Devant de feu, par Raymond Subbs, ferronnier.


Le Salon d’Automne 1928




L


’année dernière j’ai eu l’occasion de critiquer certaines choses du Salon d’Automne. C,ette: année, je dois reconnaître tout d’abord que la « Peinture » était un peu moins, légèrement moins, abracada
brante que précédemment, on commence à ressentir l’effet de l’opinion des vrais artistes et des connaisseurs sérieux sur la peinture dite d’avant-garde qui a, surtout,
le succès que lui a fait la réclame de certains marchands de tableaux. Certains prédisent, et je suis du nombre, qu’un jour viendra où il y aura une véritable dégringolade. Parmi un nombre incalculable de toiles expo
sées, on remarquait certaines œuvres qui justement, par leurs qualités réelles, n’étaient certes pas dans le genre d’un tel milieu ; on doit louer les artistes sincères qui
tiennent ainsi à affirmer qu’ils estiment toujours que l’art de la peinture doit être basé sur une technique sa
vante, sur des connaissances de l’emploi des couleurs et des qualités de dessin et qu’il ne s’agit pas de « barbouiller » comme beaucoup pour savoir faire un tableau.
En 1927, l’Architecture était surtout représentée au Salon par des étrangers qui n’avaient pu envoyer que des dessins mal faits qui n’avaient pas la valeur de croquis et même exécutés sur des chiffons de papier, des photographies volontairement très floues afin de ne pas per
mettre de juger des réalisations,. etc. ; quelques Français — très peu — avaient tenu cependant, par une per
sévérance vraiment louable, à faire figurer leurs œuvres au milieu d’une aussi étrange production. Je vois depuis
plusieurs années les architectes français délaisser de plus en plus le Salon d’Automne, en examinant l’architecture
à ce Salon, en décembre 1927, je craignais qu’ils fussent encore moins nombreux en 1928 ; j’ai, malheureuse
ment, vu juste, car au dernier Salon leur nombre était réduit à la plus* simple expression. Les étrangers, même Le Corbusier, qui est Suisse, n’y étaient plus et les Français n’étaient que quelques unités dont l architecte Marcel Hennequet qui persévère encore et que la Société devrait féliciter pour son admirable constance. Henri Sau
vage avait aussi envoyé quelque chose, un autre que je ne veux pas nommer continue à exposer chaque année oe qu’il a déjà envoyé les années précédentes. Enfin, pour rehausser cette architecture venait s’ajouter .une Rétrospective des œuvres du regretté Charles Plumet qui fut l’Architecte en Chef et l’un des animateurs de l’Ex
position des Arts Décoratifs de 1925. Je dois mentionner que l’architecte René Mandai avait exposé « Une clini
que pour la greffe des glandes d’après la méthode du docteur Voronoff » — ce qui est peu banal comme sujet