portée de travaux qu’ils jugeront indi
gnes de leurs sacrifices, de leur savoir et de leurs études et qui tomberont de par le fait même plus facilement encore aux mains des mercantis du bâtiment. Mais nous le demandons quand même de toutes nos forces, pour sauvegarder le respect dû à ceux qui ont fait leurs études et leur expérience honorablement, mais sous condi
tion qu’il ne soit point réservé exclusivement à une seule et unique catégorie de privilégiés. L’architecture est un art et l’art n’a pas de baccalauréat. Ce n’est pas l’unique théorie ou l unique formule de l’un ou de l’autre. La catastrophe de Vincennes était faite sans architecte. Celle de la rue Quentin-Bauchard était faite non par un, mais par plusieurs de ceux qu’ont défendu trop vite les polé
mistes. Loin de nous de penser un instant à une faute de leur part ou à une incapacité quelconque. Tous leurs arguments sont nôtres, nous sommes entièrement de leur avis, comme de l’avis de ceux dont on a publié les interview à ce propos. 11 est simplement regrettable que pour le public l’on doive adopter deux nouvelles thèses devant deux accidents successifs. Nous sommes totale
ment solidaires de nos confrères malheureux en cette occasion, nous savons comme eux que quand nous bâtis
sons, il peut y avoir une part d’aléas, qu’il ne faut jamais oublier, que nous mettons tout notre cœur et toute notre science à prévoir, mais nous ne voulons pas que l’on
profite d’une catastrophe pour émettre le doute sur notre savoir et ne reconnaître le droit de bâtir qu’à un seid titre. Nous ne voulons pas qu’on oublie que de très grands noms, auteurs connus de tous de travaux consi
dérables, ont suffisamment prouvé qu’ils pouvaient être dignes d’un litre d’architecte, sans détenir celui qui ne rend pas tabou. Ch. B.
, *
* *
Le Conseil Municipal de Paris
discute les moyens d’éviter à l’avenir
les écroulements d’immeubles en ciment armé
L’effondrement de la maison de la rue de Jarry, à Vincennes, suivi quelques jours plus tard par l’écroulement de la salie de spectacle de la rue Quentin-Bauchard a
soulevé dans le public une émotion qui n’est pas encore calmée.
Les faits ont déjà eu leur écho à la tribune du Conseil municipal de Paris avant de l’avoir à celles du Parlement. Alors que le Gouvernement se préoccupe de régle
menter la construction des immeubles en ciment armé et fait actuellement procéder à des études préalables par une commission administrative, le Conseil municipal de Paris a, dans sa séance du 22 novembre 1928, discuté la question dans, toute son ampleur.
Un de nos édiles les plus éminents, M. Fernand Laurent, dont l’esprit avisé est sans cesse en éveil pour rechercher les mesures suceptibles d’améliorer les con
ditions d’existence de la population parisienne, avait
posé au Préfet de la Seine une question sur les dispositions à prendre pour assurer une surveillance plus
efficace des immeubles en construction. Dans son discours il a examiné les diverses solutions proposées : ré
glementation de la profession d’architecte, contrôle des matériaux, constitution d’une chambre de garantie sem
blable à la chambre de solidarité des agents de change ou des notaires, enfin contrôle de F Administration.
Plusieurs membres du Conseil ont alors pris la parole pour discuter ces solutions ; puis le directeur de l Extension de Paris s’est placé à un point de vue exclusivement juridique ou administratif pour donner son opinion.
Ayant ainsi résumé le débat, nous allons exposer les arguments présentés soit au sujet de la réglementation de la profession d’architecte, soit en faveur d un contrôle plus étroit de l’Administration.
*
* *
Parlant en faveur d’une réglementation de la profession d’architecte! M. Raoul Brandon, qui est à la fois architecte D.P.L.G. et conseiller municipal, et aussi dé
puté de Paris, a d abord exposé la situation actuelle. (1
a rappelé qu’il y a plusieurs catégories d’architectes : d’abord ceux qui, après un concours où l’on reçoit un élève sur dix, nécessitant environ deux ans de prépara
tion, entrent en seconde classe à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts ; puis ceux qui possèdent le diplôme soit de l Ecole spéciale d’architecture, soit de l’Ecole des arts décoratifs ; enfin ceux qui, sans être passés par aucune école, sont restés dix ou quinze ans chez un architecte où ils ont acquis des connaissances techniques.
Exprimant ensuite son opinion personnelle sur la question, M. Brandon (1) a conclu dans les termes sui
vants : « Il faudrait certainement une réglementation « de la profession et à l’avenir que ceux qui sont pour
« vus d’un diplôme ou subissent un concours pratique « satisfaisant aient seuls le droit d’exercer. Remarquez
(t) Nous nous excusons auprès de MM. J. 1t. et P. G. de lie pouvoir publier leur,s lettres qui mettent eu cause un tiers. La corr.espondance que nous insérons de façon absolument objective et indépendante ne comporte aucune polémique personnelle.
C’est pourquoi nous demandons qu’un ordre des architectes soit constitué, mais nous désirons qu’il soit acces
sible à ceux qui se sont montrés dignes de Ce titre, d’où qu ils viennent. Cela n’empêchera point évidemment de bâtir sans architecte. Il est même possible que l’on bâtira davantage en se privant du concours de gens qui paraî
tront moins accessibles qu’ils seront plus titrés et moins portés à vivre dans certaines régions insuffisamment productives, ou à portée de travaux qu’ils jugeront indi
gnes de leurs sacrifices, de leur savoir et de leurs études et qui tomberont de par le fait même plus facilement encore aux mains des mercantis du bâtiment. Mais nous le demandons quand même de toutes nos forces, pour sauvegarder le respect dû à ceux qui ont fait leurs études et leur expérience honorablement, mais sous condi
tion qu’il ne soit point réservé exclusivement à une seule et unique catégorie de privilégiés. L’architecture est un art et l’art n’a pas de baccalauréat. Ce n’est pas l’unique théorie ou l unique formule de l’un ou de l’autre. La catastrophe de Vincennes était faite sans architecte. Celle de la rue Quentin-Bauchard était faite non par un, mais par plusieurs de ceux qu’ont défendu trop vite les polé
mistes. Loin de nous de penser un instant à une faute de leur part ou à une incapacité quelconque. Tous leurs arguments sont nôtres, nous sommes entièrement de leur avis, comme de l’avis de ceux dont on a publié les interview à ce propos. 11 est simplement regrettable que pour le public l’on doive adopter deux nouvelles thèses devant deux accidents successifs. Nous sommes totale
ment solidaires de nos confrères malheureux en cette occasion, nous savons comme eux que quand nous bâtis
sons, il peut y avoir une part d’aléas, qu’il ne faut jamais oublier, que nous mettons tout notre cœur et toute notre science à prévoir, mais nous ne voulons pas que l’on
profite d’une catastrophe pour émettre le doute sur notre savoir et ne reconnaître le droit de bâtir qu’à un seid titre. Nous ne voulons pas qu’on oublie que de très grands noms, auteurs connus de tous de travaux consi
dérables, ont suffisamment prouvé qu’ils pouvaient être dignes d’un litre d’architecte, sans détenir celui qui ne rend pas tabou. Ch. B.
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Le Conseil Municipal de Paris
discute les moyens d’éviter à l’avenir
les écroulements d’immeubles en ciment armé
L’effondrement de la maison de la rue de Jarry, à Vincennes, suivi quelques jours plus tard par l’écroulement de la salie de spectacle de la rue Quentin-Bauchard a
soulevé dans le public une émotion qui n’est pas encore calmée.
Les faits ont déjà eu leur écho à la tribune du Conseil municipal de Paris avant de l’avoir à celles du Parlement. Alors que le Gouvernement se préoccupe de régle
menter la construction des immeubles en ciment armé et fait actuellement procéder à des études préalables par une commission administrative, le Conseil municipal de Paris a, dans sa séance du 22 novembre 1928, discuté la question dans, toute son ampleur.
Un de nos édiles les plus éminents, M. Fernand Laurent, dont l’esprit avisé est sans cesse en éveil pour rechercher les mesures suceptibles d’améliorer les con
ditions d’existence de la population parisienne, avait
posé au Préfet de la Seine une question sur les dispositions à prendre pour assurer une surveillance plus
efficace des immeubles en construction. Dans son discours il a examiné les diverses solutions proposées : ré
glementation de la profession d’architecte, contrôle des matériaux, constitution d’une chambre de garantie sem
blable à la chambre de solidarité des agents de change ou des notaires, enfin contrôle de F Administration.
Plusieurs membres du Conseil ont alors pris la parole pour discuter ces solutions ; puis le directeur de l Extension de Paris s’est placé à un point de vue exclusivement juridique ou administratif pour donner son opinion.
Ayant ainsi résumé le débat, nous allons exposer les arguments présentés soit au sujet de la réglementation de la profession d’architecte, soit en faveur d un contrôle plus étroit de l’Administration.
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Parlant en faveur d’une réglementation de la profession d’architecte! M. Raoul Brandon, qui est à la fois architecte D.P.L.G. et conseiller municipal, et aussi dé
puté de Paris, a d abord exposé la situation actuelle. (1
a rappelé qu’il y a plusieurs catégories d’architectes : d’abord ceux qui, après un concours où l’on reçoit un élève sur dix, nécessitant environ deux ans de prépara
tion, entrent en seconde classe à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts ; puis ceux qui possèdent le diplôme soit de l Ecole spéciale d’architecture, soit de l’Ecole des arts décoratifs ; enfin ceux qui, sans être passés par aucune école, sont restés dix ou quinze ans chez un architecte où ils ont acquis des connaissances techniques.
Exprimant ensuite son opinion personnelle sur la question, M. Brandon (1) a conclu dans les termes sui
vants : « Il faudrait certainement une réglementation « de la profession et à l’avenir que ceux qui sont pour
« vus d’un diplôme ou subissent un concours pratique « satisfaisant aient seuls le droit d’exercer. Remarquez
(t) Nous nous excusons auprès de MM. J. 1t. et P. G. de lie pouvoir publier leur,s lettres qui mettent eu cause un tiers. La corr.espondance que nous insérons de façon absolument objective et indépendante ne comporte aucune polémique personnelle.