Troves. —· Évolution des enceintes de la ville.
l établissement des hommes d’armes. Aulour de l’abbaye se placent les clercs et souvent les marchands moins effrayés de la vie spéculative des prêtres et des moines que de la vie tumultueuse des hommes de guerre. Aussi
bien d’ailleurs à côté du château qu’auprès de l’abbaye une sorte de nécessité traditionnelle s’est créée pour en
gager et même obliger les artisans à se grouper entre eux, à placer les établissements de même nature côte à côte, à créer les rues de métiers : rue des Orfèvres, rue des Marchands, rue des Bouchers, etc...
Pourtant, notamment pendant les croisades, les marchands et les cultivateurs ont vu leurs chefs tradition


nels : les hommes d’armes, les abandonner et les muni


cipes sont nées de l’obligation où se sont trouvées alors les corporations de s’organiser pour l’ordre et la défense.
Ainsi le soldat, le prêtre, le commerçant, l’artisan, le paysan, s’organisent en classes spécialisées dans la So
Eaux Douces. — Coexistence d’un château et d une abbaye.
ciété : nobles, prêtres, tiers-état., jouissant chacune d’un statut particulier ou le subissant, ayant dans la ville un établissement délimité plus ou moins imposé. Il n’est
donc pas étonnant, que chacune de ces classes ait apporté une physionomie particulière à son quartier ou à sa rue.
C’est déjà du zoning. Mais là il faut noter la distinction fondamentale avec le zoning que les urbanistes discutent aujourd’hui et dont ils recherchent la délimitation dans leurs tracés.
La spécialisation des quartiers dans les villes médiévales ou dans une période d’évolution semblable est bien plutôt personnelle que foncière. On s’échappe difficile
ment de la classe où le sort vous a fait naître, mais la corporation pourra déplacer sous la poussée du développement urbain son établissement hors des limites du dé
but. La servitude ne s’attache pas au sol comme dans l’urbanisme moderne, mais à la personne.
Paris. — Evolution des enceintes de la ville.
D. Caractères urbains à la naissance de l’industrie.
L’analyse que nous entreprenons ici a pour but de nous permettre de comprendre les raisons, essentielles de la forme d’existence de la ville, et de rechercher les organes communs à toutes les villes en vue de porter notre attention sur ces éléments directeurs du tracé. On
remarquera que nous nous sommes abstenus de situer dans l’espace et dans le temps l’évolution analysée. En effet, à toute époque de l’histoire et dans tous les pays on peut suivre les stades d’évolution évoqués ci-dessus. On trouvera en Asie, en Afrique, en Amérique et peutêtre ailleurs encore des tribus nomades, des villes assimilables à celles d’Europe au moyen âge et à toute épo
que, et, dans tous les pays on trouve ce qu’on appelle des villes tieuves, créations de toutes pièces plus ou moins artificielles parce que souvent sans fonction déterminée par la nature du sol ou la situation. Ces villes neuves sont alors l’expression de l’urbanisme moyen de l’époque