d’été, très ouverte, occupant la seconde partie de la Cour. Une autre Entrée, plus discrète, s’ouvre sur la seconde rue qui limite l’ensemble et qui est parallèle à l’Avenue du Fournel. En bordure de cette rue, sur l’autre côté de cette petite voie, une seconde série de petites maisons s’alignent; elle est due aux mêmes architectes.
Dès que l’on pénètre dans la Cour, on ressent une impression très agréable, et l’effet de l’Hôtel est plus étran
ge encore. J’ai moi-même éprouvé cette impression. Je ne connaissais pas François Aragon et Edmond Copello,
les architectes auteurs qui, cependant, ont construit beaucoup dans cette région que je n’avais pas, alors, encore parcourue ; j’ai vu depuis leurs œuvres nombreu
ses. Ces deux .architectes diplômés sont deux artistes, et François Aragon, qui a rénové l’emploi des « sgraffites », en a fait un large emploi dans la décoration des façades et dans celle du Restaurant d’hiver, au sous-sol.
La genèse de cet Hôtel est intéressante ;i connaître ; elle explique ] originalité de l’ensemble. Tout d’abord, les Architectes avaient pensé à un groupe constitué par des habitations alignées-sur un côté du Boulevard Wil
son, entre l’avenue du Fournel et la rue dont j’ai parlé, et d’habitations1 alignées sur l’un des côtés de cette der
nière voie. Ces maisons construites, ils conçurent un grand immeuble à cinq étages sur rez-de-chaussée rela
tivement surélevé, situé en arrière et en bordure d’une voie parallèle au Boulevard à créer (et qui est devenue la cour), leur idée première était d’installer en soussol de cet immeuble un garage ayant son entrée en extrémité du bâtiment, c’est-à-dire sur l’Avenue du Four
nel. Ils procédèrent dans cette idée à la construction et
construisirent quelques étages. Après le décoffrage des arcs surbaissés et du plancher haut du sous-sol, l’un d eux dil à l’autre : « Quelle belle salle ; il est regret
table de la consacrer à un Garage ; nous pourrions en faire un Restaurant ! » Et la construction continua. Mais il fallait songer aux Services et à la Cuisine avec des dé
pendances Ils firent des travaux souterrains, creusèrent la cour, reprirent en sous-œuvre les fondations des habitations situées en bordure du Boulevard Wilson.
La grande Cuisine se situe donc sous, les ihabitations bordant le Boulevard, et sous la Cour sont les Services et les dépendances de la Cuisine, qui se rattachent au grand bâtiment à étages, dont le sous-sol est occupé par la grande Salle de Restaurant d’hiver. Les clients étrangers à l’Hôtel voulant pénétrer dans cette Salle y accè
dent par un Porche particulier, qui s’ouvre en extrémité du bâtiment et précède le Vestibule particulier de cette salle ; ce Porche et ce Vestibule occupent la partie qui aurait été affectée à l’Entrée du Garage, et c’est ainsi
que l’« Auberge du Pin Doré » fut créée. 11 est devenu un Hôtel de premier ordre, sous la direction de l’aima
ble Directeur M. Charles Stieber. Comme particularité,
pas de dancing, pour avoir moins de bruit ; c’est l’IIôtel de ceux qui préfèrent le calme à la vie agitée de Juan-les-Pins. Cette autre originalité, cette particularité, fera aussi son succès.
La vie est plus calmé tjue dans un grand Hôtel par lé petit nombre de ses chambres et sa disposition particu
lière. Le Bâtiment principal, outre la Salle de Bestaurant d’hiver, comprend la Réception, les Bureaux et les Salons ; il est pourvu d’un ascenseur Stiegler et compte 61 chambres, dont 41 avec salle de bains-toi
lette, 10 avec cabinet de toilette et 10 avec lavabo. Les petites maisons comprennent des petits appartements avec salle de bains et toilettes et aussi tout le confort désirable.
L’ensemble, le bâtiment à étages et les deux séries de petites maisons, est construit avec ossature en ciment armé et remplissages en agglomérés spéciaux dé ciment : le ciment armé a été largement employé partout, par exemple pour les dalles de balcons, les colonnes, etc.
Les façades des petites maisons bordant le Boulevard Wilson sont de ton ocre jaune, en mouchetis, mais avec un filet étroit et de même ton aux arêtes et formant encadrement à toutes les ouvertures. Des rangées de gé
noises constituent les corniches ; un même filet uni les soulignent. Les toitures sont en tuiles mécaniques, avec des rampants de génoises en rapport avec ces corniches. Les appuis des fenêtres, les encadrements des portes et des petites fenêtres rondes à plein cintre sont d’une épais
seur de brique rouge; les linteaux et les colonnettes (en ciment armé) sont de ton crème. Les souches hors com
bles sont aussi de ton ocre jaune, avec partie supérieure en briques rouges. L’étrange cheminée en tôle nécessaire à une cuisine importante est enfin aussi de même couleur ocre jaune. Les châssis des fenêtres et les portes vi
trées des habitations sont de ton vert clair, presque vert Nil, et les volets et portes extérieures de ton vert olive ; ces dernières sont agrémentées de pentures très simples,
bien composées, et les ouvertures sans volets pourvues de grilles, en rapport avec le genre de l’architecture, légères comme dans toute l’ancienne Provence.
A l’angle de l’habitation d’extrémité de celte ligne de petites maisons, est un curieux motif en sgraffite, un grand panneau dessiné au même nu que la façade, et constituant la plus originale des enseignes pour un Hôtel, dans une note moderne fort agréable, aux traits très noirs sur un fond rouge brique contrastant avec la cou
leur ocre jaune des façades. Il représente deux adoles
cents supportant des feuillages et des fleurs s’échappant d’une corbeille centrale supportée par un blason décoré par un arbre aux vigoureuses racines et aux branches touffues.
Enfin, les habitations sont bordées, du côté de l’Avenue, par une terrasse surélevée d’une trentaine de centi
mètres au-dessus du niveau de cette large voie, terrasse au sol recouvert par de larges carreaux rouges et blancs, et limitée par un mur bahut en ciment teinté blanc crème formant jardinières garnies de fleurs aux vives couleurs et laissant échapper des chutes de feuillages.
Sur ce mur sont posés quelques vases, quelques petites jarres en terre .cuite. Deux jolies lanternes agrémentent enfin les extrémités de cet ensemble, que viennent rom
Dès que l’on pénètre dans la Cour, on ressent une impression très agréable, et l’effet de l’Hôtel est plus étran
ge encore. J’ai moi-même éprouvé cette impression. Je ne connaissais pas François Aragon et Edmond Copello,
les architectes auteurs qui, cependant, ont construit beaucoup dans cette région que je n’avais pas, alors, encore parcourue ; j’ai vu depuis leurs œuvres nombreu
ses. Ces deux .architectes diplômés sont deux artistes, et François Aragon, qui a rénové l’emploi des « sgraffites », en a fait un large emploi dans la décoration des façades et dans celle du Restaurant d’hiver, au sous-sol.
La genèse de cet Hôtel est intéressante ;i connaître ; elle explique ] originalité de l’ensemble. Tout d’abord, les Architectes avaient pensé à un groupe constitué par des habitations alignées-sur un côté du Boulevard Wil
son, entre l’avenue du Fournel et la rue dont j’ai parlé, et d’habitations1 alignées sur l’un des côtés de cette der
nière voie. Ces maisons construites, ils conçurent un grand immeuble à cinq étages sur rez-de-chaussée rela
tivement surélevé, situé en arrière et en bordure d’une voie parallèle au Boulevard à créer (et qui est devenue la cour), leur idée première était d’installer en soussol de cet immeuble un garage ayant son entrée en extrémité du bâtiment, c’est-à-dire sur l’Avenue du Four
nel. Ils procédèrent dans cette idée à la construction et
construisirent quelques étages. Après le décoffrage des arcs surbaissés et du plancher haut du sous-sol, l’un d eux dil à l’autre : « Quelle belle salle ; il est regret
table de la consacrer à un Garage ; nous pourrions en faire un Restaurant ! » Et la construction continua. Mais il fallait songer aux Services et à la Cuisine avec des dé
pendances Ils firent des travaux souterrains, creusèrent la cour, reprirent en sous-œuvre les fondations des habitations situées en bordure du Boulevard Wilson.
La grande Cuisine se situe donc sous, les ihabitations bordant le Boulevard, et sous la Cour sont les Services et les dépendances de la Cuisine, qui se rattachent au grand bâtiment à étages, dont le sous-sol est occupé par la grande Salle de Restaurant d’hiver. Les clients étrangers à l’Hôtel voulant pénétrer dans cette Salle y accè
dent par un Porche particulier, qui s’ouvre en extrémité du bâtiment et précède le Vestibule particulier de cette salle ; ce Porche et ce Vestibule occupent la partie qui aurait été affectée à l’Entrée du Garage, et c’est ainsi
que l’« Auberge du Pin Doré » fut créée. 11 est devenu un Hôtel de premier ordre, sous la direction de l’aima
ble Directeur M. Charles Stieber. Comme particularité,
pas de dancing, pour avoir moins de bruit ; c’est l’IIôtel de ceux qui préfèrent le calme à la vie agitée de Juan-les-Pins. Cette autre originalité, cette particularité, fera aussi son succès.
La vie est plus calmé tjue dans un grand Hôtel par lé petit nombre de ses chambres et sa disposition particu
lière. Le Bâtiment principal, outre la Salle de Bestaurant d’hiver, comprend la Réception, les Bureaux et les Salons ; il est pourvu d’un ascenseur Stiegler et compte 61 chambres, dont 41 avec salle de bains-toi
lette, 10 avec cabinet de toilette et 10 avec lavabo. Les petites maisons comprennent des petits appartements avec salle de bains et toilettes et aussi tout le confort désirable.
L’ensemble, le bâtiment à étages et les deux séries de petites maisons, est construit avec ossature en ciment armé et remplissages en agglomérés spéciaux dé ciment : le ciment armé a été largement employé partout, par exemple pour les dalles de balcons, les colonnes, etc.
Les façades des petites maisons bordant le Boulevard Wilson sont de ton ocre jaune, en mouchetis, mais avec un filet étroit et de même ton aux arêtes et formant encadrement à toutes les ouvertures. Des rangées de gé
noises constituent les corniches ; un même filet uni les soulignent. Les toitures sont en tuiles mécaniques, avec des rampants de génoises en rapport avec ces corniches. Les appuis des fenêtres, les encadrements des portes et des petites fenêtres rondes à plein cintre sont d’une épais
seur de brique rouge; les linteaux et les colonnettes (en ciment armé) sont de ton crème. Les souches hors com
bles sont aussi de ton ocre jaune, avec partie supérieure en briques rouges. L’étrange cheminée en tôle nécessaire à une cuisine importante est enfin aussi de même couleur ocre jaune. Les châssis des fenêtres et les portes vi
trées des habitations sont de ton vert clair, presque vert Nil, et les volets et portes extérieures de ton vert olive ; ces dernières sont agrémentées de pentures très simples,
bien composées, et les ouvertures sans volets pourvues de grilles, en rapport avec le genre de l’architecture, légères comme dans toute l’ancienne Provence.
A l’angle de l’habitation d’extrémité de celte ligne de petites maisons, est un curieux motif en sgraffite, un grand panneau dessiné au même nu que la façade, et constituant la plus originale des enseignes pour un Hôtel, dans une note moderne fort agréable, aux traits très noirs sur un fond rouge brique contrastant avec la cou
leur ocre jaune des façades. Il représente deux adoles
cents supportant des feuillages et des fleurs s’échappant d’une corbeille centrale supportée par un blason décoré par un arbre aux vigoureuses racines et aux branches touffues.
Enfin, les habitations sont bordées, du côté de l’Avenue, par une terrasse surélevée d’une trentaine de centi
mètres au-dessus du niveau de cette large voie, terrasse au sol recouvert par de larges carreaux rouges et blancs, et limitée par un mur bahut en ciment teinté blanc crème formant jardinières garnies de fleurs aux vives couleurs et laissant échapper des chutes de feuillages.
Sur ce mur sont posés quelques vases, quelques petites jarres en terre .cuite. Deux jolies lanternes agrémentent enfin les extrémités de cet ensemble, que viennent rom